Sécurité alimentaire et agroécologie dans le Sud de Madagascar

Le sud de Madagascar est considéré comme « la région des extrêmes » : épisodes climatiques extrêmes (sécheresse, cyclones), extrême vulnérabilité, extrême pression sur les ressources naturelles et extrême pauvreté. La zone se caractérise par un climat semi-aride, avec une saison humide très courte (trois mois) propice aux cultures qui laisse place ensuite à une très longue saison sèche. La période de soudure, très longue, s’étend en général de septembre à février compte tenu des très faibles rendements des cultures vivrières et des faibles capacités de stockage des ménages ruraux. Ainsi, une large majorité d’entre eux sont en situation d’insécurité alimentaire chronique, plus de 70% des ménages sont en insuffisance alimentaire sévère dans la région et le risque de famines n’est jamais écarté. Par conséquent, chaque année, de l’aide alimentaire est distribuée. Par ailleurs le manque d’eau et l’invasion des cactus rouges (qui empêchent de cultiver ou de pâturer les parcelles envahies) représentent des menaces sévères pour l’aménagement du territoire.

Les différentes techniques agroécologiques promues et adoptées, l’amélioration des techniques d’élevage de volailles et de petits ruminants, l’amélioration de l’accès à l’eau, aux services de proximité en santé animale et aux différents services ont favorisé l’augmentation des revenus moyens des producteur et la diminution de la période de soudure de trois mois.

Quelques chiffres illustrent ces résultats :

- Augmentation de 65% des revenus issus de la vente des produits d’élevage, vivriers et maraîchers ;

- Amélioration des conditions de stockage des produits agricoles : Stockage de 49 Tonnes de produits, mise en place de 31 greniers et diffusion de sacs PICS.

- Réduction du taux de mortalité des cheptels de volailles de 80% à 12%

- Mise en place ou réhabilitation de 38 infrastructures hydriques (puits, forages, réservoirs à récupération d’eau de pluie, barrage). Par exemple, la réhabilitation du périmètre irrigué de Beakanga Marotsiraka a permis de mettre en culture 431Ha de rizière et atteindre une production de 1 271,47 Tonnes de riz. En termes de consommation, cette quantité équivaut à 12.5 jours de consommation pour les 300 000 habitants du District d’Amboasary.

- Amélioration de l’accessibilité en intrants et matériels agricoles de qualité via la mise en place et l’accompagnement de 13 boutiques d’intrants, 14 pépiniéristes et 24 brigadiers phytosanitaires et l’appui à la mise en place des Centres de Services Agricoles.

- Diversification des produits alimentaires et consommation de produits à haute valeur énergétique et nutritionnelle issus des produits maraichers et d’élevage : introduction de nouvelles variétés de céréales (3), légumineuses (4), tubercules (2).

Le projet a pris fin en juillet 2018 et a été financé par l’Union Européenne

Crédit photo : Mat Li – agence CoffeeMelon