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Agriculture paysanne et agroécologie comme moteurs de toutes nos actions

Frédéric APOLLIN, Directeur d'AVSF

Quel bilan tirez-vous de 2014, à travers les actions d’AVSF ?

Notre activité est de plus en plus liée à des contextes de crise. C’est le cas au Mali, où nous avons renforcé notre coopération. Nous menons là-bas des programmes d’appui au pastoralisme dans les régions du Nord de Tombouctou et Gao, avec par exemple le développement de systèmes de santé mobile mixte humaine et animale pour les familles d'éleveurs nomades. En Afghanistan, également, où nous avions une coopération ancienne, nous avons été sollicités pour participer à la relance de petites coopératives de transformation laitière dans le province de Kaboul. En parallèle, de nouveaux chantiers nous amènent à réfléchir sur les mutations du monde agricole. Nous travaillons en particulier autour du rôle de l’agriculture péri-urbaine au Vietnam, à Madagascar ou au Pérou, pour créer des systèmes durables. Il s’agit à la fois de maintenir une activité de production agricole et d'élevage lorsque le développement des zones urbaines rend l’accès aux terres difficile, mais également d’en limiter les pollutions.



Dans ce contexte, quelle est la ligne directrice pour 2015 ?

Nous venons de clore l’Année internationale de l’agriculture familiale (AIAF) et nous voulons conserver la mobilisation autour de cette thématique. Nous devons poursuivre notre combat sur le terrain du plaidoyer politique pour contribuer encore et toujours à faire reconnaître les agricultures paysannes. Nous serons ainsi présents pour la Conférence climat de Paris 2015 (COP21), ou pour l’examen en février prochain du projet de Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans, entre autres. Poursuivre nos efforts sur le renforcement de l’agriculture paysanne et de l’agroécologie restera le moteur de toutes nos actions. Nous devons également renforcer notre coopération en Afrique et en Asie du Sud-Est, où les besoins des familles paysannes sont immenses.



Quelles sont les clés de la réussite pour l’association ?

Aucune action ne serait possible sans nos fidèles partenaires publics et privés, ainsi que nos  donateurs, et je voudrais adresser à chacun nos remerciements. Nous sommes en plein développement de notre vie associative : les bénévoles qui nous soutiennent représentent une force vive incroyable sur des chantiers très concrets. Nous avons également noué des partenariats nouveaux avec un secteur privé marchand soucieux de sa responsabilité sociale et environnementale, et souhaitons développer ce volet. A tous, j’aimerais dire : ne baissons pas la garde de l’effort de l’aide au développement. Maintenir une coopération solidaire, c’est agir au sud à l’atteinte des ODD (objectifs de développement durable), mais c’est aussi faire vivre en France la fibre de l’ouverture et de la solidarité. Ces moyens contribuent au quotidien à lutter contre le repli et l’enfermement dont souffrent nos sociétés occidentales.

Propos recueillis par Laure ESPIEU