Mongolie : la première filière de cachemire durable au monde

Dans la province de Bayankhongor, aux portes du désert de Gobi, la croissance démesurée des troupeaux de chèvres à cachemire dégrade l’environnement riche de la steppe mongole. En 2012, des éleveurs font part à AVSF de ce dilemme : renoncer à un revenu qui les fait vivre ou subir de façon croissante les impacts du surpâturage. Dans ce contexte, AVSF et ses partenaires ont décidé de structurer la première filière de production de cachemire durable au monde dans 5 cantons.

Une production durable fondée sur la qualité

Le regroupement des éleveurs en 5 coopératives et des formations en gestion et transformation du cachemire ont permis aux éleveurs de comprendre l’intérêt de trier les fibres cachemire par âge et sexe des chèvres au moment du peignage. Objectif : maîtriser ces étapes pour vendre un cachemire de qualité supérieure et en direct – donc plus cher. Par ailleurs, AVSF appuie à l’amélioration des cheptels tant génétique que de leur alimentation : des reproducteurs issus des 2 meilleures races de chèvre cachemire ont été introduits pour obtenir un cachemire plus fin. Dans les coopératives, la constitution de réserves fourragères a permis d’améliorer la résilience des troupeaux : de 2016 à 2017, le taux de mortalité des chèvres de 1 an a baissé de 50%.

Limiter le surpâturage

Lorsqu’ils adhèrent à la coopérative, les éleveurs s’engagent à limiter l’impact de leurs troupeaux sur l’environnement. La mise en place de 74 groupes d’utilisateurs des pâturages a permis d’organiser collectivement les campements de printemps, d’été, d’automne et d’hiver selon le principe des pâturages tournants. 15 puits ont été construits et réhabilités pour mieux répartir les troupeaux dans des aires non-exploitées avec attribution de droits d’usage aux groupes d’éleveurs. Pour évaluer annuellement l’impact de ces mesures sur les pâturages, 79 points de surveillance ont été installés.

Promouvoir la collaboration

S’il faudrait 20 ans pour évaluer les impacts du programme à l’échelle d’un soum (canton), les éleveurs font déjà part de résultats positifs : un cachemire plus fin que la moyenne nationale,
une adoption accrue de pratiques durables, des revenus qui s’améliorent et qui les dissuadent d’agrandir leur cheptels. Autre impact positif, le projet a encouragé des collaborations avec des entreprises textiles et de distribution pour qu’elles s’engagent dans de réelle démarches de développement durable.

« En commercialisant une fibre issue de pâturages préservés, nous entretenons une image positive du cachemire mongol, et préservons les écosystèmes et les cultures nomades» explique la Directrice Adjointe de Goyo Cashmere.

Pour encourager cette dynamique et garantir la traçabilité et l’adoption des bonnes pratiques, AVSF co-construit avec les coopératives, les industriels et l’Etat mongols une certification de cachemire durable avec la délivrance d’une prime aux éleveurs. Ce dispositif inscrit ainsi cette transition dans le long terme, résolument orientée vers un développement durable pour lequel de plus en plus d’acteurs de l’amont comme de l’aval de la filière s’engagent.

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