Projet Gaynal, en œuvre par AVSF avec les partenaires : CASADES (ONG/locale) et Ecole inter-états de Sciences et médecines Vétérinaires de Dakar (EISMV) - financé par l'Union Européenne et l'Agence Française de Développement
En Casamance en 2014, la mortalité infantile était de 71‰, la mortalité infanto-juvénile de 125‰ et la mortalité maternelle de 588 pour 100 000 naissances. Dans cette région du Sud du Sénégal, où 70% de la population vit en milieu rural (ANSD, 2015), l’enquête SMART (Standardized Monitoring and Assessment of Relief and Transitions) menée en 2015 a montré une prévalence de la malnutrition aigüe de 8,4%, plaçant la Casamance dans une situation nutritionnelle précaire. Les prévalences de la malnutrition chronique et de l’insuffisance pondérale, respectivement 23,7% et 19,3%, confirment la situation nutritionnelle préoccupante.
Dans ce contexte, AVSF a mis en œuvre un projet de renforcement de la résilience des ménages vulnérables à l’insécurité alimentaire et la malnutrition, à Velingara de 2015 à 2018. Au bénéfice de 10 000 personnes, il visait le renforcement des capacités de résilience des ménages très pauvres par un dispositif combiné de 3 actions complémentaires :
La mise en place de filets sociaux
Le renforcement des capacités de production
La diversification alimentaire
Beaucoup de ménages s’alimentent difficilement en période de soudure : le taux de couverture des besoins alimentaires dans cette zone n’est que de 4 mois en moyenne. Des « filets sociaux » sous forme de dons en nature ont été attribués aux ménages les plus vulnérables, afin de pourvoir aux besoins alimentaires de base, et leur permettant également de cultiver leurs champs également afin de produire suffisamment pour couvrir leurs besoins futurs.
Les familles les plus pauvres ont été accompagnées dans la création d’une activité génératrice de revenus, aviculture ou l’élevage des petits ruminants, facilitée par des dotations de cheptel. L’appui à l’activité de maraîchage renforce directement la résilience de ces ménages. Les bénéficiaires ont été formés à des itinéraires techniques durables et encouragés à semer dans leurs concessions du moringa (dont les feuilles sont riches en fer et vitamine A) et de la patate douce à chaire orangée.
Du fait des multiples causes de la malnutrition, aucune intervention ne saurait avoir un impact si elle n’intègre pas santé, sécurité alimentaire, hygiène et éducation. L’approche du projet est inclusive, les volets de prévention de la malnutrition, de diversification (petit élevage, sensibilisation) et de sécurité alimentaire (maraîchage, filets sociaux) sont complémentaires dans un objectif d’amélioration durable de la santé et la nutrition des familles vulnérables.