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Equiterra : démocratiser l'accès à la terre 2019 - 2022

Face à la discrimination des paysans indigènes dans l’accès à la terre, AVSF mène le projet "Equiterra" pour renforcer la participation active des organisations paysannes dans les espaces de dialogues et faire appliquer les lois.

Co-Financé par l'Union Européenne à hauteur de 776.103,10 €. En partenariat avec les ONG équatoriennes CESA, FEPP, et le Centre de Recherches sur les Problématiques Agraires Equatoriennes - SIPAE.

Equiterra : démocratiser l'accès à la terre  2019 - 2022 Image principale

En Équateur, les populations paysannes et indiennes souffrent de graves inégalités d’accès à la terre et à l’eau. En 2008, le vote d’une nouvelle Constitution - notamment basée sur les principes du buen vivir (bien vivre) et de la souveraineté alimentaire – devait permettre aux organisations paysannes et indigènes d’obtenir des lois favorables à l’agriculture traditionnelle andine et d'accéder à des terres, dont ils ont besoin pour nourrir leurs communautés. Or, dans la pratique, les principes constitutionnels ne sont pas appliqués, les spéculations foncières et les inégalités perdurent. En effet, l'accès et l'usage des terres doivent être justifiés auprès des institutions politiques. Contrairement aux grandes exploitations ou entreprises dotées de services juridiques habitués à négocier avec les institutions, les communautés paysannes ne sont pas formées sur le plan juridique, politique ou de plaidoyer pour faire valoir leurs droits. Elles se retrouvent donc écartées des espaces de dialogues et ne parviennent pas à faire appliquer la loi en leur faveur. Résultats : la concentration des terres par quelques exploitants met en péril la souverraineté alimentaire des petits paysans.

10% des exploitations concentrent 70% des terres

L’économie du pays repose principalement sur un modèle extractiviste (pétrole, agriculture industrielle…) qui exerce une forte pression sur les ressources - pollution des eaux, déforestation - alors que le pays est riche en eau et en biodiversité. Ces besoins de terres pour se maintenir dans l’économie mondiale se heurtent à ceux de milliers de paysans qui doivent survivre de leurs récoltes. Or en 2000, date du dernier recensement agricole, la concentration foncière avait atteint un niveau préoccupant : 10 % des exploitations agricoles détenait 70 % des terres cultivées.

Depuis 2015, la part des terres cultivables en équateur n’a pas cessé de baisser et a même atteint des niveaux comparables à ceux des années 1970. Le problème de la répartition des terres n’a jamais soulevé autant de problèmes économiques et sociaux. L’Équateur est un pays agricole où plus de 64% des denrées alimentaires sont produites par de petits exploitants. Cela signifie que deux tiers de la production agricole en Équateur est réalisée par des petits agriculteurs qui utilisent des techniques traditionnelles et familiales pour cultiver leurs terres. Le pays est confronté à des problèmes structurels d'accès et d'occupation des terres rurales. 

Étudier, former et informer

C'est pour doter les communautés paysannes de compétences pour défendre leur droit légitime d'accéder à des terres, qu'AVSF et ses partenaires offrent des formations dans le cadre du projet Equiterra. 

Concrètement, des espaces de plaidoyer politique au niveau local et national sont instaurer pour faciliter les conditions d'accès à la terre des familles paysannes. L’activation du Fonds National Foncier défini par la Constitution de la République permet d’accompagner 4 organisations locales et de convenir de politiques locales pour améliorer la problématique du foncier agricole. La stratégie se déploie en 3 axes :

1 - La mise en oeuvre d’études sur les politiques foncières, afin de mettre en lumière les obstacles (urbanisation, spéculation...) à partir du vécu des communautés.

2 - La formation de dirigeants paysans et de techniciens sur la question foncière et ses enjeux

3 - La participation d’organisations paysannes autochtones à des tables de concertation, dans le cadre de politiques publiques comme l’activation du Fonds National des Terres (qui promeut un accès démocratique à la terre, à la justice sociale et à la souveraineté alimentaire).

Ces actions permettront d’obtenir des informations fiables et actualisées, d’établir un diagnostic des politiques foncières en cours et développer des outils de plaidoyer pour stimuler les débats à différentes échelles. Pour déboucher, à terme, sur une diffusion des travaux et des propositions d’action politique via les médias.

Le projet Equiterra est mené par AVSF en partenariat avec les ONG équatoriennes CESA,  FEPP, et  le Centre de Recherches sur les Problématiques Agraires Equatoriennes - SIPAE.

Le projet Equiterra est co-financé par l'Union européenne.