Le projet est situé dans les cantons de Cayambe (Pichincha) et Otavalo (Imbabura). Des cantons à prédominance rurale qui comptent une forte présence de peuples et de nationalités autochtones kichwa.
Dans cette région, l’agriculture familiale est prédominante. La plupart des paysans-nes produisent pour leur propre consommation et pour la vente sur le marché. Cette dernière leur permet d’obtenir des revenus pour subvenir à leurs besoins. Mais, faute de formation et d’incitations appropriées, de nombreux-ses producteurs-rices font un usage inapproprié des produits agrochimiques. Ils et elles ont également tendance à pratiquer la monoculture (fleurs), ce qui entraîne l’appauvrissement des sols et la pollution de l’eau. En conséquence, un impact sur la productivité et la perte du patrimoine, ainsi qu’un risque élevé de dépendance économique et commerciale.
Face aux opportunités limitées dans leurs territoires, la migration et l’exode rural vers les villes ont augmenté. La forte présence d’entreprises horticoles dans la région, bien qu’elle augmente les taux d’emploi, génère d’autres problèmes, notamment en matière de santé, de conflit d’accès à la terre et à l’eau pour la production alimentaire. C’est une situation à laquelle sont confrontées toutes les organisations paysannes des cantons de Cayambe et d’Otavalo. En particulier l’UNOPAC, qui exploite son moulin depuis plus de 20 ans en collectant la production de céréales andines pour leur donner une valeur ajoutée. Il est de plus en plus difficile de garantir l’approvisionnement en céréales. C’est pourquoi il est nécessaire de diversifier la production et d’élargir le marché afin d’assurer la pérennité de l’usine.
Le projet vise donc à encourager et à renforcer la transition des petits producteurs familiaux vers une production agroécologique permettant la construction de territoires ruraux durables. Pour cela, il propose :
- Un processus de formation, des accompagnements pour mettre en place des systèmes agroécologiques, à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire, le soutien aux caisses d’épargne pour promouvoir les systèmes de crédit, le capital d’amorçage et/ou disposer de fonds de roulement pour la commercialisation associative.
- Renforcer l’usine de transformation (Centre de valeur ajoutée – CEVA) des céréales andines de l’UNOPAC, en diversifiant son offre de produits et en la transformant en une entreprise paysanne.
- Améliorer la post-récolte et apporter une valeur ajoutée aux produits, tout en concevant des stratégies de marché permettant de relier la production paysanne à des circuits courts de commercialisation ou à d’autres canaux de commercialisation.
- Renforcer les capacités des jeunes et des femmes à gérer l’entreprise paysanne ou d’autres initiatives de leurs organisations ; et, en coordination avec les dirigeants, mettre en place des espaces de participation et de consultation pour l’élaboration de propositions et/ou d’accords visant à mettre en œuvre des mécanismes contribuant à améliorer la commercialisation associative.
Le tout en mettant l’accent sur une approche sensible au genre et à la dimension générationnelle. Mais aussi la promotion de la transition agroécologique en valorisant les connaissances ancestrales, tout en intégrant de nouvelles connaissances et techniques. Un autre objectif est le renforcement des capacités des producteurs, en particulier des femmes et des jeunes. Cela leur permet de soutenir les processus de création de valeur, de transformation et de post-récolte. L’ensemble de ces actions vise à garantir la durabilité des organisations de producteurs ainsi que de l’usine de transformation Centro de Valor Agregado – CEVA.