Avec les communautés paysannes, AVSF identifie, teste, adapte et valide des pratiques agroécologiques efficaces. Les transitions agroécologiques exigent toutefois des conditions et une transformation profonde des systèmes agroalimentaires.
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Des systèmes agraires en crise
Pour répondre à la pression démographique, les pays du Sud ont progressivement opté pour des méthodes d’intensification agricole, issue de la révolution verte, basées sur l’usage intensif d’intrants de synthèse polluant et l’artificialisation des écosystèmes. Les conséquences apparaissent aujourd’hui au grand jour : dégradations de l’environnement, baisse de la fertilité des sols, perte de la biodiversité agricole et sauvage, risques pour la santé humaine, etc.
Les premières victimes sont les familles paysannes, prisonnières d’un modèle agricole qu’elles n’ont pas les moyens de soutenir. Elles peinent à se nourrir et à vivre décemment de leur production, d’autant qu’un autre fléau perturbe l’activité agricole : le réchauffement climatique. Résultats : plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim, dont 80% vivent en zone rurale.
L’urgence des transitions agroécologiques
Pour remédier à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté des familles paysannes, AVSF ne cesse de défendre la transition agroécologique, abandonner l’agriculture industrielle et adopter l’agroécologie. Celle-ci poursuit l’objectif d’augmenter la productivité des fermes agricoles et des élevages, pour conquérir l’autonomie alimentaire et économique, mais aussi pour leur plus grande résilience face aux chocs climatiques, économiques et aux risques sanitaires. Elle appuie sur la valorisation intensive des potentialités naturelles des écosystèmes, tout en réduisant la dépendance aux intrants externes de synthèse.
La transition agroécologique telle que développée par AVSF est un processus complexe et systémique, qui n’est ni instantané, ni linéaire. Il ne s’agit donc pas d’appliquer un modèle agroécologique unique, mais bien d’adapter et inventer avec les paysans des propositions adaptées aux spécificités et contextes locaux.
4 fondements développés par AVSF
Les pratiques agricoles s’appuient sur les savoirs traditionnels paysans locaux et s’enrichissent d’innovations scientifiques et techniques récentes, testées et validées avec les organisations paysannes : associations et rotation des cultures, lutte biologique, articulation entre élevage et agriculture, compostage, etc.
Des principes guident les démarches d’AVSF : exploitation harmonieuse des cycles et flux des ressources naturelles pour augmenter la productivité agricole et d’élevage et atteindre l’autonomie des paysans.
Des conditions sont requises pour développer durablement l’agroécologie. L’accès à la terre et à l’eau, au crédit, aux semences, à l’ensemble des outils ou infrastructures de base, aux services vétérinaires de proximité sont des conditions indispensables à la production. Pour la transformation et la commercialisation des récoltes, il faut un accès à des systèmes de certification adaptés et à l’information sur les marchés pour s’insérer sur des filières transparentes et rémunératrices, aussi bien locales qu’internationales.
Les transitions agroécologiques doivent s’articuler sur différentes échelles. Les pratiques agroécologiques doivent s’adapter aux spécificités de chaque parcelle, ferme ou territoire. Au niveau politique, elles exigent la concertation des collectivités, des acteurs locaux et internationaux, des États pour développer des politiques publiques en faveur des agricultures paysannes.