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Défendre les droits des peuples indigènes à cultiver leurs terres et leur identité

Dessin vert guatémaltèque

Pour les peuples Q’eqchi’ et Ixil du Guatemala, la terre n’est pas qu’un simple moyen de production. Elle est le socle de leur identité, le fondement de leurs traditions agricoles et spirituelles et le garant de leur souveraineté alimentaire. Pourtant, ces terres ancestrales sont au cœur d’un conflit entre des communautés qui luttent pour préserver leurs droits et des acteurs industriels dont les projets ont des impacts dévastateurs.

Une bataille inégale

Les populations indigènes du Guatemala ont été historiquement marginalisées et privées de leurs droits essentiels. Lors de la guerre civile (1960-1996), elles ont été massivement chassées de leurs terres, totalisant un million de déplacés. Depuis une trentaine d’années, elles sont affectées par l’expansion des plantations de palme africaine et par la construction de barrages hydroélectriques.

Ces projets, souvent menés sans consultation des populations locales, entraînent un accaparement des terres. Une dépossession permise jusqu’à présent par un État qui refuse de reconnaître les revendications de ces communautés. Ce qui réduit leurs autorités et leurs pratiques à du folklore, voire entraîne une criminalisation de leurs leaders.

Pour les peuples Q’eqchi’ et Ixil, perdre leur terre, c’est perdre bien plus qu’un moyen de subsistance. C’est perdre les cérémonies qui lui sont dédiées, les savoirs agricoles ancestraux transmis de génération en génération, l’essence même de leur culture.

Agir dans un contexte de non-droit

Dans un pays gangrené par la corruption et la violence, défendre les droits des communautés paysannes indigènes requiert une approche discrète, prudente, basée sur le droit et profondément enracinée localement. C’est pourquoi AVSF travaille depuis plus de deux décennies avec l’ONG guatémaltèque SANK. Cette coopération de longue date permet de consolider une relation de confiance avec les communautés Ixil et Q’eqchi’.

Parmi les outils clés mobilisés, le « dessin vert » est une méthode emblématique. Les membres des communautés dessinent un état des lieux de leur territoire. Ils identifient d’abord les problèmes existants dans un « dessin jaune ». Ils imaginent ensuite leur idéal collectif à quinze ans, représenté par un « dessin vert ». Cette vision partagée devient la base pour co-construire des plans d’action réalistes, avec des solutions au niveau local.

Légitimer les revendications

Lors du dernier projet mené avec SANK, 250 autorités autochtones et fonctionnaires ont pu être formés. Les thématiques allaient de la gestion des ressources naturelles au « droit à la consultation préalable », inscrit dans la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones de 2007. Des études juridiques et environnementales ont permis de mettre en lumière les préjudices subis par les communautés. À Chisec et Raxruhá, les autorités indigènes ont ainsi pu intenter des actions en justice contre des entreprises de plantation de palme africaine, accusées de polluer les rivières et d’épuiser les terres agricoles.

Des études historiques sur la propriété foncière ont également servi à documenter les occupations ancestrales et à prouver la légitimité des revendications. À Lanquín et Raxruhá, ces efforts ont conduit à la rectification des enregistrements fonciers de 17 communautés. Mais défendre les droits d’un point de vue juridique ne suffit pas. Il faut aussi démontrer et mettre en valeur l’efficacité économique, sociale et environnementale de la gestion et de l’administration des territoires par les communautés elles mêmes. AVSF et SANK forment les autorités indigènes et les accompagnent dans la formulation et le développement de projets agricoles durables. Ces derniers sont générateurs de revenus et d’une alimentation saine pour la population. La proposition d’alternatives viables aux projets des grandes entreprises renforce la légitimité de leurs revendications et consolide leur autonomie.

Pour les peuples Q’eqchi’ et Ixil, défendre leur droit à la terre c’est aussi préserver une vision du monde où le territoire n’est pas seulement une ressource économique. C’est un héritage culturel, spirituel et communautaire. Avec AVSF et SANK, ces communautés montrent qu’un autre modèle est possible. Un modèle qui respecte les droits, valorise les savoirs ancestraux et les traditions. Et qui assure un avenir pour les jeunes générations.

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