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Pour des politiques publiques en faveur du pastoralisme

Consultations régionales avec les organisations pastorales

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Dans le cadre d’une étude cofinancée par le FIDA, 5 membres du réseau VSF International[1] ont mené en 2016 une consultation auprès d’organisations pastorales dans 5 grandes régions du monde[2] afin de générer des processus de plaidoyer au niveau régional et international en faveur du pastoralisme, et alimenter le discours promu par les OSC pastorales.

Les résultats de ces consultations ont également été utilisés pour nourrir la session spéciale sur le pastoralisme au forum paysan du FIDA organisée en février 2016 à Rome. Cette session extraordinaire a produit des recommandations clés aux niveaux régionaux et mondiaux, qui ont été traduits en un ensemble de matériaux de communication et de sensibilisation qui cible des institutions gouvernementales et des décideurs politiques.

L’étude menée par les membres de VSF International comportait quatre volets :

  • Une évaluation globale de la littérature et des documents politiques sur le pastoralisme.
  • Une étude sur l’environnement et les politiques favorables au pastoralisme dans 26 pays d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie.
  • Une étude des pratiques et des réalités du pastoralisme dans huit régions du monde où il constitue un mode de subsistance majeur : l’Arkhangaï en Mongolie ; l’Altiplano (Chili, Bolivie et Pérou) et le Chaco (à la frontière entre l’Argentine, le Paraguay et la Bolivie) en Amérique du Sud ; Ouagadou (à cheval sur le Sénégal, la Mauritanie et le Mali) et le Gourma (entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger) dans le Sahel ; le Tiris Zemmour (nord de la Mauritanie et ouest du Sahara) ; et les régions de l’Afar (Éthiopie) et du Chalbi (Kenya) dans l’est de l’Afrique. 49 chefs pastoraux ont été interrogés sur les pratiques de la région en général, et 315 membres de foyers pastoraux sur l’utilisation des ressources naturelles, la taille du troupeau et l’accès au marché, les services vétérinaires, l’adaptation à la sécheresse et au changement climatique, la nutrition et la sécurité alimentaire, les sources d’information et les réseaux sociaux. 43 % des personnes interrogées étaient des femmes.
  • Cinq ateliers avec les organisations pastorales régionales, organisées à Bamako (Mali), Nairobi (Kenya), Hammamet (Tunisie), Hustai (Mongolie) et La Paz (Bolivie) en janvier 2016. Chacune de ces réunions a donné lieu à une déclaration sur les priorités en matière d’investissement dans le développement pastoral, ainsi qu’à des recommandations en vue d’un dialogue politique et d’un partenariat avec les organisations de développement. Les 5 ateliers régionaux ont rassemblé au total les représentants de 122 organisations pastorales de 38 pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Certains délégués choisis au cours de ces réunions régionales ont d’ailleurs assisté à la session spéciale du Forum des paysans sur le pastoralisme organisée à Rome en février 2016, qui  a produit une déclaration mondiale.[3]

Chaque partenaire membre du consortium a assuré la coordination d'une consultation régionale, forte de son expérience et sa connaissance des réseaux en Mongolie, AVSF s’est vu confié la coordination de l’étude et l’organisation d’un atelier régional dans l’Arkhangaï, région où l’identité pastorale est forte.

Avec l’aide d’une experte des questions et réseaux pastoraux d’Asie centrale, AVSF a identifié des organisations pastorales impliquées au niveaux local, national et régional et les a invité à participer à des réunions préparatoires informelles afin d'assurer leur implication et leur participation au processus de consultation. Elles ont répondu par différents canaux (entretiens directs, tél, mail) à un questionnaire afin de recueillir des données sur leurs pratiques, mode de vie, environnement, défis…

Les informations recueillies ont été présentées lors d’un atelier régional organisé par AVSF qui s’est tenu fin janvier 2016 en Mongolie auquel 30 représentants d’organisations pastorales de 5 pays d’Asie centrale (Inde, Mongolie, Afghanistan, Kirghizstan et Russie) ont participé. Les représentants des communautés et alliances pastorales nomades présents ont souligné les caractéristiques et les stratégies uniques de survie, de résistance et d’adaptation des tribus nomades asiatiques qui ont maintenu leurs connaissances traditionnelles en conservant les fragiles écosystèmes des territoires qu’ils peuplent.

Les résultats de l'étude et les conclusions des ateliers régionaux organisés à travers les 5 grandes régions[4], ont fourni un certain nombre d'indications sur les défis actuels que doivent relever les éleveurs nomades pour assurer leur subsistance et ont permis de formuler des recommandations aux décideurs politiques et aux organisations internationales pour soutenir durablement le pastoralisme :

  • Donner la voix aux communautés pastorales, en s’appuyant sur les savoirs et les institutions traditionnels,
  • Inclure les éleveurs dans les prises de décisions, identification, mise en œuvre et évaluation des projets de développement,
  • Protéger la mobilité et la transhumance,
  • Reconnaître les systèmes traditionnels de gestion foncière et des ressources naturelles, et assurer la sécurisation foncière des terres communales,
  • Mettre en œuvre une approche territoriale du pastoralisme en impliquant tous les acteurs concernés, notamment dans les zones transfrontalières,
  • Fournir des services (santé humaine et animale, éducation, infrastructures, communication…) qui soient adaptés au mode de vie nomade ou transhumant,
  • Reconnaître les contributions du pastoralisme dans le maintien des écosystèmes.

(Voir synthèse des recommandations : Pour des pâturages encore plus verts. Pastoralisme: l’épine dorsale des zones arides dans le monde)



[1] VSF Germany (chef de file), VSF Belgique, AVSF, SIVTRO et VSF Espagne.

[2] Afrique Australe/Méridionale, Afrique de l’Ouest et du Centre, Afrique du Nord et Moyen-Orient, Asie et Amérique-Latine

[4] 200 organisations pastorales ont été consultées à travers 38 pays