Contexte
Historiquement, les peuples de l’Équateur ont été victimes de la spoliation de leurs terres et territoires. Le peuple Kichwa et les paysans des hautes terres ont notamment été relégués dans les hautes terres froides, les terres les moins productives ou sur les pentes. Ces déplacement ont réduit leur possibilité d’autonomie économique et aggravé la situation environnementale de l’écosystème du Páramo.
Le Páramo est un écosystème qui remplit des fonctions écologiques vitales pour la société équatorienne. Il sert autant de source d’eau douce que de puits de carbone. Aujourd’hui, le Páramo, ses habitants-es et ses usagers-ères sont menacés-es par les activités anthropiques qui répondent à des logiques économiques extractives : déforestation, surpâturage, avancée de la frontière agricole, construction de routes, exploitation minière, centrales hydroélectriques… et effets du changement climatique.
Actions
Le premier axe de travail à mettre en œuvre est la recherche :
1. Inventaire participatif des expériences réussies et des principales faiblesses de la gestion communautaire du Páramo.
2. Étude analytique et réflexive au sein des organisations d’Ecuarunari sur les nouvelles menaces qui pèsent sur le Páramo et les populations des zones de haute altitude, tâches qui seront réalisées par une équipe de recherche interculturelle composée de techniciens/techniciennes de Sipae et d’Ecuarunari.
Objectif général : générer des dialogues multisectoriels et démocratiques entre le mouvement indigène, la société et l’État équatorien afin de prévenir et de résoudre les conflits environnementaux et territoriaux, en visant les objectifs de développement durable de l’ONU 10, 13 et 15.
Objectif spécifique : encourager la participation active des femmes et des jeunes autochtones à la consolidation de l’Ecuarunari et à l’élaboration concertée de politiques publiques au niveau local et national pour une gestion durable et démocratique du Páramo, grâce à la plateforme renforcée du Forum sur les ressources en eau.
Résultats attendus
1. Renforcer les connaissances et les capacités de participation, de dialogue politique et de concertation multipartite des femmes et des jeunes autochtones membres d’Ecuarunari.
2. Promouvoir un dialogue constructif entre les peuples autochtones et les utilisateurs-rices directs-es et indirects-es du Páramo (eau pour la consommation, l’irrigation, l’industrie, le tourisme et les loisirs, la conservation) à la recherche d’un pacte social national qui reconnaisse la contribution des communautés des hauts plateaux et de la nationalité kichwa à la protection du Páramo.
3. Générer un consensus multi-acteurs pour la coordination des politiques publiques et la définition de nouveaux agendas pour la gestion durable du Páramo.