Colloque National sur
«La création d’un environnement propice au développement durable du pastoralisme au Mali »
La “Déclaration de Nouakchott”, adoptée par les chefs d’Etats et de gouvernements des six pays sahélo-sahariens (Burkina Faso, Mali Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) dont le Mali et, issue du forum de haut niveau sur le pastoralisme, qui s’est tenu en octobre 2013 a fixé pour objectif de «sécuriser le mode d’existence et les moyens de production des populations pastorales et accroître le produit brut des activités d’élevage d’au moins 30% dans les six pays sahéliens au cours des cinq prochaines années, en vue d’augmenter significativement les revenus des pasteurs dans un horizon de 5 à 10 ans».
Répondant à cet appel, les organisations de la société civile pastorale du Mali, sous le patronage du Ministère du Développement Rural et, avec le soutien des partenaires techniques et financiers, ont organisé un colloque national sur le pastoralisme du 16 au 17 Avril 2014, à Bamako.
Une centaine de participants représentants des pasteurs, le secteur privé, l’administration et les services techniques, les collectivités, la recherche et les partenaires techniques et financiers, venus de toutes les régions du pays y ont pris part. Ensemble, ils ont contribué à évaluer les acquis et réalisations mais aussi, à identifier les enjeux qui subsistent pour atteindre les ambitions contenues dans la Déclaration de Nouakchott.
Ils ont ainsi rappelé l’importance du pastoralisme pour le Mali et ses potentialités à travers : (i) son cheptel, (ii) ses ressources naturelles, (iii) son savoir-faire ancestral. Autant d’atouts qui font qu’aujourd’hui le pastoralisme est un levier de croissance et de développement économique pour les territoires qu’il anime et structure ; un puissant instrument de lutte contre la pauvreté ; un facteur de sécurité alimentaire et nutritionnelle ; et le socle de la stabilité et de la paix.
Cependant, les participants ont tenu à souligner que les populations pastorales ont été durement éprouvées par la récente crise de sécurité et, structurellement par, la récurrence des évènements climatiques extrêmes qui érodent leurs moyens d’existence et, fragilisent donc leurs capacités d’adaptation face aux chocs. Cette année encore ces menaces subsistent avec acuité.
En effet, malgré l’apport considérable du secteur, les populations pastorales ont faiblement bénéficié des politiques nationales et régionales de développement, alors que leurs besoins en infrastructures, en services de production (appui conseil, services vétérinaires, crédit, intrants zootechniques), en services de base (santé, éducation, eau potable) et en sécurité sont très loin d’être couverts. De plus, les politiques publiques, y compris celles de la décentralisation, ont rarement pris en compte les spécificités de ces populations, de sorte que leur inclusion politique demeure en grande partie à réaliser.
Or, dans un contexte de croissance démographique et urbaine, la demande forte en produits d’origine animale constitue une opportunité économique et offre un cadre favorable à la concrétisation de l’objectif de Nouakchott. Cependant, compte tenu de la compétition croissante autour des ressources naturelles, il est nécessaire d’oeuvrer à l’amélioration de la compétitivité des filières, au renforcement des services de production et au renforcement de la sécurité des biens, droits et moyens d’existence des peuples pasteurs, à l’accès aux services de base et à leur inclusion politique. Pour se faire les participants recommandent d’articuler un plan d’action prioritaire autour des axes d’intervention suivants :
1. Le renforcement des services à la production :
2. L’amélioration de la compétitivité des filières :
3. La sécurité des biens, droits et moyens d’existence des peuples pasteurs, à l’accès aux services de base et à leur inclusion politique :