En partenariat avec les ONG brésiliennes ASPTA, POAB et PATAC
Découvir le témoignage d'une bénéficiare du projet
Video de Carline MAINENTI
Parte del Nordeste brasileño partie du territoire du Nordeste brésilien (« semi-aride »), et notamment dans l’Etat de la Paraiba, se trouve déjà dans un processus « grave ou très grave » de désertification, touchant essentiellement la Caatinga. La Caatinga est un écosystème spécifique du Brésil ; il s’agit du biome semi-aride le plus diversifié du monde en termes d’espèces d’arbres et d’arbustes, avec un fort potentiel productif, mais c’est aussi un système fragile et vulnérable. Or, la végétation de la Caatinga est soumise à une forte pression résultant d’une combinaison de facteurs humains et environnementaux : la surexploitation liée à la petite taille des propriétés agricoles, l’instabilité climatique, les prélèvements non durables de bois et de fourrage, les feux de brousse, ont entraîné une forte perte de biodiversité et la perte de la fertilité des sols. Pour le futur, les projections concernant les effets du réchauffement climatique annoncent que cette région, qui fait partie des zones arides les plus densément peuplées au monde, sera très durement touchée.
La dégradation progressive de l’environnement va de pair avec l’appauvrissement des familles rurales : perte de terres cultivables, insécurité alimentaire, diminution des activités économiques locales et du revenu des agriculteurs. Par ailleurs les familles les plus pauvres ne bénéficient pas des politiques publiques de développement de la région (qui ne sont pas toujours adaptées à ces acteurs) et restent dépendantes de systèmes de subvention.
Mais contrairement à d'autres contextes au niveau de dégradation plus avancé, les scientifiques affirment qu'il est encore temps d'intervenir avec des mesures locales adaptées. Le projet « Terraforte », qui soutient 5 500 familles de petits agriculteurs et agricultrices souhaitant s'insérer dans une démarche d'agroécologie, veut répondre à ces défis, en partenariat avec des ONGs brésiliennes : l’As-PTA, le PATAC et le Pole Syndical de la Borborema, qui regroupe les Syndicats Agricole de 15 municipalités.
Démarré début 2011, il intervient d’abord sur la récupération d’aires dégradées et menacées de désertification, et pour cela développe des activités qui visent à diminuer la pression sur la végétation native. Il s’agit entre autre, de la mise en place de systèmes agroforestiers, de technique de lutte contre l’érosion, et une meilleure gestion du pâturage et la production de fourrage. La construction de foyers améliorés et d’unités familiales de génération de biogaz diminue considérablement la consommation de bois. Le projet travaille également sur l’augmentation de la fertilité par l’amélioration de la gestion (collecte, stockage et décomposition) des déjections animales. Les équipes participent par ailleurs à la sensibilisation sur le rôle et la participation des femmes. Enfin, le projet contribuera aux politiques publiques de lutte contre la désertification dans le semi-aride, par les références techniques qu’il aura produites et diffusées.
Le développement de l’agroécologie dans la Caatinga permet de restaurer et de valoriser durablement ce milieu naturel, grâce à des pratiques peu coûteuses, cohérentes avec les ressources et les processus naturels, qui augmentent la productivité et la résilience des exploitations au bénéfice des agriculteurs.
Ce projet a reçu l'appui de la Commission Européenne et de l'Agence Française de Développement et la Fondation Nicolas Hulot.