Pour que les femmes et les hommes
vivent de la terre durablement

Communiqués de presse

Barbara Dufour, élue nouvelle Présidente d’Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières

2023-06-28

Un double résultat inédit a clos la 46ème Assemblée générale d’AVSF : l’élection au mandat de Président d’une femme et qui plus est vétérinaire. Elle succède à Philippe Collin, paysan et ancien porte-parole de la Confédération paysanne, qui a occupé la fonction durant 4 ans.

Diplômée de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, Barbara Dufour se forme ensuite à l’Institut Pasteur, qui l’amène à se spécialiser en microbiologie et épidémiologie. Elle commence sa carrière en pratique rurale, puis s’engage dans le développement agricole en France au sein des groupements de défense sanitaire, dont elle crée le poste au niveau national. Occupant un poste de recherche à partir de 1992, elle soutient une thèse d'université en épidémiologie en 1997, puis entre en 2004 à l’École nationale vétérinaire d’Alfort pour devenir enseignant chercheur en maladies infectieuses et épidémiologie. 

Parallèlement, son engagement militant la conduit à participer à la fondation de Vétérinaires Sans Frontières en 1983, pour laquelle elle effectue deux missions en Palestine sur la brucellose. Elle rejoint finalement en 2012 le Conseil d’administration d’Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières.

« C’est avec honneur que je reprends le flambeau de la Présidence d’AVSF, animée avec brio ces dernières années par Philippe Collin que je remercie. Après plusieurs années au Conseil d’administration et au bureau d’AVSF, je suis heureuse d’apporter ma contribution en tant que Présidente de l’ONG et j’espère entraîner avec moi une partie de la « famille vétérinaire » dans cette mission, qui est la nôtre au service d’éleveurs et d’organisations paysannes de par le monde » déclare Barbara Dufour.

« Durant ma présidence, j’ai contribué à apporter avec fierté mon point de vue de paysan et d’éleveur dans nos actions de solidarité et de plaidoyer. De par ses compétences vétérinaires et son engagement, Barbara contribuera au développement de l’élevage, pilier indispensable de l’agroécologie. Je resterai à ses côtés au Conseil d'administration pour contribuer à faire vivre cet engagement d'AVSF pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des paysans » témoigne Philippe Collin.

Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières est une ONG de solidarité internationale, qui met les compétences de professionnels de l'agriculture, de l’élevage et de la santé animale au service des communautés paysannes vulnérables des pays du Sud, pour leur permettre d'atteindre l'autonomie alimentaire et financière.

Contact presse : Édouard Couturier, e.couturier@avsf.org

Remise du prix Benoît Maria pour l’agroécologie paysanne à Lyon

2022-12-08

Le samedi 10 décembre à 15h15 à la Mairie de Lyon, l’ONG Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) et la Ville de Lyon remettront le prix Benoît Maria à l’organisation paysanne Ayllu Kurikancha, spécialement venue d’Équateur. Cet événement se tient à l’occasion de la Journée internationale des droits humains, à laquelle la Ville de Lyon s’est associée en partenariat avec AVSF. 

Cette première édition du prix Benoît Maria récompense les initiatives agroécologiques menées par les organisations paysannes dans le monde, qui participent ainsi à combattre la pauvreté, à défendre les droits des familles rurales et à répondre aux enjeux du changement climatique.

AVSF et la Ville de Lyon rendent également hommage à Benoît Maria, salarié d'AVSF et fervent défenseur des droits des populations indigènes, assassiné au Guatemala en août 2020.

La cérémonie aura lieu en présence de Grégory Doucet, Maire de Lyon, Frédéric Apollin, Directeur d’AVSF, Michel Prost, Vice-Président d’AVSF, Luzmila Vázquez et Rosa Murillo, représentantes de l’organisation Kurikancha, lauréate du prix. 

« Nous sommes heureux d’accueillir et récompenser Luzmila et Rosa pour leur travail remarquable en faveur d’un espace de gastronomie et de commercialisation des productions paysannes et agroécologiques. Une manière innovante de promouvoir les cultures indigènes équatoriennes, trop souvent marginalisées. »
Frédéric Apollin, Directeur d’AVSF. 

Le prix Benoît Maria est soutenu par la Fondation de France, la Fondation Pro Victimis et la Fondation Nicolas Puech.

Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières est une ONG de solidarité internationale, qui met les compétences de professionnels de l'agriculture, de l’élevage et de la santé animale au service des communautés paysannes vulnérables des pays du Sud, pour leur permettre d'atteindre l'autonomie alimentaire et financière.

Plus d'infos : www.avsf.org

Contact presse

Jean-Baptiste Galland | jbgalland@garpcommunications.com
Édouard Couturier | e.couturier@avsf.org

Création d'une Alliance Gret / AVSF

2022-10-17

Nogent-sur-Marne, le 17 octobre 2022
Au cours de l’été, les assemblées générales d'AVSF, en juin, puis du Gret, en août, ont tour à tour validé la création d’une Alliance entre les deux ONG. Ces dernières, qui collaborent déjà depuis de nombreuses années dans le cadre du Groupe initiatives et de projets menés ensemble en Afrique de l’Ouest, en Asie, Haïti et à Madagascar, ont tenu ce mercredi 12 octobre leur premier comité de pilotage. Grâce à ce partenariat renforcé, le Gret et AVSF souhaitent mutualiser leurs moyens et se doter d’une capacité accrue à relever des défis majeurs aux niveaux local et international, tels que l’urgence climatique et la transition écologique, la protection de la biodiversité, les réponses aux jeunesses, ou encore la montée en puissance de l’économie sociale et solidaire.

« Cette Alliance a vocation à devenir un acteur majeur de la solidarité internationale, de la coopération et du développement, reconnu pour son professionnalisme, sa capacité d’innovation, ses expertises techniques, ses ancrages dans les pays partenaires et l’impact de son action », indique Henry de Cazotte, président du Gret.

Cette Alliance s’articule autour de plusieurs ambitions opérationnelles : le développement de secteurs d’activités, d’innovations et de géographies nouvelles, le renforcement des partenaires nationaux des deux ONG grâce à des stratégies et des actions coordonnées, la diversification de leurs sources de financement, ainsi que l’accroissement de leurs capacités d’influence et de plaidoyer.

« Nous sommes acteurs d’un plaidoyer porteur de solutions et de propositions. En France et dans les pays partenaires, ce plaidoyer repose sur des expertises sectorielles, des pratiques partenariales confirmées et des ancrages locaux, combinés à une vision politique au service du renforcement de la société civile », explique Philippe Collin, président d’AVSF. « Nous voulons prendre une place plus importante dans une société civile internationale connectée et en mouvement, et mieux influencer les choix de politiques de développement et de coopération, notamment dans le champ des questions agricoles et alimentaires ».

Bâtie sur des principes communs de coopération et une perspective de solidarités accrues, cette alliance pourrait s’ouvrir progressivement à d’autres organisations, sensibles à la démarche initiée par le Gret et AVSF et proches de leurs valeurs.

Contacts presse

Claire Labat, Responsable de la communication et de la coordination du plaidoyer du Gret : labat@gret.org
+33 (0)6 06 61 74 22

Camille de Chevigny, Responsable de la communication d’AVSF : c.dechevigny@avsf.org
+33 (0)6 64 96 49 69


Le Gret est une organisation de solidarité internationale dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables, de promouvoir la justice sociale et de préserver notre planète. Créée en 1976, l’association est désormais présente en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Ses actions reposent sur une démarche de co-construction avec les communautés et sur la création de liens avec un vaste réseau de partenaires. En partageant ses expériences et connaissances, le Gret contribue également à faire évoluer les politiques et les pratiques de développement. www.gret.org

AVSF – Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une association de solidarité internationale reconnue d’utilité
publique. Depuis 1977, elle met au service des communautés paysannes menacées par l’exclusion et la pauvreté, les compétences de professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale. AVSF soutient leurs initiatives pour obtenir de meilleures conditions de vie, défendre leurs droits, gérer durablement les ressources naturelles dont elles dépendent, et participer activement au développement socio-économique de leur territoire.
www.avsf.org

Menaces sur le lait local en Afrique de l'Ouest

2022-06-01

Bruxelles et Ouagadougou, 1er Juin 2022 – A l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale du Lait, les acteurs de la société civile des 15 pays de la CEDEAO et de la Mauritanie, du Tchad et du Cameroun réunis au sein de la Plateforme Régionale multi acteurs d’appui à la promotion du lait local s’associent avec les acteurs de la Campagne européenne “N’Exportons Pas Nos Problèmes”  pour alerter sur les menaces qui pèsent sur la filière lait local en Afrique de l’Ouest dont dépendent 48 millions de producteurs et productrices dans la région.

Depuis plusieurs années, des agroindustriels européens envahissent le marché en Afrique de l’Ouest avec du lait en poudre ré-engraissé avec de la matière grasse végétale (MGV), notamment l’huile de palme, et vendu jusqu’à 30, voire 50% moins cher que le lait produit localement. Et l’UE exporte des volumes croissants de ce produit à bas coûts et aux qualités nutritives inférieures au lait. En 2020, selon les derniers chiffres disponibles, l’UE a exporté pour 2,1 milliards d’euros de ces poudres, soit 56% du total des produits laitiers européens exportés vers l'Afrique de l’Ouest. Cette faible compétitivité du lait local face aux produits importés est grandement favorisée par une trop large ouverture du marché domestique ouest africain des produits laitiers.

Pour faire face à cette concurrence et déployer le potentiel de la filière, les acteurs d’Afrique de l’Ouest ont obtenu l’adoption par les Etats et la CEDEAO d’une politique ambitieuse et de vastes plans d’investissements régionaux et nationaux.  Il est urgent que ces plans soient mis en œuvre et que leur réalisation soit soutenue par la coopération européenne au développement.

La dégradation du contexte sécuritaire au Sahel nuit terriblement aux initiatives économiques porteuses des acteurs de la région. Les mini laiteries notamment, vaste réseau de collecte et de transformation, proche des communautés agro-pastorales, sont particulièrement touchées. Frappés par les conflits et l’insécurité, les éleveurs ne peuvent plus circuler et nourrir leurs troupeaux, quand ils ne sont pas directement victimes de violence.

“Depuis plusieurs années, notre mini laiterie grandissait malgré la concurrence du lait importé, on parvenait à offrir un revenu à des dizaines de familles de pasteurs et productrices de lait, on a lancé la marque Fairefaso. Aujourd’hui, les effets du changement climatique, du COVID-19, de l’insécurité et des conflits intercommunautaires nous empêchent de fonctionner. Nous n’arrivons plus à collecter le lait, à rembourser nos crédits… Alors que les éleveurs ou les femmes avec qui nous travaillons sont parmi les plus fragiles. Il nous faut un plan d’urgence pour nous soutenir et nous permettre de jouer notre rôle dans l’autonomisation des jeunes et des femmes.” Ibrahim Diallo, Laiterie Kossam  Yadega/ Fairefaso – Ouahigouya, Burkina Faso.

Pour mémoire, avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, c’était le Burkina Faso qui était considéré comme la crise de déplacés internes à la croissance la plus rapide.  Corrélé à l’insécurité mais pas uniquement (changement climatique, impact long du COVID…) la situation alimentaire en Afrique de l’Ouest est particulièrement préoccupante pour la troisième année d’affilée avec près de 30 millions de personnes nécessitant une assistance immédiate.

La filière est aussi touchée par les conséquences de la guerre en Ukraine. L’augmentation des prix de l’aliment bétail notamment, touche des éleveurs qui ne bénéficient que de très peu d’aide à l’inverse des dispositifs d’appuis envisagés dans l’UE.

Face à cette fragilité des communautés et acteurs dépendant de la filière lait local, le discours porté par les industriels européens et certains politiques sur l’impérieuse nécessité pour l’Union européenne de nourrir le monde via des gains de productivité inquiète.

Si les différentes crises actuelles renforcent la dépendance de la région ouest-africaine aux importations, elles affaiblissent encore plus durablement la capacité des producteurs-trices et des transformateurs-trices à vivre dignement de leur activité et à contribuer à la mise sur le marché de produits sains, locaux et nutritifs.

En conclusion, les acteurs appellent:

- la CEDEAO et les Etats de la région à accélérer la mise en oeuvre de la stratégie de l’Offensive lait

- la CEDEAO et les Etats de la région à mettre en place rapidement des mécanismes d'appui aux acteurs des filières lait local confrontés à l’insécurité et à l’inflation des prix, notamment en soutenant l’accès à l’alimentation bétail et en déclarant un moratoire sur le remboursement des prêts bancaires.

- la CEDEAO à rehausser le niveau du Tarif Extérieur Commun (TEC) lors de sa prochaine révision prévue en 2023 afin de protéger la filière lait local

- l’UE à soutenir financièrement la mise en place de la stratégie de l’Offensive lait,  les plans d’investissements afférents et des mécanismes de soutien rapide aux acteurs de la filière lait local

- l’UE à maintenir ses engagements (Green Deal, F2F) et à éviter que les dispositifs de soutien à ses agriculteurs n’alimentent la concurrence déloyale envers la filière lait local

Membres du collectif "N'exportons pas nos problèmes" : Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières, Association pour la promotion de l'élevage au Sahel et en Savane, SOS FAIM, APLI, OXFAM, Elevages Sans Frontières, CFSI, GRET Professionnels du développement solidaire, Confédération paysanne

Contacts presse

Benoît De Waegeneer – SOS Faim/campagne N’exportons Pas Nos Problèmes – Belgique : bde@sosfaim.ong

Philippe Collin – AVSF France/campagne N’exportons Pas Nos Problèmes – France : p.collin@avsf.org

Hamidou TIEMOGO, Responsable Communication et Relations Extérieures APESS: +226 76 63 54 80 : hamidoutiemogo@gmail.com

Le Cirad et AVSF s’engagent ensemble au service du développement rural durable des pays du Sud

2022-03-02

Le Cirad et Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) ont signé le 2 mars 2022 au Salon international de l’agriculture à Paris une convention cadre qui vise à accroître leur capacité de recherche-action, d’innovation et de formation, au bénéfice des populations rurales et des agricultures familiales du Sud. À travers des expertises complémentaires, ils accompagneront ensemble leurs partenaires dans la construction de solutions adaptées aux grandes transitions en cours (agroécologiques, alimentaires, climatiques, sanitaires).

Le Cirad et Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) souhaitent renforcer leur collaboration pour mener à bien des projets qui répondent, dans une approche participative, aux besoins et aux grands défis du monde rural des pays du Sud. Seront ciblés les défis de la sécurité alimentaire, environnementale et sanitaire auxquels font face les acteurs socio-économiques, en particulier de l’agriculture familiale, de la recherche, de la formation et les pouvoirs publics. Pour cela, le Cirad et AVSF s’appuieront sur la complémentarité de leurs missions, de leurs savoir-faire, de leurs réseaux de partenariat au Sud, ainsi que des acquis de leur coopération. 

Cette convention fixe les objectifs du partenariat global entre AVSF et le Cirad. Il s’agit de faciliter l’organisation d’échanges de savoirs, de méthodes, d’outils, le copilotage de recherches sur des thématiques prioritaires d’innovation, mais aussi de favoriser :

les collaborations « opérationnelles » de consortiums de recherche-action ou d’offre d’expertise ainsi que la recherche de financements ; 

l’impact des actions menées conjointement par leur dimensionnement à des échelles pertinentes (territoires, filières) ;

la co-construction et la diffusion de modules de formation ;

la construction de démarches de plaidoyer et d’influence sur l’action publique, ses politiques et instruments ;

les échanges de savoir-faire paysans.

« Les équipes d’AVSF et du Cirad ont multiplié ces dernières années les collaborations autour de la durabilité des filières agricoles et d’élevage, de l’innovation en agroécologie et de la mise en pratique du concept One Health », précise Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad. « Je me félicite de ce partenariat riche et fructueux au bénéfice de nos partenaires du Sud ».

Frédéric Apollin, Directeur Général d’AVSF poursuit : « Un nombre croissant de programmes de recherche-action ont démarré.  Ils témoignent de notre volonté partagée de renforcer nos liens à agir ensemble pour répondre avec nos partenaires du Sud aux grands défis des transitions écologiques, économiques et sociales. »

Enfin cet accord-cadre s’inscrit aussi dans le renforcement des relations d’AVSF et du Cirad sur le site du Jardin d’agronomie tropicale de Paris dans le cadre de l’association de la Cité du Développement Durable dont les deux organisations sont membres.

Exemple des projets communs au Sahel, à Madagascar et en Amérique Latine :

Fair Sahel (IntPa/Desira1 et AFD, 8,5M€, 2020) (Burkina Faso, Mali, Sénégal): AVSF : 439K€,

L’Intensification agro-écologique (IAE) pour appuyer les producteurs du Sahel à développer une agriculture plus résiliente aux aléas climatiques et accroître leur sécurité alimentaire. 

Coordonné par le Cirad, avec : IER (Mali), INERA (Burkina Faso), ISRA (Sénégal), IRD (France) Wageningen University & Research (Pays bas), CSIC (Espagne), Leibniz Centre for Agricultural Landscape Research, (Allemagne), AVSF (France), ENDA Pronat (Sénégal) 

Aminata (IntPa/Desira2, 2M€, 2021) (Mali) AVSF : 623K€ 

AMélioration de l’accès aux INnovations Agricoles pour la Transition Agroécologique

Coordonné par le Cirad, avec : AOPP ASSO.ORG.PROF.PAYSANNES (Mali), AVSF (France) et IER (Mali)

Dinamicc (IntPa/Desira3, 4,15M€, 2021)(Madagascar): AVSF : 68K€ 

Démarches INtégrées et Accompagnement pour une Agriculture familiale à Madagascar Innovante et résiliente aux Changements Climatiques

Coordonné par le Cirad, avec FOFIFA, FERT, AVSF, AgriSud, FIFATA, CEFFEL, IRD, ONG Partage et APDRA

TerrAmaz (AFD,  9,5M€, 2020) : AVSF : 1,3M€ 

Afin de contribuer à la lutte contre la déforestation et à la transition vers des modes durables de développement, cinq territoires de la région amazonienne seront soutenus par le projet TerrAmaz : Paragominas (Pará) et Cotriguaçu (Pará) au Brésil, Guaviare en Colombie, la zone tampon du parc Yasuni en Équateur, et Madre De Dios au Pérou. 

Coordonné par le Cirad en partenariat avec ONF-International et AVSF. 

A propos d’AVSF

Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières – AVSF est une ONG de solidarité internationale qui met les compétences de près de 300 professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale au service du développement des territoires ruraux des pays du Sud. Depuis plus de 40 ans, AVSF milite et agit pour des agricultures paysannes et agroécologiques ambitieuses, en capacité de contribuer de manière durable à la sécurité alimentaire des villes et des campagnes, réduire les inégalités et la pauvreté, et favoriser l’émancipation économique et sociale des hommes, des femmes et des jeunes du monde rural et de leurs organisations. Présent dans une vingtaine de pays en Amérique latine, en Afrique et en Asie, AVSF apporte aux communautés et organisations paysannes conseils techniques, soutiens financiers et formations, tout en valorisant les savoirs paysans traditionnels. www.avsf.org

A propos du Cirad

Le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique) est l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes. Avec ses partenaires, il co-construit des connaissances et des solutions pour des agricultures résilientes dans un monde plus durable et solidaire. Il mobilise la science, l’innovation et la formation afin d’atteindre les objectifs de développement durable. Il met son expertise au service de tous, des producteurs aux politiques publiques, pour favoriser la protection de la biodiversité, les transitions agroécologiques, la durabilité des systèmes alimentaires durables, la santé (des plantes, des animaux et des écosystèmes), le développement durable des territoires ruraux et leur résilience face au changement climatique. Présent sur tous les continents dans une cinquantaine de pays, le Cirad s’appuie sur les compétences de ses 1650 salariés, dont 1140 scientifiques, ainsi que sur un réseau mondial de 200 partenaires. Il apporte son soutien à la diplomatie scientifique de la France. www.cirad.fr

Première édition du Prix Benoît Maria pour l’agroécologie paysanne

2022-01-27

La distinction récompensera cette année des organisations paysannes dans le monde ayant mené des projets agroécologiques particulièrement innovants.

Valoriser les acteurs de l’agroécologie paysanne

Les organisations paysannes sont des acteurs incontournables de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays du Sud, d’autant que 80% de l’alimentation mondiale provient de l’agriculture paysanne. Les pratiques agroécologiques que certaines d’entre elles mettent en œuvre sont de véritables innovations : elles permettent d’augmenter la productivité agricole, de préserver la biodiversité et d’améliorer leur résilience aux aléas climatiques. Pour mettre en œuvre ces transitions agroécologiques, ces organisations s’organisent également pour défendre leurs droits et celles des populations rurales, souvent victimes d’exclusion de l’accès aux ressources naturelles ou des marchés. Le Prix Benoît Maria souhaite mettre en lumière ces organisations et leurs actions, aussi indispensables que mal connues. Un prix international  Pour cette 1ère édition 2022, les organisations paysannes candidates (coopératives, associations de producteurs, groupement de producteurs) devront être issues de 11 pays dans lesquels l’ONG AVSF agit notamment : Sénégal, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Madagascar, Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie et Haïti. Ces organisations peuvent candidater jusqu’au 30 avril 2022, puis un jury international sélectionnera 10 nominés pour la qualité et la pertinence des innovations agroécologiques qu’elles développent. Enfin, trois lauréats seront récompensés lors de cérémonies de remise de prix durant le second semestre 2022 dans les pays concernés.  Garder en mémoire l’engagement inépuisable de Benoît Maria Représentant d’AVSF au Guatemala depuis plus de 20 ans, Benoît Maria était assassiné le 10 août 2020 alors qu’il se rendait sur l’un des terrains de coopération d’AVSF. L’ingénieur agronome n’avait cessé de promouvoir l’agroécologie paysanne et de soutenir les minorités indigènes Qech’i et Ixil, dans la défense de leurs droits et de leurs terres, menacées d’accaparement. Son engagement avait notamment permis à ces communautés de vendre leur production sur des marchés locaux ou de créer l’Université Ixil, un espace de valorisation et de transmission des connaissances indigènes vers les jeunes générations.  Le prix rend hommage à son action, exemplaire de la mission professionnelle et militante d’Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières. Il valorise ainsi les organisations paysannes du monde pour lesquelles il s’est battu toute sa vie.  « Depuis plus de 40 ans, AVSF soutient les organisations paysannes du monde dans leurs transitions agroécologiques. Benoît Maria se battait au quotidien pour leur autonomie et leurs droits. Associer son nom pour mettre en lumière ces paysans et ces paysannes, qui nourrissent les populations, nous a tout de suite paru évident. » 
 Michel Prost, Vice-Président d'AVSF. 

Thiellal « Une seule santé » : rendre concret le concept One Health dans les territoires de Haute Casamance au Sénégal

2021-03-04

Coordonné par l’ONG AVSF, en partenariat avec les ONG Solthis et CASADES, ce projet est lancé ce jour grâce au soutien de l’Agence française de développement pour un montant de 1,67 millions d’euros sur trois ans.

La santé et les maladies sont le produit de situations sociales, culturelles et écologiques inter-reliées. Elles nécessitent de placer les populations au cœur des démarches et de mobiliser l’intervention coordonnée d’acteurs en santé humaine, animale et environnementale. L’objectif du projet est de permettre aux communautés rurales d’agir sur les déterminants de la santé unique des populations, des animaux et de l’environnement.  « Le projet appuiera la mise en place d’un diagnostic participatif, la création d’instances de décision collectives ainsi que la mise en œuvre de formations et sensibilisations auprès des acteurs du territoire », explique Alexandre Pointier, Directeur de l’AFD à Dakar.

« Le concept One-Health est une approche indispensable pour faire face à la complexité des crises sanitaires. Il s’agit d’aborder les enjeux de santé de manière intégrée, en prenant en compte à la fois santé humaine, animale et la santé de l’environnement. En sortant d’une logique trop cloisonnée entre ces secteurs, on peut agir sur les causes des maladies et non plus se contenter de faire face aux crises sanitaires récurrentes. Il existe pourtant peu d’exemples de mise en œuvre opérationnelle de cette démarche, en particulier sur le lien entre santé humaine et santé de l’environnement » explique Sophie Barthelon, coordinatrice nationale d’AVSF au Sénégal.

« La crise sanitaire liée à la COVID-19 a mis en lumière le concept de Santé Unique. Pourtant, souligne la Dr Sanata Diallo, cheffe de mission Solthis au Sénégal, depuis l’émergence d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014, la région a pris conscience de ces enjeux et met en place des actions, en particulier sur les « zoonoses », ces maladies infectieuses qui se transmettent entre animaux et humains ».

« Le Sénégal est pionnier en matière de prise en compte de la démarche One Health dans les politiques publiques, comme l’atteste la création du Haut Conseil National de Sécurité Sanitaire Mondiale One Health dès 2017 » déclare Dr Adjaratou Diakhou Ndiaye, secrétaire permanent du Haut Conseil. « En agissant au plus près des communautés et dans le cadre d’un partenariat fort avec les collectivités locales et les services de l’Etat, le projet Thiellal va contribuer à conforter et améliorer l’efficience de ces politiques publiques pour une meilleure santé des populations du Sénégal. »

A propos d’AVSF : Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières est une ONG de solidarité internationale, reconnue d’utilité publique, qui met les compétences de professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale au service des communautés rurales et d’organisations paysannes, menacées d’exclusion et de pauvreté dans les pays du Sud. AVSF apporte aux communautés paysannes conseils techniques, soutiens financiers et formations, tout en valorisant les savoirs traditionnels paysans, pour améliorer leurs conditions de vie, gérer durablement les ressources naturelles et participer au développement socioéconomique de leurs territoires.

A propos de Solthis : Solidarité thérapeutique et initiatives pour la santé (Solthis) est une ONG de solidarité internationale dont l’objectif est d’améliorer la prévention et l’accès à des soins de qualité en renforçant les systèmes et services de santé des pays où elle intervient. Créée en 2003, Solthis inscrit son action dans une démarche de développement pérenne afin de faire face sur le long terme aux enjeux de santé publique dans les pays à ressources limitées.

A propos de CASADES : CASADES est une organisation à but non lucratif sénégalaise qui conduit ses interventions auprès des populations défavorisées des régions de Kolda, Sédhiou, Ziguinchor et Matam à travers la formation, le plaidoyer, la mobilisation sociale, la sensibilisation, la gouvernance participative, la communication politique, l’éducation financière, la transformation des produits locaux et le développement de partenariats afin de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations.

A propos de l’Agence française de développement (AFD) : Institution financière publique, l’Agence française de développement (AFD) met en œuvre la politique définie par le gouvernement français, agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable. Présente sur cinq continents à travers un réseau de 85 bureaux et avec 2400 collaborateurs, l’AFD a consacré 14.1 milliards d’euros en 2019 au financement de projets dans les pays en développement et en faveur des Outre-mer.

A propos du Haut Conseil National de Sécurité Sanitaire Mondiale « One Health » au Sénégal : Le Haut Conseil national de la Sécurité sanitaire mondiale a été crée en 2017 par l’arrêté primatoral N° 21787 du 11 décembre 2017. Il est depuis 2019 rattaché au Secrétariat général du Gouvernement du Sénégal. Il a pour mission de fixer les orientations stratégiques du programme de la Sécurité sanitaire mondiale « One Health » dans le cadre du respect du Règlement Sanitaire International (RSI 2005). En outre, il est chargé de veiller à la synergie et à la complémentarité des secteurs chargés des santés humaine, animale, environnementale, végétale et des sécurités publique, civile, alimentaire, nutritionnelle, sanitaire des aliments, ainsi que la radioprotection et sureté nucléaire.

Contacts presse :

- AVSF : Edouard Couturier, e.couturier@avsf.org / +33 (0)1 43 94 73 48

- Solthis : Juliette Bastin, responsablecom.ATLAS@solthis.org / (00 221) 78 183 64 07

- AFD : Mame-Diarra Thiam, thiammd@afd.fr / 78 103 56 08

Appel à solidarité avec la campagne « Mon véto est un héros »

2021-02-10

La campagne en appelle à la générosité des vétérinaires français et invite à reverser une partie des bénéfices tirés des consultations pour financer ses actions, en matière de santé animale dans les pays du Sud, qui pâtissent d’un manque criant de services vétérinaires.

« Mon Véto est un Héros » s’inscrit dans le combat d’AVSF et plus largement par celui des membres du réseau Vétérinaires Sans Frontières International pour intégrer l’approche One Health dans les politiques sanitaires partout dans le monde. « Avec l’approche One Health (une seule santé), il s’agit de prendre en compte de façon globale  la santé animale, la santé publique et la santé environnementale. Cette approche permet de consolider durablement la sécurité alimentaire des  familles paysannes que nous soutenons en protégeant  leurs troupeaux des maladies endémiques et émergentes, en préservant leur environnement et en protégeant leur propre santé  » explique Sabine Patricot, Dr vétérinaire et chargée de programme d’AVSF. A titre d’exemple, AVSF soutient la mise en place d’équipes mobiles qui soignent à la fois les humains et les animaux des populations nomades isolées au nord du Mali. 

Maillons incontournables de la santé des animaux, les vétérinaires prennent aussi soin de leur propriétaire. En effet, la relation entre l’humain et l’animal est très forte : en protégeant les animaux, les vétérinaires protègent les humains des zoonoses, garantissent par ricochet le réconfort affectif de leur propriétaire ou assurent des revenus décents aux paysans qui dépendent directement de la bonne santé de leurs troupeaux. Prendre soin des animaux ne se limite donc pas à consolider la sécurité alimentaire ou sanitaire, mais participe au bien-être global des humains. C’est en ce sens que les vétos sont des héros, pour les animaux et pour nous tous.

Avec cette opération, AVSF souhaite rappeler le véritable rôle que jouent les vétérinaires en zone rurale comme en zone urbaine, dans les pays développés comme ceux du Sud. 

Pour participer à l’opération, les vétérinaires peuvent s’inscrire sur internet avant le 16 mai 2021 et recevoir les kits pour informer leurs clients de leur engagement solidaire. En participant à la campagne, les vétérinaires volontaires s’engagent à reverser une partie de leurs bénéfices réalisés entre le 15 juin et le 15 juillet 2021. Les sommes récoltées permettront de financer des projets en santé animale dans les  pays du Sud et de lutter ainsi contre la propagation de maladies et pour la sécurité alimentaire et économique des éleveurs bénéficiaires.

Inscription avant le 16 mai

L’ONG AVSF se lance dans l’entreprenariat social avec Ethiquable

2020-09-29

Au Sénégal, Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) et Ethiquable se sont associées avec des organisations de producteurs de noix de cajou, pour créer l’entreprise Ethicajou, afin de leur permettre de se réapproprier entièrement la chaîne de production et de transformation de ce fruit dont la demande ne cesse de grimper. Ce partenariat innovant entre des associations locales et internationales et des entreprises permet de repenser les filières de l’économie sociale et solidaire.

Ethicajou est encore un OVNI dans le monde de l’ESS. Jusqu’à maintenant, le secteur se partageait entre d’une part, les associations et les ONG qui soutiennent et financent des initiatives de développement économique et durable et d’autre part, les entreprises à but lucratif et éthique. Grâce à un partenariat innovant entre plusieurs acteurs de ces deux mondes, Ethicajou pose les jalons d’un moyen d’intervention inédit.

L’actionnariat d’Ethicajou se divise aujourd’hui entre cinq opérateurs locaux et internationaux :

- Deux organisations paysannes de Casamance de Kolda et de Banghère sont actionnaires, décisionnaires et fournisseurs d’Ethicajou en matières premières ;

- L’organisation Ngalu, groupement de femmes transformatrices de noix de cajou, en est également actionnaire et transformera une partie de la matière première à destination du marché sénégalais ;

- L’ONG de développement AVSF, actionnaire d’Ethicajou, accompagne les producteurs dans les pratiques et certifications biologiques et du commerce équitable de la production d’anacarde.

- La Scop de commerce équitable Ethiquable, actionnaire d’Ethicajou, sécurisera la commercialisation d’une partie des produits finis sur le marché international.

En visant principalement les marchés bio et du commerce équitable, le business plan d’Ethicajou garantit une rémunération des producteurs 15% supérieure aux prix du marché. Il permet également d’entrevoir d’ici à 2022 la création de plus de 100 emplois à temps plein dans l’unité de production principale de Kolda en cours de construction, et dans les unités de  transformation délocalisées de l’association féminine Ngalu. Dès que la pérennité économique de l’entreprise aura été consolidée et les trois organisations paysannes fondatrices suffisamment autonomes dans la gestion stratégique de l’entreprise, Ethiquable et AVSF leur céderont la majorité du capital.

« La demande mondiale de noix de cajou est en forte augmentation depuis plusieurs années et est un marché rémunérateur. Pourtant les producteurs d’anacarde d'Afrique de l'Ouest, première zone de production au monde, ne profitent que peu de sa valeur ajoutée car la plus grande partie de celle-ci est délocalisée sur d’autres continents pour la transformation, le conditionnement et la commercialisation. En créant cette entreprise avec Ethiquable et ces organisations paysannes, nous souhaitons relocaliser la filière au plus proche des producteurs pour qu’ils puissent en bénéficier davantage et surtout à terme maîtriser l’ensemble de leur chaîne de production. Les impacts locaux en termes d’emplois et de revenus seront très significatifs », déclare Alain Yvergniaux, président-directeur général d’Ethicajou membre du Conseil d’Administration de l’ONG AVSF.  

Consultation : quelles agricultures pour demain ?

2020-09-17

À partir du 18 septembre 2020, l’ONG Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières lance une consultation sur l’avenir de l’agriculture et de l’élevage dans le monde. Le contexte actuel nous incite toujours davantage à nous interroger sur les modes de production ou sur les pratiques du commerce international de denrées alimentaires pour protéger notre santé et notre planète et permettre aux paysans de vivre dignement de leur travail… Au-delà des éclairages qu’elle donne, cette consultation permet à chacun de s’approprier les arguments d’un débat pour repenser en profondeur notre consommation et l’impact qu’elle a sur notre planète et sur l’humanité.

Le réchauffement climatique, la récente crise sanitaire et tout simplement une prise de conscience collective nous poussent à nous interroger sur nos modes de consommation et d’achat et les modèles agricoles qui sont derrière. Pour l’agriculture et l’élevage particulièrement, les informations qui nous font saisir l’urgence de la situation émaillent nos fils d’actualités.

Pourtant, les solutions proposées pour juguler cette crise d’une ampleur incalculable ne font pas consensus. Peut-on vraiment se passer de la chimie dans l’agriculture ? Doit-on manger moins de viande ? Est-ce une nécessité de produire et consommer local ? Peut-on vraiment croire dans les promesses du bio, de l’agroécologie ou d’un commerce plus équitable ?... Autant d’axes de réflexion qui peuvent se révéler sinon antagonistes, au moins contradictoires. Partout dans le monde, depuis plus de 40 ans, Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières développe des projets agricoles et un plaidoyer qui intègrent ces questionnements en soutenant des agricultures paysannes et agroécologiques, productives et respectueuses de la planète et de ses habitants.

La consultation sera ouverte à tous et vise à remplir deux objectifs. Elle permettra d’une part de partager avec les participants des informations fiables et vérifiées pour alimenter les débats autour des enjeux de modèles et pratiques agricoles et d’élevages réellement durables. Des chiffres-clé et des éléments de connaissance issus des praticiens de l’association, agronomes et vétérinaires, leur permettront de se faire une idée la plus précise possible sur ces enjeux. Elle donnera d’autre-part la possibilité aux participants de donner leurs avis et transmettre leurs propositions, en toute connaissance de ces données objectives partagées.

La consultation est ainsi organisée autour de 4 thématiques principales :

1) Quel avenir pour l’agriculture ?

2) Quel avenir pour l’élevage ?

3) Quel avenir pour la mondialisation des échanges agricoles ?

4) Quel avenir pour l’agriculture face au réchauffement climatique ?

La consultation sera disponible, sur internet et les réseaux sociaux du 17 septembre au 20 octobre 2020. A l’issue de la consultation, les participants et les journalistes qui en feront la demande recevront le guide Agriculture de demain, les choses à savoir pour un débat éclairé.

La consultation est disponible sur : https://consultation.avsf.org/

TerrAmaz : un partenariat inédit qui concilie lutte contre la déforestation et développement en Amazonie

2020-09-10

(Paris, le 10 septembre 2020) Le projet TerrAmaz va permettre d’accompagner les territoires amazoniens, sur cinq territoires pilotes répartis au Brésil, en Colombie, en Equateur et au Pérou, dans leur lutte contre la déforestation et leur transition vers des modes durables de développement.

Coordonné par le Cirad, en partenariat avec l’ONF-International et AVSF, et avec le soutien financier de l’AFD pour un montant de 9,5 millions d’euros sur quatre ans, ce projet est lancé ce jour. TerrAmaz s’inscrit dans les engagements de la France en faveur d’une Alliance internationale pour la conservation des Forêts Tropicales et dans la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI). 

Des territoires amazoniens innovent pour concilier transition agricole durable, conservation des ressources forestières et inclusion sociale. Parmi ces territoires, cinq seront accompagnés par le projet TerrAmaz : Paragominas et Cotriguaçu au Brésil, Guaviare en Colombie, la zone tampon du Parc de Yasuni en Equateur, Madre De Dios au Pérou. 

L’objectif est de proposer des outils d’ingénierie territoriale pour permettre une planification et gestion durable des territoires amazoniens. « Des indicateurs pour suivre et certifier la transition durable des territoires, ainsi que des référentiels technico-économiques sur les systèmes agricoles, d’élevage et forestiers durables seront également élaborés au cours du projet », précise Marie-Gabrielle Piketty, économiste au Cirad et directrice du projet. 

Sur les territoires pilotes, le projet accompagnera ainsi plusieurs réseaux de fermes dans leur transition agroécologique, ainsi que des centaines d’exploitations familiales qui bénéficieront de contrats agro-environnementaux. Par ailleurs, les indicateurs de transition durable qui seront construits pendant le projet concerneront les dynamiques spatiales d’usages des sols, les réglementations ou incitations et leur mise en œuvre effective et l’engagement des acteurs locaux publics et privés. 

« Je suis heureux que le Groupe Agence française de développement (AFD), attentif à la menace pour notre propre existence que constitue l’érosion de la biodiversité dans la forêt amazonienne, se mobilise, à la demande du Président de la République et du gouvernement, en faveur de ces territoires en apportant un soutien financier au projet TerrAmaz. Ce sont 9,5 millions d’euros qui seront ainsi octroyés au cours des quatre prochaines années au Cirad, dans le cadre d’un partenariat opérationnel avec l’ONF-International et AVSF. La protection de nos écosystèmes est une priorité absolue pour l’AFD, déterminée à contribuer à atteindre les Objectifs de développement durable et construire un monde en commun » souligne le directeur général de l’Agence française de développement, Rémy Rioux.  

« Le projet TerrAmaz prolonge et amplifie à l’échelle du bassin de l’Amazone une approche décentralisée de la gestion durable d’un territoire. Cette approche concilie la préservation de la biodiversité et de la forêt naturelle avec le développement agricole au bénéfice des populations locales. Pour le Cirad, TerrAmaz permettra, en autres, de capitaliser et de partager les cadres d’intervention et les outils de suivi mis au point grâce à un partenariat ancien et fécond avec les autorités de la commune de Paragominas au Brésil », déclare Michel Eddi, PDG du Cirad. 

« En Colombie, ONF Andina accompagne les communautés du Guaviare depuis 2018 dans la reconversion des activités productives à l’origine de déforestations. TerrAmaz va permettre d’augmenter le nombre et la diversité des bénéficiaires, de renforcer leur sécurité alimentaire et la stabilisation de la frontière agricole », explique Eleonore Devilliers, directrice d’ONF Andina. 

« Dans la frange de diversité et de vie du Parc Yasuni en Equateur, le projet va permettre de réactiver et amplifier la gouvernance multi-acteurs et fournir un appui aux sources de financements alternatives », indique Sylvain Bleuze, coordinateur AVSF Equateur – Colombie. Ces mesures doivent, selon les parties prenantes de ce projet, favoriser une transition capable de préserver, de restaurer les écosystèmes forestiers, ainsi que d’optimiser et de valoriser les services écosystémiques rendus par les forêts et l’agriculture.

A propos de l’Agence française de développement (AFD) : 

Le groupe Agence française de développement (AFD) est un établissement public qui met en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale. 

Climat, biodiversité, paix, éducation, urbanisme, santé, gouvernance… Engagées dans plus de 4000 projets à fort impact social et environnemental dans les Outre-mer français et 115 pays, nos équipes appuient notamment les initiatives des OSC françaises et leurs partenaires locaux. Nous contribuons ainsi à l’engagement de la France et des Français en faveur des Objectifs de développement durable (ODD).

A propos du Cirad :

Le Cirad est l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes. Avec ses partenaires, il co-construit des connaissances et des solutions pour inventer des agricultures résilientes dans un monde plus durable et solidaire. Il mobilise la science, l’innovation et la formation afin d’atteindre les Objectifs du Développement Durable. Il met son expertise au service des politiques publiques pour favoriser la protection de la biodiversité, les transitions agroécologiques, les systèmes alimentaires durables, la santé (des plantes, des animaux et des écosystèmes), le développement durable des territoires ruraux et leur résilience au changement climatique. Présent sur tous les continents dans une cinquantaine de pays, le Cirad s’appuie sur les compétences de ses 1650 salariés, dont 1140 scientifiques, ainsi que sur un réseau mondial de partenaires. Il apporte son soutien à la diplomatie scientifique de la France.

A propos de l’ONF-International :

Avec près de 70 personnes réparties dans 5 territoires, ONF International intervient dans le monde entier pour la gestion durable des écosystèmes forestiers et la lutte contre le réchauffement climatique. ONF International 

est présent depuis plus de 20 ans en Amérique latine à travers sa filiale colombienne et la Fazenda Sao Nicolau au Brésil.

A propos d’AVSF : 

Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières est une ONG de solidarité internationale, reconnue d’utilité publique, qui met les compétences de professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale au service des communautés rurales et d’organisations paysannes, menacées d’exclusion et de pauvreté dans les pays du Sud. AVSF apporte aux communautés paysannes conseils techniques, soutiens financiers et formations, tout en valorisant les savoirs traditionnels paysans, pour améliorer leurs conditions de vie, gérer durablement les ressources naturelles et participer au développement socio-économique de leurs territoires.

Contacts presse :

- Cirad : presse@cirad.fr - +33 7 88 46 82 85 

- ONFI : solene.gasnier@onfinternational.org - +33 1 43 94 72 20. 

- AVSF :  Edouard Couturier, e.couturier@avsf.org - +33 1 43 94 73 48

- AFD : Insaf REZAGUI, rezaguii@afd.fr - +33 6 32 53 10 75

© Crystal Mirallegro

COVID 19 : la crise laitière européenne menace l’Afrique de l’Ouest

2020-05-07

Communiqué de presse, le jeudi 7 mai 2020

Dans de nombreux pays d’Europe tel que la France, des producteurs laitiers ont épandu aujourd’hui de la poudre de lait dans les champs, en signe de protestation contre les mesures prises par l’Union Européenne pour atténuer la crise laitière, mais qui contribuent à la chute des prix. Nos organisations soutiennent cette action et alertent sur la menace que fait planer cette crise sur les producteurs européens, mais aussi sur les filières de lait local en Afrique de l’Ouest fragilisées par un dumping massif des excédents de lait en poudre européens dans les prochains mois.

Les éleveurs laitiers européens sont une nouvelle fois confrontés à une crise grave: les mesures de confinement prises pour faire face au COVID 19 ont conduit à un effondrement du prix du lait dans un contexte de prix déjà tendus par une surproduction structurelle.

La Commission européenne a en effet décidé de privilégier le stockage plutôt que de réduire la surproduction. Or, qui dit « stockage » dit « destockage ». Comme par le passé, celui-ci tirera vers le bas les prix payés aux producteurs européens pendant de longs mois, et favorisera les exportations de poudres de lait bon marché, à un prix significativement inférieur au coût de revient des producteurs locaux, en particulier vers l’Afrique de l’Ouest.

Or, la filière de lait local en Afrique de l’Ouest est déjà fragile, bénéficiant de peu de soutiens publics. La crise COVID-19 aggrave cette vulnérabilité. Les chaînes d’approvisionnement sont perturbées, impactant directement les petits producteurs: les mini laiteries situées dans les villes ferment ou réduisent fortement leurs volumes, car le lait produit aux alentours ne peut être acheminé vers les villes en quarantaine.

Sidibé Moumouni, responsable de la laiterie Kossam de l’Ouest de Bobo (Burkina Faso) témoigne « Ma laiterie fonctionne au ralenti et jusqu’à présent, je ne m’y retrouve toujours pas. La fermeture des marchés a condamné beaucoup de revendeurs à fermer, si bien qu’on arrivait à écouler difficilement le peu qu’on produisait. En un mois, j’ai perdu plus de 6 millions de CFA (= 9000 €) ».

La Commission européenne vient d’accorder une aide exceptionnelle de 194 millions d’Euros pour soutenir les pays du Sahel, tous secteurs confondus. Ce soutien fait sens pour une région déjà affaiblie par les inégalités et les crises sociales et humanitaires corrélées à la dégradation du contexte sécuritaire. « Mais les efforts confondus des producteurs ouest africains, des Etats et de l’aide internationale pour répondre à la crise ne doivent pas être annulés par des mesures d’appui au stockage européen qui favoriseront les exportations à bas prix vers ces mêmes pays. Des exportations peuvent être utiles, mais uniquement si elles viennent compléter l’offre locale, sans nuire au développement de la filière de lait local ouest-africaine », prévient Hindatou Amadou, coordinatrice de la campagne « Mon lait est local ».

La souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest et en Europe est prioritaire pour les paysans comme pour les consommateurs pour atteindre plus de résilience, de durabilité et d’équité dans nos systèmes agricoles et alimentaires. "Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond, à d'autres, est une folie", déclarait Emmanuel Macron le 12 mars dernier. Cette folie, les paysans ouest-africains n'en veulent pas.

L’Europe ne doit pas reprendre d’une main ce qu'elle donne de l’autre. La sortie de crise ne doit pas se faire, comme par le passé, par l’exportation des excédents vers les marchés africains.

Producteurs ouest-africains et européens partagent des intérêts communs, alors N’exportons pas nos problèmes.

Nous demandons à l’Union Européenne de prendre les mesures nécessaires et solidaires notamment en régulant la production pour limiter les excédents qui font chuter les prix payés aux éleveurs européens et, quand ils sont exportés, concurrencent durement les producteurs ouest africains. Ces mesures permettront aux producteurs d’Afrique et d’Europe de vivre dignement de leur travail, reconnaissant par là leur rôle en première ligne face à la crise que nous traversons.

Les organisations signataires : Action Aid -Peuples Solidaires, Agronomes et Vétérinaires sans Frontières (AVSF), Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS), Campagne Ouest Africaine « Mon Lait est Local », Comité Français pour la Solidarité Internationale, CCFD Terre solidaire, Confédération Paysanne, Elevages Sans Frontières, GRET, ISF- Agrista, Oxfam France, SOL

Les pandémies : une responsabilité collective

2020-04-03

La faune sauvage, les élevages et les humains sont naturellement des réservoirs d’agents qui, au gré des mutations génétiques de ces organismes, peuvent passer d’une espèce à l’autre. De gravité variable, ces zoonoses ne cesseront de se développer et nous ne saurions nous en prémunir totalement. Fort de ses années d’engagement, AVSF développe des solutions pour contenir l’émergence de ces maladies.

Quoique mieux documentées et davantage médiatisées, les émergences de zoonoses (infection transmise aux humains par les animaux et vice-versa) ne sont pas plus nombreuses. Mais depuis des dizaines d’années, l’évolution de l’activité humaine constitue un facteur majeur d’émergence puis de dissémination des zoonoses. Partout dans le monde, l’augmentation des densités de population humaine et animale crée davantage de promiscuité entre les hommes et les animaux et favorise l’accroissement du risque de transmission et de ses conséquences. Il est donc primordial d’anticiper l’émergence des zoonoses et de se préparer à en limiter les impacts et l’ampleur en jouant sur ce qu’on maîtrise le mieux : les activités humaines.

Depuis plusieurs années, Les professionnels engagés d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) travaillent au Sud sur ces questions, au cœur des problématiques de l’élevage et de l’agriculture. Ils mettent en œuvre des solutions à l’échelle des zones dans lesquelles ils interviennent :

Relocaliser les échanges et sécuriser les marchés : sans proscrire les échanges internationaux de produits agricoles et d’élevage, il est nécessaire que la production alimentaire soit destinée à la consommation locale et régionale, notamment pour renforcer la sécurité alimentaire des États et augmenter leur capacité de résilience en cas de choc sanitaire ou même économique.

Consolider les systèmes de santé publique vétérinaire : plus que jamais l’urgence réside dans une approche intégrée de la santé et dans le décloisonnement des collaborations entre tous les intervenants publics et privés de la santé humaine, de la santé animale, de la gestion de l’environnement et de la production alimentaire.

Développer l’agroécologie : de plus en plus présente, la promotion de l’agroécologie  s’impose comme une évidence, tant sur le plan de la production alimentaire mondiale que de la capacité des exploitations paysannes à consolider leur autonomie et pour mieux nous protéger tous des risques sanitaires latents. De la même manière, la promotion de l’élevage paysan est indispensable en lieu et place des élevages concentrationnaires qui  présentent des risques accrus de diffusion fulgurante des zoonoses.

Soutenir les agricultures paysannes pour contribuer à la sécurité alimentaire tant au niveau local que mondial : la mise en œuvre de cette sécurité alimentaire, au-delà de son impact positif évident, est aussi un moyen de limiter les nouvelles emprises sur des zones forestières, et les contacts entre la faune sauvage et les humains, tout en dissuadant la consommation de viandes d’animaux sauvages.

Développer ces solutions au Sud n’est pas seulement un acte de solidarité : elles sont en effet les premiers remparts contre les maladies épidémiques qui touchent aussi les pays du Nord.

“Agir avec les ONG” : une proposition inédite d’actions pour l’environnement

2020-03-09

Les ONG rassemblent leurs expertises dans un groupe d’action inédit, hébergé sur l’application WAG - We Act for Good, lancée par le WWF France : “Agir avec les ONG”. Son ambition ? Appeler tous les citoyens à agir avec elles en leur proposant des défis concrets pour passer à l’action pour la planète.

2020 : année de l’action

Comme le montrent les nombreuses mobilisations qui ont eu lieu en 2019, la société française est de plus en plus sensible aux menaces qui pèsent sur notre environnement.
Beaucoup ont envie d’agir, mais ne savent pas comment faire : il y a urgence à proposer des actions concrètes, à fort impact et à grande échelle.

Quand les ONG s’unissent…

C’est pourquoi plusieurs ONG reconnues, notamment AVSF, CIWF, Coeur de Forêt, Coral Guardian, Envol Vert, GERES, L214, Liberté Mont-Valérien, Zero Waste France ou WWF France, unissent leurs actions au sein d’un groupe inédit et invitent les citoyens à agir avec elles. Ce groupe est hébergé par l’application mobile WAG – We Act for Good, qui rassemble déjà près de 500 000 citoyens dans un programme de changement de comportement et qui, grâce à la puissance du digital, simplifie le passage à l’action et transforme les gestes de chacune et chacun en actions collectives.

Ce groupe « Agir avec les ONG » est piloté et animé par l’association Webassoc, qui réunit plus de 1 500 professionnels du web complètement bénévoles.

…pour (faire) agir à tous les niveaux

A travers des défis adaptés, les ONG proposent des actions simples, accessibles à tous et à forts impacts pour la planète, afin d’agir dans tous les aspects de la vie quotidienne : comment (et pourquoi) limiter sa consommation de produits d’origine animale ? Comment réduire sa consommation d’énergie ? Comment protéger les forêts et les océans ? Comment réduire la pollution des plastiques ? Qu’est-ce que l’économie circulaire ? Retrouvez toutes les solutions et actions proposées par les ONG pour protéger notre environnement dans ce groupe !

La sauvegarde de l’environnement passera par l’engagement de tous :
Que vous soyez citoyen·ne ou association, téléchargez l’application WAG sur votre téléphone et rejoignez le groupe « Agir avec les ONG » pour donner le maximum d’impact à vos actions !

A propos de WAG - We Act for Good
WAG - We Act for Good est l'application du WWF France qui accompagne toutes celles et ceux qui souhaitent agir et donner une portée collective à leurs actions individuelles.
WAG, c'est aujourd'hui plus de 500 000 téléchargements, 1,8 million de passages à l’action autour de 8 thématiques du quotidien (Bien manger, Zéro Déchet, Optimiser l'énergie, Se déplacer, Do It Yourself, Reconnexion à la nature, Au bureau, L'Odyssée des kids), une carte avec 40 000 points d'intérêt renseignés, des centaines de défis à relever, des articles de fond, des news quotidiennes et des recettes durables.

En savoir + sur WAG

Le groupe AVSF devient le Groupe MOABI et poursuit son développement à l’international

2019-12-05

Paris, le 9 décembre 2019

Lors de sa 4e Assemblée générale à Quito, Equateur, les 20 et 21 novembre derniers, le Groupe MOABI a décidé d’intégrer très prochainement de nouvelles institutions d’Amérique latine pour y conforter sa présence mais aussi d’Afrique pour déployer ses activités sur ce continent. Cette ouverture du Groupe à de nouvelles ONG et entreprises de l’économie sociale et solidaire permettra également d’associer des compétences complémentaires, particulièrement dans les domaines de la commercialisation des produits agricoles et de la gestion environnementale.

Un groupe multi-acteurs aux compétences complémentaires

Unique par sa composition, le Groupe MOABI présente l’originalité d’associer dans un même ensemble des ONG de développement et des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Leur projet : mettre en commun des compétences et métiers complémentaires au service de l’amélioration des performances des agricultures paysannes, d’un développement équitable des territoires ruraux et de leur transition écologique et sociale. Le Groupe MOABI, ce sont aujourd’hui 3 ONG et 1 entreprise sociale liées par des valeurs fortes et de géographie et métiers complémentaires, qui conservent cependant leur autonomie d’action et indépendance financière. Ce sont aussi plus de 450 professionnels, hommes et femmes, qui unissent leurs expertises pour un développement durable et équitable des territoires et la promotion d'une économie sociale et solidaire.

« Avec la nouvelle marque MOABI, nous avons adopté le nom d’un des plus grands arbres des forêts tropicales humides d'Afrique et qui est aussi l’objet de tous les trafics. Ce faisant, nous voulons illustrer tant notre volonté de constituer un réseau fort et ouvert à l’international que d’ancrer résolument notre action vers des dynamiques de développement durable qui protègent l’environnement et une biodiversité aujourd’hui menacée », explique Frédéric Apollin, directeur d’AVSF.

Une offre de service clé en main au service du développement rural

Depuis sa création en 2016, le Groupe MOABI a mis en œuvre pour le compte d’agences publiques et banques de développement, 9 programmes de développement d’envergure au service d’organisations professionnelles paysannes et d’acteurs des territoires ruraux, en particulier les autorités et gouvernements locaux, principalement dans la région Andine. En constituant des équipes mixtes issus de différents métiers, il a également répondu aux besoins d’expertises de gouvernements locaux, régionaux, nationaux, banques de développement, ONG, entreprises en Afrique, dans les Caraïbes et en Amérique Latine : identification de programmes, évaluation, expertises spécialisées, création de liens pluri-acteurs et commerciaux, etc.  Le Groupe MOABI est capable d’intervenir sur des thématiques telles que l’adaptation des paysanneries et des territoires au changement climatique, la prévention des risques en zones inondables, la transition agroécologique des systèmes agricoles et d’élevage, le renforcement d’organisations professionnelles agricoles sur des filières stratégiques nationales et à l’export, ou encore la protection de l’environnement, des ressources en eau et de la biodiversité en zones fragiles.

SARA 2019 : lancement officiel du Programme ÉQUITÉ en Afrique de l'Ouest

2019-11-25

Abidjan, le 23 novembre 2019

C’est au Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales d’Abidjan (SARA) 2019 que Commerce Équitable France, AVSF et leurs partenaires ouest africains ont choisi de lancer officiellement avec l’Agence Française de Développement en présence de Didier GUILLAUME, Ministre français de l’Agriculture et de l’Alimentation, la seconde phase du Programme ÉQUITÉ. Cette nouvelle phase d’un montant de 11,5 millions d’euros ambitionne de mettre à l’échelle une approche qui a fait ses preuves : promouvoir des prix plus équitables, stables et rémunérateurs aux producteur·rice·s pour lutter contre la pauvreté, et leur donner les moyens d’investir dans des modes de production plus résilients et d’enrayer la déforestation.

Des prix rémunérateurs pour les producteurs : l'urgence d'agir !

43% de la population de l’Afrique de l’Ouest vit en dessous du seuil de pauvreté, plus de la moitié des producteur·rice·s de cacao vivent avec 1,2 USD par jour en Côte d’Ivoire : voici quelques-unes des statistiques alarmantes sur la situation des producteur·rice·s en Afrique de l’Ouest.

Face à ce constat, le mouvement international du commerce équitable milite pour des échanges commerciaux respectueux des producteurs et de l’environnement. Il porte une vision du commerce au service d’économies plus inclusives et du développement durable. Le commerce équitable propose aux entreprises et aux organisations de producteur·rice·s des partenariats économiques rééquilibrés basés sur des prix minimum, une prime de développement versée à la coopérative et des engagements commerciaux pluriannuels. Il incite aussi les consommateurs à affirmer leurs préférences pour des produits plus justes et plus durables.

On observe une prise de conscience croissante de l’urgence à mieux rémunérer les producteur·rice·s agricoles pour lutter contre la pauvreté. En témoignent les récentes déclarations des gouvernements de Côte d’Ivoire et du Ghana réunis à la World Cocoa Foundation (WCF) en octobre 2019 à Berlin qui exigent que tous les programmes de durabilité sur la filière cacao s’accompagnent systématiquement d’un prix supérieur payé aux producteur·rice·s. Les acteurs du commerce équitable s’en félicitent tout en constatant l’urgence à repenser globalement la durabilité des filières, dans un contexte où la déforestation continue de s’aggraver.

En identifiant le commerce équitable comme un outil efficace d’atteinte de l’ensemble des Objectifs de Développement Durable, l’AFD a décidé de financer une seconde phase du Programme ÉQUITÉ sur la période 2019-2023, pour booster les filières de commerce équitable de cacao, karité, anacarde, fruits et artisanat dans six pays : Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Mali, Ghana, Togo et Bénin.

Des filères de commerce équitable pour une production plus résiliente et plus durable

Le Programme ÉQUITÉ vise à augmenter les revenus des producteur·rice·s, à améliorer leurs conditions de vie et à renforcer leurs coopératives. Ce sont les conditions indispensables pour leur permettre d’investir dans des modes de production plus respectueux de l’environnement, plus résilients face aux changements climatiques et qui enrayent la déforestation dans la sous-région.

En finançant directement des projets de développement économique durable mis en oeuvre par les coopératives de petit·e·s poducteur·rice·s de commerce équitable, le Programme ÉQUITÉ permet d’apporter des solutions adaptées aux défis environnementaux auxquels les producteur·rice·s font face et qui augmentent d’autant plus leur vulnérabilité : pollution des sols et des eux, prolifération des maladies et ravageurs, cycles du climat perturbés, baisses de la fertilité des cacaoyères, fragilisation des éco-systèmes, etc.

Il soutient ainsi des innovations agroécologiques au sein des coopératives telles que l’installation de parcelles agroforestières, la conversion vers l’agriculture biologique, la fertilisation organique des cacaoyères, etc.
En consolidant les plateformes nationales de commerce équitable et en collaborant étroitement avec les labels de commerce équitable et réseaux de producteur·rice·s, le Programme ÉQUITÉ ambitionne d’alimenter un dialogue pluri-acteurs avec la société civile et les pouvoirs publics pour contribuer à établir des règles du jeu renouvelées en mesure de répondre aux défis de la pauvreté et de modes de production plus durables.

Le Programme ÉQUITÉ ambitionne ainsi de contribuer à offrir un avenir aux petits producteur·rice·s pour l’agriculture dans leur territoire et dans leur village tout en répondant aux enjeux du changement climatique.

Le legs, la donation et l’assurance-vie

2019-11-14

Le legs, la donation et l’assurance-vie

Une autre façon de nous soutenir... Ce que vous léguez peut permettre à d’autres d’avancer.
Le legs, un impact sur le long terme, pour que les familles ne souffrent plus de la faim et que les paysans vivent de leur terre.

Le legs

Agronomes et  Vétérinaires Sans Frontières est une association reconnue d’utilité publique, elle est donc habilitée à recevoir des legs, donations et assurance-vie.
Il n’est jamais trop tôt pour préparer sa succession. Le faire aujourd’hui, c’est montrer l’attention que l’on porte à ses proches et aux autres. C’est assurer l’avenir des actions de développement que vous soutenez. 

Qu’est-ce qu’un legs ?
Le legs est une disposition testamentaire par laquelle le testateur donne à une ou plusieurs personnes tout ou partie de ses biens. Le testateur reste propriétaire de ses biens jusqu’à son décès. Cette disposition doit se faire par testament et peut être révoquée ou modifiée à tout moment.

Que pouvez-vous léguer ?

Si vous avez des héritiers réservataires :
La loi française institue un ordre de dévolution des successions et ne permet pas de disposer de tous ses biens lorsqu’il existe des héritiers réservataires. Si vous avez des descendants, c’est à dire des enfants (légitimes, naturels, adoptifs), petits enfants voire arrière-petits-enfants, ils sont prioritaires pour votre succession.

Si vous avez des ascendants, c’est à dire des parents (père, mère), grands-parents, la réserve pour ces héritiers réservataires est de 1/4 par ligne paternelle et maternelle.

Si vous n’avez pas d’héritiers réservataires :
Lorsqu’il n’y a ni ascendant ni descendant, le testateur peut léguer la totalité de son patrimoine, comme il l’entend.

>> L’avantage du legs universel : réduire les droits de succession en cas de legs à un parent éloigné.

En choisissant d’effectuer un legs universel à notre association, votre parent éloigné ne sera pas désavantagé, car c’est la part revenant à l’Etat qui sera attribuée à nos actions.

La donation

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Les donations faites à AVSF sont exonérées de droits de mutation, l’intégralité de ce que vous transmettez pourra donc être utilisée en faveur des populations paysannes, dans les pays où nous intervenons.

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Pour recevoir, sans engagement de votre part, la brochure sur les legs, donations et assurance-vie, n'hésitez pas à contacter Nina Cloiseau, Responsable du service donateur, au 01 43 94 72 36, par e-mail : n.cloiseau@avsf.org, par courrier : Service Donateur, AVSF, 45 bis avenue de la belle Gabrielle, 94 736 Nogent sur Marne.

Programme ÉQUITÉ Afrique de l’Ouest : une seconde phase pour changer l’échelle des impacts économiques du commerce équitable et accélérer la transition agroécologique

2019-09-13

Nogent-sur-Marne, le 13 septembre 2019

Cette deuxième phase vise à renforcer les filières de commerce équitable sur la zone pour diminuer la pauvreté et améliorer la résilience des petits producteurs face au changement climatique.

Une nouvelle étape qui doit permettre de déployer les résultats prometteurs des 3 premières années : les prix stables et rémunérateurs du commerce équitable sont des facteurs d’accélération de la transition écologique et sociale des filières cacao, karité, anacarde et fruits, dans la région.

Des résultats prometteurs alliant réduction de la pauvreté et protection de la biodiversité

Augmentation de plus de 300% des  ventes de karité, fruits et cacao certifiées bio et équitables en 2 ans, réduction  de 50% des quantités de bois chauffe consommées par les unités de transformation des coopératives de karité et anacarde,  augmentation de 39% du revenu des transformatrices maliennes, etc. : voici quelques-uns des résultats prometteurs de la première phase du programme ÉQUITÉ mise en œuvre entre 2016 et 2019.  

Afin d’accélérer la transition écologique et sociale dans la sous-région, l’AFD a décidé de booster le commerce équitable en Afrique de l’Ouest en finançant une seconde phase du programme pour un montant de 7,8 millions d’euros pour une durée de 4 ans dans 6 pays : Côte d’Ivoire, Burkina-Faso, Mali, Ghana, Togo et Bénin.

Le Programme ÉQUITÉ - Afrique de l’Ouest s’articule autour d’une stratégie innovante qui allie :

1. Le financement en direct des projets de développement économique durable des coopératives de petits producteur·rice·s de commerce équitable
2. Un renforcement de l’influence des plateformes nationales de commerce équitable et des labels
3. La dynamisation du marché du commerce équitable pour garantir des débouchés rémunérateurs aux producteur·rice·s
4. Des connexions fortes avec le monde de la recherche pour répondre aux défis de la transition agroécologique, mesurer les impacts et diffuser les innovations

Pour Marc Dufumier, agronome et président de Commerce Équitable France : « Les innovations agroécologiques déployées dans le cadre du programme ÉQUITÉ témoignent de la capacité réelle des paysan·nes et de leurs organisations à identifier les défis environnementaux auxquels ils font face - et les solutions adaptées à mettre en œuvre pour y répondre : installation de parcelles agro-forestières, conversion vers l’agriculture biologique, fertilisation organique des cacaoyères, etc. »

Une phase 2 pour accélérer la transition écologique en Afrique de l’Ouest avec le commerce équitable

Les producteur·rice·s, et notamment celles et ceux d’Afrique de l’Ouest, sont parmi les plus pauvres de la planète et ils subissent de plein fouet les conséquences des changements climatiques. Le commerce équitable constitue une opportunité d’améliorer leurs revenus, de créer des emplois  et de diminuer la pauvreté dans les territoires ruraux.

Les prix rémunérateurs du commerce équitable constituent des éléments puissants pour accélérer la transition agroécologique : ils permettent aux producteur·rice·s et à leurs coopératives d’investir dans des modes de production plus résilients et moins émetteurs de gaz à effets de serre.

La seconde phase du programme ÉQUITÉ - Afrique de l’Ouest a pour ambition de changer l’échelle des impacts du commerce équitable et d’accélérer la transition agroécologique en Afrique de l’ouest. « Nous nous réjouissons que l’AFD identifie le commerce équitable comme un outil efficace d’atteinte des Objectifs de Développement Durable en Afrique de l’Ouest. Les projets agroécologiques des coopératives soutenues lors de la 1ere phase nécessitent désormais d’être portés à l’échelle. Ces innovations méritent également d’être largement diffusées pour accélérer la transition agroécologique, notamment au sein de la filière cacao en Côte d’Ivoire. »  déclare Frédéric Apollin, Directeur général d’AVSF, co-maîtrise d’ouvrage du programme.

Parmi les nouveautés de cette seconde phase :

- un fonds pilote pour la transition agroforestière des coopératives de cacao en Côte d’Ivoire
- un accès facilité des coopératives ouest-africaines aux  financements bancairesun appui stratégique à l’émancipation économique des femmes
- le déploiement de technologies innovantes permettant aux coopératives de petits producteur·rice·s de renforcer la traçabilité de leurs produits et de lutter contre la déforestation
- une montée en puissance des synergies entre commerce équitable et agriculture biologique

« Cette seconde phase de projet va également permettre aux producteur·rice·s ouest-africains de mieux faire entendre leurs voix auprès des autorités nationales et de défendre une organisation des filières agricoles plus respectueuse de l’environnement et de la justice sociale à travers la consolidation de plateformes nationales de commerce équitable, essentielles à la construction de politiques publiques concertées et durables au Sud. » précise Julie Stoll, Déléguée générale de Commerce Équitable France.

Promouvoir l'agroécologie scientifique n'a rien d'immoral

2019-07-30

Le GTAE, Groupe de travail sur les transitions agroécologiques, composé de quatre ONG de solidarité internationale (AGRISUD, AVSF, CARI et GRET), propose dans cette tribune un droit de réponse à Bill Wirtz, analyste des politiques publiques pour le Consumer Choice Center, qui a publié le 7 juin dernier dans La Tribune Afrique un point de vue sous le titre : «Exporter l'agroécologie en Afrique est immoral».

Contrairement à ce qu'affirme Monsieur Bill Wirtz, promouvoir des pratiques agricoles relevant de l'agroécologie scientifique pour sortir l'Afrique de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire n'a rien d'«immoral» et de «criminel». A cet égard, le seul recours à de tels adjectifs et affirmations dont M. Wirtz n'est pas en mesure de fournir la limite de validité, jette le doute sur d'éventuelles intentions ou motivations cachées. Quelle signification donner par ailleurs à l'oblitération totale des nombreux travaux scientifiques d'analyse et évaluation sur la situation et les impasses de l'agriculture conventionnelle en Afrique et dans le monde, inapte à répondre aux défis présents et à venir et sommée désormais de changer de paradigme pour une nouvelle alliance avec la nature, une gestion durable des terres et des agrosystèmes ?

En matière de désinformation, l'amalgame est classique de laisser entendre que agriculture biologique et agroécologie seraient exactement la même chose, en passant sous silence ces millions d'agriculteurs dans le monde en Afrique qui ont déjà opté pour ces pratiques et refusent les impasses et dépendances liées aux technologiques basées sur l'appauvrissement de la génétique locale et la surutilisation des ressources fossiles.

Ces pratiques reposent en effet sur la gestion en circuit court des cycles du carbone, de l'azote et des éléments minéraux : couverture maximale des sols par la biomasse végétale pour leur protection et les besoins de la photosynthèse, utilisation des résidus de culture pour l'affouragement des animaux, recours aux déjections animales pour la fabrication de fumier et de composts destinés à la fertilisation des sols, remontée biologique des éléments minéraux issus de la désagrégation des roches mères ou de leur migration par lessivage vers les couches arables par le biais de l'agroforesterie et des champignons mycorhiziens, recours aux légumineuses pour la fabrication des protéines végétales et la fertilisation biologique des sols, etc.

Elles visent aussi à réguler les cycles de reproduction des pollinisateurs et autres insectes auxiliaires des cultures de façon à maintenir une grande biodiversité domestique et spontanée, tout en minorant les dégâts occasionnés par les éventuels insectes ravageurs et agents pathogènes. Elles ne doivent surtout pas être considérées comme extensives dans la mesure où elles font souvent un usage intensif des ressources naturelles renouvelables (l'énergie lumineuse, le carbone et l'azote de l'air, les eaux pluviales, etc.) et n'excluent donc pas l'obtention de rendements durablement élevés à l'hectare. Mais elles font par contre un usage très limité des ressources non renouvelables (énergie fossile, eaux souterraines, minerais de phosphate, etc.) et des intrants manufacturés les plus coûteux (engrais de synthèse, produits pesticides, antibiotiques, etc.).

S'il est vrai qu'aujourd'hui, le passage à l'agriculture biologique ou à l'agroécologie peut se traduire dans certains cas par une baisse des rendements bruts à l'hectare dans les pays où l'agriculture industrielle a déjà considérablement dégradé la fertilité de nos agroécosystèmes (baisse du taux d'humus, érosion des sols, surmortalité des abeilles, etc.), il n'en est pas du tout ainsi dans la plupart des régions africaines où l'emploi des engrais de synthèse et produits pesticides n'a pas encore occasionné de tels dégâts. Quiconque a observé les accroissements des rendements du sorgho et du mil sous les parcs arborés de Faidherbia albida en est parfaitement conscient. Et tous ceux qui ont côtoyé les paysans africains lourdement appauvris à l'issue de l'emploi de coûteux intrants chimiques dans des conditions climatiques aléatoires peuvent témoigner du fait que c'est bien l'exportation des méfaits de notre agriculture industrielle en Afrique qui parait immorale.

S'inspirer de l'agroécologie scientifique n'exclut bien évidemment pas tout recours à la mécanisation des tâches agricoles, surtout quand elle contribue à alléger la pénibilité du travail. Mais le recours à des engins motorisés ne doit surtout pas avoir pour principal effet de remplacer les paysans par des machines et de renvoyer ces derniers au chômage dans les bidonvilles. Ce serait franchement criminel !

En insistant sur le besoin d'avoir toujours recours aux OGM et aux pesticides, l'erreur de Bill Wirtz est d'oublier que le travail des paysans consiste en l'aménagement et la mise en valeur d'agroécosystèmes d'une très grande complexité. Mettre exclusivement l'accent sur le recours à la génétique et sur l'emploi de coûteux produits en «cide» contribue malheureusement presque toujours à simplifier (et donc à fragiliser) exagérément ces agroécosystèmes. C'est imposer ce modèle dans les pays en voie de développement qui est immoral et criminel ! 

Lettre ouverte contre la ratification du CETA

2019-07-30

Paris, le 02 juillet 2019,

Objet : Ratification du CETA

Madame la Députée, Monsieur le Député,

Il est des causes qui rassemblent, bien au-delà de certaines divergences de points de vue : les luttes contre le dérèglement climatique et pour la préservation de la diversité biologique, pour l’emploi, la préservation de la démocratie, la protection de la santé des citoyens et de notre agriculture, en particulier la survie d’un modèle d’élevage familial et herbager, en France, en font partie. C’est pourquoi défenseurs de l’environnement et des droits humains, professionnels des filières d’élevage, associations de consommateurs et syndicats de travailleurs, représentant 72 organisations, s’adressent conjointement à vous aujourd’hui pour vous demander solennellement de ne pas ratifier le CETA.

En effet, les risques du CETA sont largement documentés et doivent être pris d’autant plus au sérieux que le CETA va créer un précédent pour de nombreux autres accords bilatéraux. La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme a mis en avant le caractère « climaticide » du CETA [1] et, à son tour, la Commission d’experts mandatée par le Gouvernement [2] a recensé toute une série des risques sur le plan économique, social, démocratique et écologique. 

Les deux Commissions relevaient notamment le risque d’une influence accrue des lobbys dans le processus de décision publique (via notamment le mécanisme de coopération réglementaire) et d’utilisation des tribunaux d’arbitrage entre investisseurs et États pour contester les mesures qui ne leur conviendraient pas. 

Elles avaient d’ailleurs formulé plusieurs dizaines de recommandations visant à modifier le contenu de l’accord en vue de prévenir ces risques. Mais l’accord est entré en application provisoire sans qu’aucune modification n’y ait été apportée

Dans son allocution lors du centenaire de l’Organisation Internationale du Travail, le Président de la République a déclaré « je ne veux plus d’accords commerciaux internationaux qui alimentent le dumping social et environnemental, et en tant que dirigeant européen, je le refuserai partout où je n’aurai pas les garanties sur ce point  » [3]

Comment justifier dès lors la ratification d’un accord qui facilite l’entrée sur le marché européen de produits qui ont été élaborés selon des normes inférieures aux standards européens, telle que la viande bovine nourrie aux farines animales et aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance ou des denrées alimentaires produites avec des pesticides interdits dans l’UE [4] ?

Certes, du fait d’un temps nécessaire à l’adaptation des élevages canadiens pour l’exportation vers l’UE (suppression des hormones de croissance dans l’alimentation des bovins), ces importations de viandes bovines n’ont pas encore démarré. Mais le Canada saura, très vite, remplir ce contingent important qu’il a si durement négocié, au détriment d’autres secteurs qu’il jugeait moins « stratégiques » !

Comment accepter par ailleurs un accord qui encourage les investissements européens dans tous les secteurs de l’économie canadienne, y compris les plus nocifs pour le climat, à savoir l’exploitation des sables bitumineux ? Le Canada se félicite par exemple d’avoir accru de 63 % ses exportations de combustibles fossiles vers l’UE pour les douze premiers mois de la mise en application provisoire de l’accord. 

Comment accepter aussi que les seuls chapitres du CETA qui ne soient pas contraignants soient ceux qui portent sur l’environnement et les droits des travailleurs ?

En réponse à ces lacunes, le gouvernement a établi un plan d’action [5] dont la mise en œuvre est jugée sévèrement, y compris par les services du Ministère de la transition écologique [6]. Il s’était engagé par exemple à rouvrir les négociations à propos de la directive sur la qualité des carburants afin de distinguer les carburants en fonction de leur empreinte carbone et discriminer les plus nocifs (notamment le pétrole issu des sables bitumineux canadiens beaucoup plus émetteur de gaz à effet de serre). Or la portée de cette directive avait été précisément affaiblie pendant les négociations du CETA sous la pression du Canada. La Commission a donc refusé, sans surprise, cette proposition française.

Pour finir, si le CETA est presque entièrement en application provisoire, la ratification nationale aura tout de même pour effet de déclencher l’application des tribunaux d’arbitrage qui permettront aux investisseurs privés présents au Canada d’attaquer une décision publique qui leur serait défavorable. 

Et tout retour en arrière pourrait s’avérer extrêmement difficile puisque des clauses – dites crépusculaires – prévoient que ces tribunaux pourraient exister encore 20 ans après une éventuelle dénonciation de l’accord (article 30.9.1 du CETA). 

Du fait de l’interconnexion des économies nord-américaines, 81 % des entreprises étasuniennes présentes en Europe auraient désormais accès au mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États du CETA, via leurs filiales au Canada. Cela représente 41 811 entreprises américaines dotées de nouvelles possibilités d’attaquer des lois et réglementations dans les États membres de l’UE [7]. 

Ce choix apparaît d’autant plus incompréhensible que les États-Unis et le Canada qui avaient été les premiers pays industrialisés à se doter entre eux d’un mécanisme d’arbitrage entre investisseurs et États, dans le cadre de l’ALENA, ont justement décidé récemment de l’abandonner. Selon la Ministre canadienne des affaires étrangères : “ Cela a coûté plus de 300 millions de dollars au contribuable canadien en compensations et en frais juridiques. L’arbitrage d’investissement élève le droit des entreprises au-dessus de ceux des gouvernements souverains. En l’enlevant, nous avons renforcé la capacité de notre gouvernement de réguler dans le sens de l’intérêt général et de protéger la santé publique et l’environnement”.

L’examen du CETA représente bien plus qu’une simple ratification. Il est en effet le premier, mais aussi le dernier accord de commerce de nouvelle génération, sur lequel vous aurez à vous prononcer dans la mesure où l’UE organise désormais ces traités de façon à pouvoir adopter leur volet commercial uniquement à l’échelon européen. Si vous le ratifiez en l’état, la France se privera d’un puissant levier pourobtenir une réforme de la politique commerciale européenne. Elle pourrait ainsi rester isolée comme au moment de la relance de négociations avec les États-Unis. Enfin, le CETA sert de modèle pour tous les accords qui suivent (Vietnam, Mercosur, Mexique, Nouvelle Zélande, Australie, etc.).

Restant à votre disposition pour toute information complémentaire, nous vous prions d’agréer, Madame la Députée, Monsieur le Député, l’expression de nos sentiments respectueux

350.org, Clémence Dubois, Responsable France

AC !, Joëlle Moreau, Porte-parole

ActionAid France, Antoine Bouhey, Directeur

Adéquations, Yveline Nicolas, Coordinatrice

Aitec, Hélène Cabioc’h, Porte-parole

Alofa Tuvalu, Gilliane Le Gallic, Présidente

Alternatiba, Rebecca Wangler, Porte-parole

Amis de la Terre France, Khaled Gaiji, Président

ANV-COP21, Pauline Boyer, Porte-parole

Association Léo Lagrange de Défense des consommateurs, Marc Lagae, Président

Association Max Havelaar France, Christophe Roturier, Président

Attac France, Maxime Combes, Porte-parole

AVSF, Frédéric Apollin, Directeur général

Banana Link, Alistair Smith, Coordinateur international

Bio Consom’acteurs, Julie Potier, Directrice générale

Biocoop, Pierrick de Ronne, Président

Bizi !, Txetx Etcheverry, Coordinateur

BLOOM, Sandrine Rosset, Directrice

CADTM, Pascal Franchet, Président

CCFD-Terre Solidaire, Sylvie Bukhari de Pontual, Présidente

CFE-CGC, Christophe Lefèvre, Secrétaire exécutif confédéral en charge de l’Europe et de l’international

CFTC, Geoffroy de Vienne, Conseiller politique du Président confédéral

CGT, Philippe Martinez, Secrétaire général

Collectif Éthique sur l’Étiquette, Guillaume Duval, Président

Collectif Repenser les Filières, Anna Cooper, Coordinatrice

Comité Pauvreté et Politique, Bertrand de Kermel, Président

Commerce Équitable France, Marc Dufumier, Président

Confédération Paysanne, Nicolas Girod, Porte-parole national

CRID, Emmanuel Poilane, Président

Échoppe, André Ernst, Ancien président

Éthique et Investissement, Geoffroy de Vienne, Président

Fédération Artisans du Monde, Agnès Renauldon, membre du bureau collégial

Filière paysanne, Jean-Christophe Robert, Co fondateur

FNB, Bruno Dufayet, Président

FNE, Michel Dubromel, Président

FNH, Alain Grandjean, Président

Fondation Copernic, Willy Pelletier, Coordinateur général

foodwatch France, Karine Jacquemart, Directrice

France Amérique Latine, Fabien Cohen, Secrétaire général

France Libertés-Fondation Danielle Mitterrand, Jérémie Chomette, Directeur

Générations Futures, François Veillerette, Directeur

GERES, Laurence Tommasino, Déléguée générale

Greenpeace France, Jean-François Julliard, Directeur général

Ingénieurs Sans Frontières Agrista, Amélie Dupendant, Présidente

Institut Veblen, Mathilde Dupré, Co directrice

Interbev, Dominique Langlois, Président

Justice Pesticides, Arnaud Apoteker, Délégué général

LDH, Malik Salemkour, Président

Le Mouvement, Elliot Lepers, Directeur

Le Mouvement de la Paix, Roland Nivet, Édith Boulanger, porte-paroles nationaux

Les Jeunes Agriculteurs, Samuel Vandaele, Président

MES - Mouvement pour l’Économie Solidaire, Patricia Coler, Co présidente

Notre affaire à tous, Clotilde Bato, Présidente

RAC - Réseau Action Climat France, Philippe Quirion, Président

React, Manon Laurent, Présidente

REFEDD - RÉseau Français Étudiant pour le Développement Durable, Loïs Mallet, Président

Réseau Foi et Justice Afrique Europe, Jean-Louis Marolleau, Secrétaire Exécutif

Sciences Citoyennes, Kevin Jean, Président

Secours Catholique, Véronique Fayet, Présidente

Sherpa, Sandra Cossart, Directrice

SNESUP - FSU, Anne Roger et Christophe Voilliot, co-secrétaires généraux

Solidaires, Murielle Guilbert, Secrétaire nationale

Sumofus, Nabil Berbour, Responsable de campagnes

Survie, Patrice Garesio, Secrétaire national

Syndicat de la Magistrature, Katia Dubreuil, Présidente

UFC-Que Choisir, Alain Bazot, Président national

UFISC - Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles, Stéphanie Thomas, Présidente

Unis pour le climat, François Dubreuil

Utopia, David Flacher, Porte-Parole

WECF France, Véronique Moreira, Présidente

WeMove, Alexandre Naulot, Responsable campagne France

WWF France, Isabelle Autissier, Présidente

[1] « Ne sacrifions pas les droits humains aux intérêts commerciaux », 15/12/2016, avis de la CNCDH.

[2] « L’impact de l’Accord Économique et Commercial Global entre l’Union européenne et le Canada (AECG/CETA) sur l’environnement, le climat et la santé », rapport au Premier ministre, de la commission indépendante présidée par Katheline Schubert, 07/09/2017

[3] Allocution du Président Emmanuel Macron au siège de l’OIT à Genève, 11/06/2019.

[4] Voir notamment dans le le rapport Schubert : « Il apparaît que rien n’est prévu dans l’accord CETA en ce qui concerne : 

  l’alimentation des animaux (utilisation de farines animales et de maïs et soja OGM, résidus de pesticides…) 

  l’utilisation des médicaments vétérinaires (notamment des antibiotiques) en élevage, 

  le bien-être des animaux (élevage, transport et abattage). » (p42) ; 

« Le CETA laisse la possibilité au Canada d’utiliser des facteurs de croissance contenant des antibiotiques, avec toutefois des contraintes de délais d’attente et d’absence de résidus ». (p43) ; « L’UE ne leur impose pas [aux pays tiers] formellement l’interdiction de l’usage de substances pour lesquelles aucune LMR n’a été définie dans l’UE, les autres restrictions d’usage dans l’UE (LMR et temps d’attente), et l’interdiction de l’usage des antibiotiques comme facteurs de croissance. » (p43) ; 

« On ne peut exclure que les imprécisions du CETA conduisent à l’arrivée sur le marché européen de produits autorisés en vertu d’une réglementation ne prenant pas en compte le principe de précaution. » (p22)

[5] AECG/CETA : Plan d’Action du Gouvernement, 26/10/2017

[6] Commerce international et Environnement. Vers des accords de 3ème générations ?, Thema, Commissariat général au développement durable, Ministère de la transition écologique et solidaire, Novembre 2018

[7] Tout comprendre au traité UE-CANADA, Avril 2016, AITEC.  

Atelier : durabilité et résilience de l’agriculture familiale dans la région des Savanes

2018-06-08

6 au 7 juin 2018 à l’hôtel Marguo City (Adidogomé – Lomé)

Communiqué de presse

Les 06 et 07 juin 2018 se tient à Lomé l’atelier « Accompagner la transition agro-écologique en zone de savanes ouest-africaine : Quelles conditions pour le développement de l’agroécologie à l’échelle de larges territoires ? » organisé par l’ONG Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF).

Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Durabilité et résilience de l’agriculture familiale dans la région des Savanes » mis en œuvre par AVSF en partenariat avec l’ONG Recherche, Appui et Formation aux Initiatives d’Auto-développement (RAFIA). Ce projet a été mis en œuvre dans six cantons de la région des Savanes de juillet 2014 à juin 2018 avec un financement par le Fond Français pour l’Environnement Mondial (FFEM). L’objectif global du projet est de lutter contre la dégradation des terres par le développement d’une agriculture durable, d’un point de vue environnemental, économique et social. L’Union Régionale des Organisations de Producteurs de Céréales des Savanes (UROPC-S) est le partenaire principal et bénéficiaire du projet. L’institut de Conseil et d’Appui Technique (ICAT) et l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) ont également été fortement impliqués dans le projet.

Le présent atelier d’échange au niveau sous régional vise en particulier à établir un dialogue et un plaidoyer autour de l’agroécologie, avec la participation d’organisations paysannes, d’institut de conseil agricole, des représentants des ministères de l’agriculture et de l’environnement et le secteur de la recherche, originaires du Togo et des pays ouest-africains représentés (Mali, Burkina Faso, Bénin). L’objectif général de l’atelier est ainsi de présenter les premiers résultats et les performances des pratiques agroécologiques en zone de savanes et de sensibiliser les services publics et décideurs politiques sur les leviers possibles et les conditions de développement pour favoriser un changement d’échelle dans l’intégration de pratiques agroécologiques en Afrique de l'Ouest. Le public présent est constitué de représentants des ministères de l’agriculture et de l’environnement, des représentants de la CEDAO-ARAA, de bailleurs de fonds, du secteur de la recherche ainsi que des organisations paysannes, des ONGs et instituts de conseil agricole.

Deux séquences comprenant des présentations des participants et des débats se succèdent pendant les deux journées de l’atelier. La première séquence porte sur les pratiques agroécologiques développées, les résultats et effets obtenus dans le cadre du projet « Durabilité et résilience de l’agriculture familiale dans la région des Savanes au Togo » et d’autres initiatives dans des zones agro-climatiques similaires d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Bénin, Mali). La deuxième séquence approfondit les perspectives d’action pour créer des conditions socio-économiques et des politiques publiques favorables au changement d’échelle dans la transition agroécologique.

Cet atelier se positionne au service de la promotion et du développement de l’agroécologie : les exemples concrets et les nombreux échanges montrent que la transition agroécologique est possible et viable économiquement, mais nécessite une implication politique forte et l’engagement des acteurs de tous horizons (organisations de producteurs, conseil agricole, recherche, ONGs, et acteurs économiques locaux).

Etats Généraux de l’Alimentation - Sécurité alimentaire à l’international : nous restons sur notre faim

2017-12-21

Après 5 mois de travaux, ACF, AVSF, le CCFD-Terre Solidaire, le CFSI, Oxfam France et le Secours Catholique-Caritas France, déplorent l’absence de mesures concrètes sur les enjeux de la sécurité alimentaire à l’international dans les annonces du gouvernement.

En effet, à la lecture des principales actions qui seront présentées cet après-midi par Edouard Philippe sur l’international, nous restons sur notre faim. Le gouvernement s’apprête à acter des engagements creux, relevant du minimum syndical. Le plan du gouvernement à ce sujet se résume à: « veiller à l’équilibre des relations internationales »  en portant « le respect des standards européens dans les accords internationaux » et le soutien à  l’agroécologie et l’agriculture vivrière via l’aide publique au développement (APD).

Il est heureux que la France veille à l’équilibre des relations internationales et porte le respect des standards européens dans les accords internationaux… C’est la moindre des choses. Et il convient de rappeler que la France soutient déjà l’agroécologie via son aide publique au développement. Nous attendions de cet exercice de nouveaux engagements et non pas l’affirmation d’un statu quo voire d’un recul (rien n’étant par exemple dit sur le soutien aux agricultures familiales des pays du Sud, contrairement à ce qu’avait acté la Loi d’orientation pour la solidarité internationale adoptée en 2014).

A l’heure où l’on assiste à une multiplication des accords internationaux et initiatives d’investissement notamment dans l’agriculture, la cohérence des politiques en matière de développement est une obligation pour laquelle la France doit se doter de moyens. La désignation d’un-e rapporteur-e à la cohérence des politiques aurait ainsi marqué une vraie prise en compte de ces enjeux par le nouveau gouvernement.

Parce que la transition de nos modèles agricoles et alimentaires ne se résume pas à un débat franco-français, nos organisations ont travaillé sans relâche depuis le lancement des Etats Généraux de l’Alimentation en juillet 2017. Car ignorer tant l’impact de l’international sur notre agriculture que l’impact de la France sur les agricultures des pays du Sud, revient à ne considérer qu’une partie du problème.

Plusieurs ateliers et de nombreuses consultations publiques ont traité de la stratégie française à l’international. En quittant en octobre une réunion de l’atelier 12, nos organisations avaient déjà alerté sur le niveau décevant des débats et des ambitions. Nous avons tout de même poursuivi nos efforts afin que cette question ne soit pas écartée.

A l’heure où la faim dans le monde augmente, la France envoie un bien mauvais signal sur les enjeux de sécurité alimentaire et de nutrition à l’international.

Contacts presse :

Karine Appy, CCFD-Terre Solidaire – 06 66 12 33 02 Peggy Pascal, Action contre la faim – 06 61 60 09 35  Carline Mainenti, AVSF – 06 60 61 92 94 Caroline Prak, Oxfam France - 06 31 25 94 74

Budget de la solidarité internationale : les ONG disent stop aux coupes !

2017-10-25

Le 26 octobre 2017, une centaine de représentant-e-s d’ONG de solidarité internationale, dont AVSF, ont manifesté à l’appel de Coordination SUD devant le siège de l’Agence française de développement à l’occasion de la tenue de son Conseil d’administration où siègent le ministère des Finances ainsi que le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Ils dénoncent la coupe brutale de 16 millions d’euros qui ampute ainsi de 20 % le budget de 2017 de l’agence dédié au financement des projets de terrains des ONG.

En 23 années d’existence c’est du jamais vu. Pour la première fois, Coordination SUD, plateforme nationale des ONG françaises de solidarité internationale qui rassemble aujourd’hui 162 ONG, manifeste. 16 millions d’euros destinés aux ONG de solidarité internationale viennent d’être supprimés, sur la ligne « Initiatives ONG » de l’Agence française de développement (AFD) qui finance les projets d’ONG de terrain. Soit 20 % en moins sur les 77 millions prévus en 2017.

Cette coupe concerne des projets pour la défense des droits humains, l’éducation, la sécurité alimentaire ou encore la lutte contre les changements climatiques… Au final des centaines de milliers de personnes dont la situation de précarité demeurera ou s’aggravera dans les zones de crise concernées et des emplois menacés dans les ONG. Des dossiers préparés depuis plus d’un an, des coopérations basées sur des relations partenariales sont donc mis en péril par une décision ministérielle brutale. Décision qui aura des conséquences immédiates sur les actions de terrain des ONG, mettant à mal des années de travail.

« C'est la première fois en 10 ans, que n'avons aucun soutien du ministère des Affaires étrangères. Par rapport à l'année dernière c'est -30 000 euros. C'est l'équivalent de 6 mois de travail d'un cadre dans notre équipe », témoigne un représentant associatif.

L’effort demandé aux ONG dans un contexte de restriction budgétaires généralisé est disproportionné, sinon injuste : « C’est encore les pauvres et les plus vulnérables qui vont trinquer. Le gouvernement nous ponctionne en prétendant être incapable de trouver 16 millions d’euros ailleurs alors même que la réforme de l’ISF prive l’État de milliards et réduira indirectement les ressources des associations », s’insurge Emmanuel Poilane, président du CRID et trésorier de Coordination SUD.

Pour Anne-Françoise Taisne, déléguée générale du CFSI et administratrice de Coordination SUD « Les organisations de la société civile sont des acteurs clés de la coopération : expertes dans leur domaine, elles ont, avec leurs organisations partenaires, un impact réel auprès des populations des pays où elles interviennent. Pourtant elles restent 12 fois moins financées que leurs voisines européennes ».

Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD : « L’effort porté par les ONG sur les économies budgétaires de 2017 est totalement disproportionné avec leur part minime dans l’acheminement de l’aide publique française d’un côté, et leur apport en moyens propres, en expertise ou en mobilisation citoyenne de l’autre ! C’est injustifiable et incompréhensible ».

Cette coupe s’inscrit dans un contexte plus large de manque d’ambition criant pour l’aide publique au développement : « Pour concrétiser les engagements présidentiels, il faudra dégager 1,2 milliard d’euros en plus par an. Avec une augmentation de seulement 100 millions d’euros prévue pour 2018, le compte n’y sera pas avant longtemps ! Il faut revoir la copie pour plus d’ambition pour la solidarité internationale en général, et pour l’action des ONG en particulier », complète Philippe Jahshan.

EGA et sécurité alimentaire mondiale - Les organisations de solidarité internationale quittent la salle

2017-10-20

Etats Généraux de l'alimentation et sécurité alimentaire mondiale – Les organisations de solidarité internationale quittent la salle

Très déçues par le manque d’ambition du débat, Oxfam France, Action Contre la Faim, le Secours Catholique Caritas France et Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF), soutenues par le CCFD-Terre Solidaire, ont décidé de quitter la réunion de l’atelier 12 des Etats Généraux de l’Alimentation qui se tient aujourd’hui. La réunion de ce vendredi 20 octobre était pourtant la seule qui devait traiter de la lutte contre l’insécurité alimentaire au niveau international.

« Il était déjà difficilement acceptable qu’une seule journée soit consacrée à la lutte contre la faim dans le monde dans le cadre des EGA. D’autant que les Nations unies viennent tout juste de rappeler que 815 millions de personnes sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, et que le monde a par ailleurs été touché cette année par 4 famines d’une ampleur sans précédent », déclarent les organisations signataires. La France pourtant, via l’action de ses entreprises et de ses politiques publiques, a un impact direct sur la sécurité alimentaire de millions personnes vulnérables à travers le monde.

« Mais ce qui a motivé notre décision de quitter la salle est avant tout le niveau d’ambition très insatisfaisant de l’ordre du jour, des débats prévus, et des solutions envisagées par le gouvernement sur ce sujet. Pour que la France participe efficacement à la lutte contre la faim dans le monde, il est absolument vital que l’on se pose les vraies questions », ajoutent-elles.

Parmi elles, celle de la cohérence des politiques publiques françaises avec le respect du droit à l’alimentation pour tous. Celle de la participation française à des initiatives internationales, comme la Nouvelle Alliance du G7 pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition, qui mettent en péril les agricultures paysannes africaines et les droits des populations vulnérables. Celle, enfin du cadre législatif ambitieux que la France devrait mettre en place pour s’assurer que ses investissements agricoles, publics comme privés, profitent réellement à une agriculture durable, dans la droite ligne des engagements pris avec l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales.

« Il est en outre regrettable que le gouvernement n’ait pas invité à cette réunion un-e représentant-e de la société civile des pays en développement, afin de témoigner directement des besoins des populations que l’on cherche à soutenir. A la place, le gouvernement a préféré donner la parole à des représentants de la Fondation Avril et de la Fondation Crédit agricole, toutes deux liées à des entreprises dont certaines activités ont déjà été dénoncées à maintes reprises et évaluées comme dangereuses pour la sécurité alimentaire mondiale ».

Ce choix d’intervenants acte un déséquilibre majeur dans la manière dont est traitée la dimension internationale dans le cadre des EGA. Alors que l’agrobusiness français s’est déjà réuni à 4 reprises dans le cadre de l’atelier 4 pour dresser sa liste de doléances au gouvernement afin qu’il accentue son soutien à sa stratégie d’internationalisation, la seule réunion dédiée à l’international de l’atelier 12 leur laisse là encore une place prépondérante.

« Nos organisations ne sont pas mobilisées depuis 4 mois de manière constructive dans les EGA pour éviter les débats de fond et cautionner les pratiques d’acteurs dont on sait, de par notre ancrage sur des territoires touchés par l’insécurité alimentaire, qu’ils ont une responsabilité dans la situation actuelle. Dans ces conditions, c’est à dire sans représentant à la tribune des organisations de la société civile et des organisations paysannes et sans volonté d’aborder les préoccupations centrales des populations directement affectées par la faim et la malnutrition, la présence des ONG semble vaine et viendrait à porter caution à des décisions auxquelles nous ne pouvons nous associer », concluent-elles.

Contacts presse :

Laurent Ciarabelli - OXFAM France - 06 51 77 24 78 
Mathieu Fortoul - Action contre la Faim - +33 1 70 84 72 29
Sandrine Verdelhan - Secours Catholique - Caritas France - 06 61 54 10 69
Karine Appy – CCFD-Terre Solidaire – 06 66 12 33 02
Carline Mainenti - AVSF - 04 78 69 67 87

Note aux rédactions :

1. Une lettre ouverte de la Plateforme Citoyenne pour une Transition Agricole et Alimentaire avait déjà été publiée le 9 octobre dernier pour alerter le Président de la République sur l’organisation chaotique des Etats Généraux de l’Alimentation et l’absence quasi systématique de prise en compte des propositions de la société civile.

2. La Plateforme Citoyenne pour une transition agricole et alimentaire, dont font partie les organisations signataires de ce communiqué de presse, a élaboré 63 propositions, dont 9 concernent la cohérence des politiques nationales et internationales. Ces propositions ont été soumises au gouvernement, mais nullement prises en compte dans la préparation des ateliers ou l’orientation des débats.

3. Sur la plateforme de consultation du public mise en ligne par le gouvernement, les trois propositions qui comptent le plus de votes sur la question du renforcement de la politique française de coopération et d’aide au développement en matière d’alimentation sont les suivantes :

a. Arrêter les accords de libre-échange et stopper les négociations en cours (solution proposée par la Confédération Paysanne) ;
b. Augmenter l’Aide Publique au Développement « sécurité alimentaire » à destination de l’agroécologie et des agricultures familiales et paysannes au Sud (solution proposée par la Plateforme pour le Commerce Equitable et issue du document de propositions de la Plateforme Citoyenne pour la Transition Agricole et alimentaire) ; et
c. Renforcer la cohérence des politiques françaises pour lutter efficacement contre la faim dans le monde (solution proposée par Oxfam France et le CCFD-Terre Solidaire, et issue du document de propositions de la Plateforme Citoyenne pour la Transition Agricole et alimentaire).

Il est particulièrement alarmant qu’aucune de ces propositions – les plus sollicitées par les citoyens- n’ait été prise en compte pour orienter les débats du 20 Octobre.

Etats généraux de l'alimentation : priorités de la plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire

2017-09-22

Les organisations de la «Plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire» rendent publiques leurs demandes.

A l’occasion des Etats Généraux de l’Alimentation, 50 organisations de la société civile se sont rassemblées au sein d’une « Plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire » pour porter ensemble des propositions concrètes à la table des concertations.

Les Etats Généraux de l’Alimentation doivent être un processus de co-construction des solutions afin de bâtir des filières relocalisées et équitables et obtenir un juste revenu paysan -tout en préservant la santé des agriculteurs et des consommateurs. Ils doivent ainsi permettre la mise en place d’une véritable transition agroécologique et alimentaire, ainsi que l’adaptation de l’agriculture française au changement climatique. De plus, il est nécessaire de voir plus loin que nos propres frontières et d'appuyer cette transition dans les pays du Sud.

Pour cela, nous proposons 63 mesures concrètes autour de 7 thématiques. Ces propositions s’appuient sur des initiatives locales exemplaires et sur l’expertise croisée de nos réseaux d’acteurs. Elles s'adressent aux participants et présidents des ateliers, ainsi qu’au gouvernement qui organise les États Généraux et au Président Emmanuel Macron qui en a fait l'un de ses engagements de campagne.

Les organisations de la Plateforme citoyenne souhaitent rappeler que les Etats Généraux de l’Alimentation doivent aboutir à un résultat engageant pour le gouvernement et les parties prenantes sur la voie de la transition agroécologique et alimentaire de nos territoires. Ils doivent aussi inciter à une gestion durable de nos ressources halieutiques. Cela permettra alors de répondre de façon concrète aux engagements qui ont été pris par le nouvel exécutif face aux attentes exprimées avec de plus en plus de force par une majorité de citoyens français. Le gouvernement vient de faire exactement l’inverse en supprimant définitivement les aides au maintien pour les agriculteurs bio ce qui va à rebours des attentes de la société et témoigne d’un manque d’anticipation et de réflexion sur l’avenir de l’agriculture française.

La voix des citoyens doit être prise en compte. Il en va de la crédibilité des Etats Généraux de l’Alimentation. Si le gouvernement échouait à enclencher un véritable changement de modèle et une juste répartition de la valeur, ces États Généraux seraient considérés comme un échec.

Organisations signataires (par ordre alphabétique)
Action contre la Faim
ActionAid France
Agir Pour l'Environnement
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Amis de la Terre France
Association française des Diététiciens Nutritionnistes
Association Max Havelaar France
Attac France
BLOOM
CCFD-Terre Solidaire
CIWF France
CMR (Chrétiens dans le Monde Rural) 
Comité français pour la solidarité internationale
Confédération paysanne
Coordination SUD
CRID
Criigen
Eau et Rivières de Bretagne
Fédération Artisans du Monde
Fédération des Associations pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural (FADEAR)
Fédération Nationale d'Agriculture Biologique
Fermes d'Avenir
Filière Paysanne
Fondation pour la Nature et l'Homme
France Nature Environnement
Générations Futures
Greenpeace France
Ingénieurs Sans Frontières AgriSTA (Agricultures et Souveraineté Alimentaire)
Miramap (Mouvement interrégionale des AMAP)
Mouvement de l'Agriculture Bio-Dynamique
Nature et Progrès
OGM dangers
Oxfam France
Plate-Forme pour le Commerce Équitable 
Plateforme pour une petite pêche
REDEDD (REseau Français des Etudiants pour le Développement Durable)
RENETA (Réseau National des Espaces-Test Agricoles)
Réseau Action Climat 
Réseau CIVAM
Réseau Cocagne 
Réseau Environnement Santé
RESOLIS
Secours Catholique - Caritas France
SOL
Syndicat National d'Apiculture
Terre & Humanisme
Terre de Liens
Union Nationale de l'Apiculture Française
WECF France
WWF France

Plus de 50 organisations de la société civile se déclarent pour la suspension de l'application provisoire du CETA

2017-09-19

Face aux risques avérés pour l’environnement, la santé, l’emploi et l’élevage français,

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DOIT EXIGER, A BRUXELLES, LA SUSPENSION DE L’APPLICATION PROVISOIRE DU CETA

Il est des causes qui rassemblent, bien au-delà de certaines divergences de points de vue. La lutte contre le changement climatique, l'emploi, la préservation de la démocratie, la protection de la santé des citoyen.ne.s et la disparition de l’élevage, en France, en font partie. C’est pourquoi défenseur.se.s de l’environnement et des droits humains, professionnel.le.s des filières d’élevage, associations de consommateur.trice.s et syndicats de travailleur.se.s font, aujourd’hui, front commun face à l’application imminente du CETA : un accord dont les risques sur le plan économique, social, démocratique et écologique ont été confirmés.

Toutes et tous demandent, ensemble, au Président de la République de tirer toutes les conséquences des conclusions sans appel de la Commission d’expert.e.s qu’il a désignée en exigeant la suspension immédiate de l’application provisoire du CETA, programmée le 21 septembre.

Pour le Président de la République, suspendre l’application provisoire du CETA reviendrait à honorer une promesse de campagne. Cette volonté politique serait, également, un gage de cohérence et de crédibilité pour son Gouvernement, engagé dans le vaste chantier des États généraux de l’alimentation.

Signataires
Action Aid France – Peuples Solidaires
AFDN Association française des diététiciens nutritionnistes
Agir pour l'Environnement
Alofa Tuvalu
Amis de la Terre
Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs
ATTAC
AVSF - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Bioconsom'acteurs
Bloom
CCFD-Terre Solidaire
CERAS
CFE-CGC Confédération Française de l'Encadrement - CGC
CFTC Confédération française des travailleurs chrétiens
CGT Confédération générale du travail
Confédération FORCE-OUVRIERE
CIWF France
Collectif Roosevelt
Confédération Paysanne
Eau et Rivières de Bretagne
Ethiquable
Fédération artisans du Monde
FNE France Nature Environnement
FNH Fondation pour la Nature et l'Homme
Filière paysanne
Foodwatch
FSU Fédération syndicale unitaire
Générations Futures
Greenpeace
Humanité et Biodiversité
Institut Veblen
Interbev
Max Havelaar France
Mouvement de l'Agriculture Bio-Dynamique
Mouvement pour l’Économie Solidaire
Mouvement Utopia
Notre affaire à tous
OGM dangers
Plateforme du commerce équitable
Réseau Action Climat France
Réseau Foi et Justice Afrique Europe
Sciences Citoyennes
SNESUP-FSU Syndicat national de l'enseignement supérieur
SOL Alternatives Agroécologiques et Solidaires
Solidaires
Syndicat national d'apiculture
Terre et Humanisme
UFC-Que Choisir
Union Nationale de l'Apiculture Française
WECF France
WWF France
350.org

Pour un pacte de solidarité et de développement durable en 2017 !

2017-01-20

A l’occasion de ses voeux, à 100 jours du premier tour de l’élection présidentielle française, Coordination SUD, plateforme nationale des ONG françaises de solidarité internationale dont fait partie AVSF, lance sa campagne pour les Elections 2017. Elle appelle tous-tes les candidat-e-s à faire le pari d’un engagement résolu pour une France plus juste et plus solidaire, mettant sa politique de coopération au développement durable au coeur de sa politique étrangère.

En 2017, plus que jamais, Coordination SUD et ses 165 ONG membres entendent peser de tout leur poids pour que les enjeux de solidarité internationale soient au coeur des politiques publiques pour que les ONG soient reconnues comme des actrices incontournables de leurs mises en oeuvre.
Coordination SUD publie un manifeste1 où elle exprime les demandes des ONG aux candidats à l’élection présidentielle. Elle identifie ainsi quatre marqueurs essentiels à la conduite d’une politique française de coopération internationale ambitieuse.

D’abord, le/la futur-e président-e de la République devra s’engager à intégrer et mettre en oeuvre les objectifs de développement durable au niveau français.
Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD « Le contexte mondial, européen et national, nous enjoint à nous saisir pleinement des atouts qu’offre l’agenda du développement durable pour réinvestir enfin cette politique et contribuer à réduire les fractures qui heurtent le monde, les atteintes aux droits, les crises et conflits, la pauvreté, les inégalités ou les périls climatiques ».

Ensuite, la France doit renforcer l’architecture de sa politique de développement et d’aide humanitaire qui doit être replacée au centre de sa politique étrangère et dotée d’un ministère de plein droit.
Par ailleurs, le prochain gouvernement devra allouer à la solidarité internationale des moyens à la hauteur des défis mondiaux. Ainsi, le nouveau quinquennat doit achever la promesse de la France d’atteindre les 0,7 % de sa richesse nationale à l’aide aux pays en développement.
« La France doit donner l’exemple et respecter ses engagements envers les pays pauvres, à l’image d’autres pays européens. Il en va de sa responsabilité. Les Français l’y invitent. Leur soutien à la solidarité internationale ne faiblit pas. Les candidats doivent prendre position », ajoute Jean-Marc Boivin, vice-président de Coordination SUD et délégué aux relations institutionnelles à Handicap International.
Enfin, le prochain gouvernement doit acter une augmentation des financements publics dédiés aux ONG2 françaises pour atteindre la moyenne des pays de l’OCDE en la matière.

« Les ONG prouvent chaque jour sur le terrain leur expertise pour la résolution de crises humanitaires en allant là où les Etats ne peuvent pas toujours aller. Elles sont en outre des alliés incontournables du développement, ici et là-bas, et doivent être reconnues comme tel par les élus. Elles sont enfin la voie par laquelle des millions de citoyens s’engagent ou expriment leur solidarité, et promeuvent ainsi une certaine image de la France dans le monde. La faiblesse des financements publics aux ONG est une singularité française bien anachronique dans le monde que nous connaissons », insiste encore Philippe Jahshan.
C’est de ce pacte de solidarité dont les candidats doivent se saisir. Les ONG de solidarité internationale fortes de leurs adhérents, de leurs donateurs et de leurs équipes resteront vigilantes à la prise en compte de la voix des populations vulnérables.

Contact presse : Bénédicte Bimoko, bimoko@coordinationsud.org - Tél : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19

Budget 2017 : Des avancées enfin pour la solidarité internationale !

2016-12-30

L’Assemblée nationale a définitivement adopté le projet de loi de finances pour l’année 2017, le dernier budget du quinquennat de François Hollande. Coordination SUD se félicite de l’augmentation de 14 % par rapport à 2016 des montants en faveur de la solidarité internationale. Cette inversion en faveur de l’aide publique au développement a été rendue possible grâce à l’amélioration de la TTF et une augmentation des crédits budgétaires de la mission « aide publique au développement ».

En matière de financements innovants pour la solidarité internationale, les parlementaires ont pris trois mesures exemplaires : l’élargissement du taux de la taxe sur les transactions financières (TTF) de 0,2 à 0,3% ; l’augmentation de son affectation à la solidarité internationale ; et l’élargissement de son assiette aux opérations intra-journalières, parmi les plus spéculatives au monde. Cette taxation de la finance permettra de dégager pour 2017 près de 798 millions d’euros, soit 270 millions supplémentaires par rapport à 2016, au profit de la solidarité internationale.

Coordination SUD salue l’avancée de la France sur le front de la taxation des opérations intra-journalières, les plus spéculatives. Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD « malgré une avancée symbolique importante, nous regrettons que le gouvernement ait reporté sa mise en oeuvre pour 2018. Aussi, nous resterons mobilisés pour assurer l’application de cette mesure et pour étendre le combat dans les autres pays européens. ».

La mission budgétaire « aide publique au développement » est également en hausse de 4 %, soit 97 millions d’euros supplémentaires par rapport à 2016. Une première qui arrive malheureusement tardivement dans ce quinquennat. Pour Claire Fehrenbach, administratrice de Coordination SUD et directrice générale d’Oxfam France, « malgré des avancées décisives cette année, le projet de loi 2017 ne suffit pas pour inverser la tendance générale décevante de ce quinquennat, marqué par une coupe de 20 % d’un budget plus qu’essentiel pour lutter contre la pauvreté, les inégalités et le changement climatique ».

Au final, les montants pour la solidarité internationale auront augmenté de 366 millions entre 2016 et 2017 mais de seulement 84 millions d’euros sur l’ensemble du mandat de François Hollande. Un bilan en demi-teinte : les financements innovants, dont la TTF, ont pour vocation d’apporter des fonds additionnels aux canaux traditionnels de l’aide publique au développement. Force est de constater que ces dernières années, la TTF s’est transformée en mesure de substitution aux coupes budgétaires.
« Nous remercions les parlementaires de tous bords politiques pour la mobilisation de cette fin d’année. Malgré cela, la France reste bien loin d’atteindre son engagement international d’allouer 0,7 % de son revenu national brut à l’aide publique au développement. Le prochain quinquennat doit être celui du respect de cet engagement, qui constitue un strict minimum pour répondre aux Objectifs du développement durable (ODD) », rappelle Philippe Jahshan.

Contact presse : Gautier Centlivre, centlivre@coordinationsud.org - Tél : 01 44 72 84 55 / 06 02 71 67 73

Naissance du « Groupe AVSF » au service des agricultures familiales

2016-11-24

Le 1er octobre 2016 sur le site du Jardin d’Agronomie Tropicale de Paris, trois organisations professionnelles non gouvernementales, AVSF et deux de ses partenaires historiques en Amérique latine - CESA Equateur, PROGRESO Pérou - ont donné naissance au « Groupe AVSF ». Ces trois entités du Nord et du Sud, indépendantes mais complémentaires en termes de métiers et de géographies, sont toutes engagées au service des agricultures familiales et paysannes. Avec la coopérative d'expertise TERO dont AVSF est sociétaire fondateur, ce sont ainsi plus de 450 professionnels, hommes et femmes, qui unissent leurs expertises pour un développement durable et équitable des territoires et la promotion d'une économie sociale et solidaire.

Le « Groupe AVSF » : des domaines de compétences élargis et complémentaires
Face aux dérives de modèles de production agricole excluant, dégradateurs des ressources et fortement dépendant d'énergie fossile, les entités du « Groupe AVSF », veulent toutes agir au service d'une transition écologique et sociale qui s’impose pour un tout autre modèle de croissance. Grâce à des entités de statuts diversifiés (association, fondation, entreprise coopérative), et présentes sur différentes géographies, le « Groupe AVSF » constitue un ensemble de compétences et moyens pour des modalités innovantes d'action :

Identification, formulation et mise en œuvre de programmes de développement rural valorisant les contacts internationaux des membres du GROUPE et les liens avec des opérateurs économiques privés ; Fourniture de services et d'expertise au niveau national et international; Création d'entreprises à vocation sociale pour fournir des services accessibles aux organisations et communautés rurales; Enfin, études, publications, représentation et dialogue avec le secteur public et privé.

Le « Groupe AVSF » rassemble  des champs de compétences élargis notamment dans les domaines des transitions agroécologiques des systèmes agricoles, de la gestion des ressources naturelles dont l'irrigation, de la création ou consolidation de filières de commercialisation locales et internationales de produits agricoles et de l'élevage, de même que d'entreprises rurales de l'économie sociale et solidaire.

"Le « Groupe AVSF » permet de rénover nos modalités de coopération en Amérique latine : AVSF s'appuiera désormais sur des partenaires historiques très reconnus par les secteurs public, civils et privé, un aboutissement de plus de 35 ans de coopération dans ces pays. Mais le Groupe permet également de mobiliser ces compétences au service de la coopération que nous consolidons aujourd'hui en Afrique et en Asie, et grâce à TERO d'offrir des services diversifiés à de nouveaux partenaires techniques et financiers." précise Frédéric APOLLIN, directeur d'AVSF.

Le « Groupe AVSF » : des entités fortes d’histoires communes
En Equateur, le travail commun entre CESA et AVSF débute en 1996 sur des programmes de développement rural dans différentes provinces d’Equateur concernant la gestion de l'irrigation, l'intensification agro-écologique et la commercialisation associative, la création d'un Mastère en développement économique et rural, enfin d'espaces collaboratifs public-privé pour soutenir la construction de politiques publiques en faveur des agricultures familiales.  

Au Pérou, PROGRESO et AVSF mènent conjointement depuis 1999 plusieurs programmes de développement rural dans la région nord du pays au bénéfice de coopératives paysannes pour leur faciliter l'accès à des marchés nationaux et internationaux pour des produits agricoles et artisanaux de qualité, de même que sur la gestion des ressources naturelles et d'espaces forestiers en lien avec les marchés volontaires du carbone.

Depuis 2015, le bureau d’étude coopératif TERO dont AVSF est l’un des sociétaire fondateur, offre les services de ses professionnels associés - ingénierie de développement rural, études et évaluations, assistance technique, renforcement institutionnel et formation - pour contribuer dans les pays du Sud, dans les pays du voisinage européen ou en France, à l’amélioration des performances des agricultures familiales et du développement des territoires ruraux.

C’est donc tout naturellement que ces quatre structures sont désormais réunies au sein du GROUPE AVSF, partageant valeurs, philosophies et moyens d’action

A propos d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières www.asvf.org
AVSF est une association française professionnelle de solidarité internationale et coopération technique au développement rural, reconnue d'utilité publique en France, qui agit depuis 1977 pour soutenir l'agriculture paysanne. AVSF met au service des organisations paysannes, les compétences de près de 300 professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale. AVSF est membre du réseau VSF International, du Groupe Initiatives (France) et du réseau Euro Africain Inter Réseaux Développement Rural. Elle a développé en France des liens structurés avec des opérateurs économiques dans les domaines du commerce des produits agricoles et de l'élevage.
Contact presse : Christophe Lebel : c.lebel@avsf.org / Tél. 01 43 94 73 48

A propos de PROGRESO - www.progreso.org.pe
PROGRESO est une association péruvienne privée sans but lucratif, créée en 1991, qui favorise le renforcement des capacités, la mise en œuvre de pratiques favorables à la protection de l'environnement et la création d'opportunités économiques, visant à améliorer l'accès aux marchés et à la sécurité alimentaire de familles paysannes organisées. Ses 30 professionnels ont développé des expériences emblématiques et reconnus au Pérou de création d'entreprises paysannes de l'économie sociale et solidaire sur la commercialisation de produits de qualité (café, cacao, fruits, sucre, canne, ...).

A propos de CESA
CESA est une fondation équatorienne sans but lucratif créée en 1967. Depuis lors, CESA accompagne des processus de développement agraire et rural avec des paysans et indigènes et leurs organisations sociales. CESA  renforce leurs capacités de gestion et d'incidence sur leurs territoires et au niveau national. Avec plus de 80 professionnels et une présence continue dans 9 provinces de l'Equateur, CESA est une des organisations professionnelles privées les plus reconnues en Equateur. Elle a été pionnière dans la création d'une entreprise sociale semencière, au service des organisations rurales.

A propos de Tero - www.tero.coop
Bureau d'étude constitué en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), TERO offre ses compétences pour contribuer au Nord et au Sud à un développement durable et équitable des territoires. Ses 70 experts associés constituent un vivier unique de compétences et d’expériences. Ils permettent la mobilisation d’un réseau étendu de personnes ressources et de partenaires implantés localement, dont d'autres bureaux d'études alliés, dans différents pays de coopération et en France.

COP22 : les pays du Sud doivent être au coeur de l’application de l’Accord de Paris

2016-11-07

Après la ratification de l’Accord de Paris, moins d’un an après son adoption, la COP22 s’ouvre lundi à Marrakech jusqu’au 18 novembre. Coordination SUD et ses membres, présents sur place, attendent de cette conférence la concrétisation des engagements. Les États doivent agir avec détermination pour contenir le réchauffement de la planète à +1,5°C et répondre aux besoins des pays du Sud, premières victimes des déséquilibres climatiques.


Cette conférence des Nations unies pour le climat, qui se tient à Marrakech du 7 au 18 novembre, est particulière. Elle se déroule en Afrique, continent où les conséquences des réchauffements climatiques sont d’ores et déjà visibles, désastreuses et irréversibles.

« L’adoption de l’Accord de Paris fut historique et l’on peut se féliciter de la rapidité de sa ratification. Pour autant, l’urgence climatique s’accroît et l’enjeu de la mise en cohérence des politiques publiques et économiques avec le climat reste entier » alerte Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.

Pour Carline Mainenti, référente climat au Conseil d’administration de Coordination SUD et responsable Plaidoyer à Agronomes et Vétérinaires sans frontières « Les engagements actuels en matière de réduction des gaz à effet de serre restent insuffisants. Les États doivent garder les +1,5° C comme ligne rouge, comme ils s’y étaient engagés lors de la Conférence de Paris, et relever le niveau d’ambition avant 2020. La COP22 doit être la conférence de l’action ! ».

Les attentes pour cette conférence sont très fortes, les modalités d’application de l’Accord de Paris restant à préciser. Coordination SUD et ses ONG membres attendent des annonces et une réponse ambitieuses des décideurs politiques. Elles suivront avec attention les discussions autour des financements climat, de l’adaptation, de la sécurité alimentaire ou encore des droits humains et de la promotion de l’égalité femmes-hommes. Des enjeux cruciaux pour les pays du Sud en première ligne de la lutte contre les réchauffements climatiques. De même, les ONG resteront vigilantes à la qualité des initiatives inscrites dans l’ « Agenda de l’action », agenda dont les États devront rapidement se saisir.

Pour Camille André chef de file de la commission Climat et développement de Coordination SUD « Les États doivent s’accorder à Marrakech sur la mise en oeuvre d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de leur contribution nationale, équitable et transparent. Les financements climat doivent augmenter et s’accompagner d’une réduction drastique des financements des énergies fossiles. La compensation des pertes et dommages pour les pays les plus vulnérables doit être tranchée ».

Les pays du Sud doivent être au centre de l’Accord de Paris pour garantir l’atteinte des objectifs de développement durable et leur portée universelle. Cette prise en compte est essentielle pour dessiner l’avenir de la planète.

Liste des contacts Coordination SUD à Marrakech  : Gautier Centlivre, chargé de mission – Tel : +33 6 02 71 67 73 dès le 14/11

La France doit refaire de la solidarité internationale une priorité !

2016-10-19

Alors que le Projet de loi de finances, dernier de la mandature de François Hollande est discuté en ce moment au Parlement, Coordination SUD, la plateforme nationale des ONG françaises de solidarité internationale qui rassemble 170 organisations, lance une campagne de communication et une pétition citoyenne pour sensibiliser à l’importance de l’aide publique au développement, inciter la France à respecter ses engagements et d’alerter les candidats à l’élection présidentielle de 2017.

L’aide publique au développement permet d’agir dans des secteurs indispensables : santé, accès à l’eau potable, éducation, activités économiques, infrastructures, promotion de l’état de droit et de la démocratie. Elle permet de réduire les inégalités et la pauvreté, de répondre aux crises humanitaires, et de lutter contre le dérèglement climatique.

Les exemples où elle apporte des résultats ne manquent pas : scolarisation primaire massive dans certains pays africains, généralisation des vaccinations, infrastructures facilitant l’accès des petits paysans aux marchés régionaux, renforcement des systèmes judiciaires, etc.

Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD « La solidarité internationale, en permettant de réduire la pauvreté et les inégalités, constitue une contribution majeure à la paix. Elle doit redevenir une priorité compte-tenu des défis majeurs auxquels le monde est confronté. Aussi, la France doit être à la hauteur et augmenter sensiblement son aide publique au développement ».
En effet, contrairement à son engagement d’y consacrer 0,7 % de sa richesse nationale, la France n’y consacre que 0,37 %.

Sous le hashtag #SavezVousCompter, la campagne « aide publique au développement, la France doit respecter ses engagements envers les pays pauvres ! » s’appuiera, notamment, sur une vidéo d’animation pédagogique et sur une pétition citoyenne sur le site Change.org qui seront largement relayés sur les réseaux. Elle aura pour point d’orgue le vote du Budget au Parlement, fin 2016, et les présidentielles de mai 2017.

« En dépit la légère hausse de l’aide publique au développement prévue cette année, les chiffres de l’APD française parlent d’eux-mêmes : le compte n’y est pas ! Les ONG françaises ne baissent pas la garde. 2017 doit être l’année d’un rebond qui efface les cinq années consécutives de réduction, et le prochain quinquennat doit être celui des 0,7 % », insiste encore Philippe Jahshan.

La Campagne APD visera à sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux de l’aide publique au développement, à interpeller François Hollande et à maintenir la pression à l’approche du vote par les parlementaires du Budget 2017.
Accédez à la vidéo de la campagne en cliquant ici et à notre pétition citoyenne
Pour suivre l’actu de la campagne un seul hashtag : #SavezVousCompter

La « Campagne APD, respectez vos engagements » a été conçue par l’Agence Another Vision production, avec l’appui et le conseil de Webassoc, communauté de professionnels du web aidant bénévolement les associations de solidarité.

Contact presse : Bénédicte Bimoko, bimoko@coordinationsud.org - Tél : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19

Budget 2017 : le compte n’y est toujours pas, la France doit mieux faire !

2016-09-28

Le ministère de l’Economie et des Finances vient de publier le Projet de loi de finances (PLF) 2017 qui marquera cette année une très légère hausse de 4,38 % des crédits de la mission Aide publique au développement (APD). Coordination SUD s’en félicite mais regrette que cette hausse des crédits ne soit pas plus ambitieuse pour compenser le cumul des coupes que cette mission aura subi sans discontinuité depuis 2010.

Coordination SUD se félicite de l’inversion de la courbe du budget de l’APD, avec une augmentation prévue de 110 millions d’euros cette année, soit une augmentation de 4,38 % par rapport à l’année dernière (2,62 milliards d’euros pour le PLF 2017 contre 2,51 pour la loi de finances 2016). « Il s’agit de la première hausse des crédits depuis 6 ans ! », souligne Philippe Jahshan, président de Coordination SUD. « Cependant, ce geste arrive à la fin du quinquennat, ce qui rend plus incertaine son application en 2017. Surtout, cette relative bonne nouvelle ne saurait cacher les coupes répétées des dernières années pointant les incohérences de la politique française de développement et de solidarité internationale ».


En 2015, la France ne consacre que 0,37 % de sa richesse nationale à l’APD, contre les 0,7 % promis devant la communauté internationale à maintes reprises. « Depuis 2010, les crédits de la mission APD ont diminué de 800 millions d’euros ! Avec la publication de ce nouveau Projet de loi de finances, le compte n’y est toujours pas ! » complète Grégoire Niaudet, chef de file de la commission APD et financement du développement de Coordination SUD et chargé de plaidoyer au Secours catholique–Caritas France. Et d’ajouter « Les ONG sont d’autant plus vigilantes car ces coupes de crédits destinés aux pays pauvres vont de pair avec un discours toujours plus porté sur des enjeux qui détournent l’aide vers d’autres intérêts, notamment la promotion des entreprises françaises à l’international ».

Le Projet de loi de finances 2017, dernier de la mandature, doit résorber les coupes passées et redonner une orientation positive et ambitieuse à la politique française de solidarité internationale, pour tenir le cap des 0,7 % de richesse nationale pour l’APD.

En outre, Coordination SUD attend toujours un geste en matière de taxe sur les transactions financières conformément à l’annonce du président de la République, il y a quelques semaines, de vouloir consacrer plus de 50 % des revenus de cette taxe à la solidarité internationale, en addition à l’APD.

Les ONG françaises attendent du gouvernement qu’il redresse la barre et refasse de la solidarité internationale une priorité en lui consacrant des moyens à la hauteur des enjeux et des troubles que le monde traverse. C’est une question de responsabilité, un devoir de solidarité ! D’autres pays l’ont fait avant elle, la France peut et doit y parvenir.

Notre document d’analyse du Projet de loi de finances 2017 est accessible ici
Notre fact-checking est disponible ici
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Contact presse : Bénédicte Bimoko, bimoko@coordinationsud.org - Tél : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19

Budget 2017 : de la parole aux actes, la France doit tenir ses engagements !

2016-09-22

A quelques jours de la publication du Projet de loi de finances 2017, Coordination SUD, dont fait partie AVSF, publie son document d’analyse et se livre à un exercice de vérification des annonces du président en matière d’aide publique au développement (APD). Les ONG françaises attendent un budget 2017 à la hausse pour revenir sur les coupes passées et lancer une dynamique positive pour le prochain quinquennat qui devra être celui de l’atteinte des 0,7% de la richesse nationale pour l’APD.

Le président de la République, François Hollande, a déclaré à l’occasion de la Semaine des ambassadeurs, vouloir augmenter le budget de l’aide publique au développement et consacrer plus de 50 % des revenus de la taxe française sur les transactions françaises à la solidarité internationale.
Coordination SUD se félicite du volontarisme de ces dernières annonces mais attend qu’elles se traduisent dans le budget 2017 et au-delà. Car jusqu’ici, quand on en vient aux faits, la réalité budgétaire est tout autre.

Dès 2014, dans la loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale, le gouvernement affichait l’objectif de consacrer 0,7 % de la richesse nationale à l’APD, conformément à l’engagement pris par la France il y a 50 ans. Or, la France n’y consacre aujourd’hui que 0,37 %. Pire encore, le président de la République annonçait en 2015 devant les Nations unies vouloir une augmentation de l’APD pour dégager 4 milliards d’euros supplémentaires à compter de 2020. Et dans le même temps, les crédits de la mission APD sur 2015 et 2016 étaient coupés de 290 millions d’euros.

Les exemples ne manquent pas pour démontrer le manque de cohérence du gouvernement en matière d’aide publique au développement. Le Projet de loi de finances 2017, dernier de la mandature, doit résorber les coupes passées et redonner une orientation positive et ambitieuse à la politique française de solidarité internationale.
« Malgré les dernières annonces du président Hollande et de Jean-Marc Ayrault d’une hausse de 85 millions d’euros, les ONG françaises ne baissent pas la garde. Les chiffres de l’APD française parlent d’eux-mêmes : le compte n’y est pas ! La France doit garder le cap des 0,7 % et à ce rythme elle ne les atteindra qu’en 2100 », insiste encore Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.

Pour Grégoire Niaudet, chef de file de la commission APD et financement du développement de Coordination SUD et chargé de plaidoyer au Secours catholique–Caritas France « L’aide publique au développement doit être consacrée aux besoins essentiels des populations et ne doit pas être dévoyée au service des intérêts économiques, sécuritaires et de gestion des migrations ».

Coordination SUD attend du gouvernement qu’il redresse la barre et refasse de la solidarité internationale une priorité en lui consacrant des moyens à la hauteur des enjeux. C’est une question de responsabilité, un devoir de solidarité ! D’autres pays l’ont fait avant elle, la France peut et doit y parvenir.

Notre document d’analyse du Projet de loi de finances 2017 est accessible ici  et notre fact-checking est disponible ici

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AVSF et Merial dressent le bilan de 3 ans de collaboration dans le sud-est du Cambodge

2016-09-20

Les équipes d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières et de Merial ont collaboré depuis fin 2012, dans le cadre d’un programme sur trois ans, pour développer les productions animales et lutter contre les zoonoses dans six villages du sud-est cambodgien. Ce projet concret, axé sur la prévention et la formation, apporte des résultats probants.


Un projet au profit des éleveurs et de la santé publique, construit autour de valeurs communes
Outre leurs racines lyonnaises, AVSF et Merial partagent historiquement des engagements ambitieux :

la protection de l’homme et l’animal, en renforçant les capacités de prévention, de surveillance et de lutte contre les maladies à fort impact et contre les zoonoses, l’amélioration de la santé, du bien-être et des performances des animaux, la collaboration durable avec les autorités publiques, la reconnaissance et la valorisation de la pratique vétérinaire, une vision long terme du développement.

En réponse à l’insuffisance de la sécurité sanitaire, au faible taux de vaccination et de déparasitage du bétail, et à l’inadéquation de l’alimentation dans les élevages au Sud-Est du Cambodge, AVSF a construit un dispositif global visant à améliorer tant l’état sanitaire et la productivité du cheptel que la santé des villageois, créant ainsi les conditions d’un développement socio-économique dans cette zone rurale particulièrement déshéritée.
Ce projet s’appuie sur une expérience de plus de 20 ans d’AVSF au Cambodge et sur l’engagement à ses côtés de Merial, un leader mondial en santé animale et acteur majeur dans la lutte contre les grandes épizooties à l’échelle internationale.

Des résultats probants
105 éleveurs de six villages de la province de Prey Veng ont bénéficié de ce programme encadré par un vétérinaire de district et sept agents villageois de santé animale.
Des campagnes de vaccination et de déparasitage du bétail ont concerné les élevages de poulets, de porcs et de bovins. Les villageois ont été formés aux techniques d’élevage et sensibilisés à l’application de mesures de prévention et de biosécurité. Pour développer le partage de ces bonnes pratiques, une douzaine de visites d’échanges entre éleveurs a été organisée. Ces mesures ont permis d’améliorer durablement l’état sanitaire des élevages et de faire progresser les revenus de 350 familles :

baisse de 31 % du taux de morbidité et de 19 % du taux de mortalité des poulets, baisse du taux de morbidité des porcs et des bovins respectivement de 16 % et 14 %, augmentation des productions animales, avec en moyenne 4 porcs et 176 poulets de plus par ménage, et augmentation des revenus de 30 à 50 % selon le type d’élevage.

Les éleveurs ont par ailleurs été formés à des activités économiques majeures tels la commercialisation groupée des productions, le microcrédit, ou encore l’épargne.
Pour offrir aux villageois un accès durable aux produits nécessaires à leur activité, et pérenniser ces résultats, une boutique vétérinaire locale a été créée dans le cadre du projet.

Au coeur de la collaboration : la lutte contre les zoonoses
La télévision nationale cambodgienne a relayé la campagne de vaccination contre la rage, véritable fléau national, qui a permis de protéger plus de 2000 chiens dans le cadre du programme.
Le volet santé publique du projet a été salué par M. Tep Phearum, Gouverneur du district de Baphnom.
En 2016, AVSF et Merial Opérations Business France ont renouvelé une 4e année de collaboration pour consolider les acquis dans les six villages de la province de Prey Veng.

Découvrir la vidéo sur la santé animale et la santé publique au Cambodge

A propos d'Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Association française de solidarité internationale reconnue d’utilité publique, Agronomes et Vétérinaires Sans frontières (AVSF) soutient et accompagne depuis 1977 des communautés rurales et des organisations paysannes pour lesquelles l’activité agricole et d’élevage reste un élément fondamental de sécurisation alimentaire et de développement économique et social.
Contact presse : Christophe Lebel Tél. 01 43 94 73 48

A propos de Merial
Axé sur l’innovation, Merial est un leader mondial en santé animale, proposant une gamme complète de médicaments et de vaccins destinés à la prévention, la santé et le bien-être des animaux. Merial opère sur trois grands segments de marché : les animaux de compagnie, les animaux d’élevage et la santé publique vétérinaire. Ses produits ciblent plus de 200 maladies affectant un grand nombre d’espèces. Merial emploie 6 900 personnes et est présent dans plus de 150 pays dans le monde avec un chiffre d’affaires de plus de 2,5 milliards d’euros en 2015. Merial est une société Sanofi.
Pour plus d’informations, consultez www.merial.com @Merial @MerialFR
Contacts presse Communication Merial Business Opérations France :
Delphine Allarousse – 04 72 72 70 37
Fanny Girerd – 04 72 72 44 86

A Madagascar, des productions équitables pour des territoires durables

2016-09-01

A l’occasion du forum mondial Convergences, AVSF vous invite à découvrir la réussite d’une coopérative agricole Malgache qui lutte pour l’indépendance de ses petits producteurs et vous donne rendez-vous sur son stand les 5 et 6 septembre au Palais Brongniart.

Une réussite économique pour les petits producteurs…
Sur l’île de Madagascar, une grande partie des ressources agricoles reste contrôlée par une poignée de collecteurs/exportateurs qui impose ses règles. Les petits paysans deviennent de simples fournisseurs de matière première. Tributaires d’un prix de vente bien souvent à leur désavantage, ils ne peuvent pas investir dans la qualité et en vivre dignement.

C’est pourquoi plusieurs producteurs se sont unis en coopérative en 2009 avec l’aide de l’ONG Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF). La coopérative FANOHANA - « Ensemble » en Malgache - organise désormais des filières équitables et exporte, en toute indépendance, des produits de qualité. En 2016, la coopérative regroupe déjà 761 producteurs, et compte intégrer de nouveaux producteurs à horizon 2017-2018.

… et leur environnement !
La Coopérative Fanohana est aussi un acteur local du développement communautaire,
grâce à l’utilisation des primes du commerce équitable. Une nette amélioration des conditions de vie des familles de producteurs a été observée. « Concernant l’habitat par exemple, la toiture en paille a été remplacée par des tôles, et près de 75 % des ménages disposent désormais d’un peu d’éclairage grâce à l’installation de petits panneaux solaires » témoigne Serge MAROHAVANA, directeur technique de la coopérative.

Ces trois dernières années, les primes du commerce équitable ont également permis de réaliser des investissements collectifs majeurs : scolarisation de 150 enfants défavorisés et la prise en charge des salaires des 10 maîtres, aménagement d’une cuisine pour un centre de santé de base ; réhabilitation d’une piste  rurale et construction d’un pont de 13 m ; etc.

Contact presse : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 48

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) est une association lyonnaise de solidarité internationale reconnue d'utilité publique, qui agit depuis 1977 pour soutenir l'agriculture paysanne. Avec l'agriculture paysanne défendue par AVSF, des familles ne souffrent plus de la faim, des paysans vivent de leur terre et de leurs troupeaux, des communautés préservent l'environnement, des organisations nourrissent les peuples et défendent leurs droits. AVSF est membre de Vétérinaires Sans Frontières International.

Lettre ouverte à Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne Rhône-Alpes

2016-07-11

Monsieur le Président,

Depuis sa création, la Région Rhône-Alpes a toujours été active dans le domaine de la solidarité internationale et de la coopération au développement. Elle était encore il y a peu la 2ème région française en termes d’engagements financiers. Or l’exécutif de la nouvelle Région que vous présidez vient de réduire ce budget de plus de 50% ! Il est légitime pour un nouvel exécutif d’affirmer ses choix et de les traduire dans les politiques publiques, mais les décisions prises depuis janvier, sans évaluation préalable des actions appuyées et sans dialogue aucun avec les acteurs concernés, sont brutales sur la forme et lourdes de conséquences sur le fond.

Rhône-Alpes a vu naître sur son territoire des organisations et ONG qui font aujourd'hui référence en France et à l’international telles que Handicap International, Bioforce, Agronomes et Vétérinaires sans frontières, Triangle Génération Humanitaire, Forum réfugiés et bien d'autres... La Région a construit et porté dans la durée des partenariats avec des territoires du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, du Maroc, de Madagascar, du Laos ou encore du Vietnam, avec l’appui des organisations de solidarité internationale qui apportent une expertise reconnue dans de nombreux domaines : santé, eau et assainissement, agriculture et sécurité alimentaire, environnement, énergie rurale, micro-finance, lutte contre le changement climatique, commerce équitable, patrimoine, culture et tourisme, éducation et formation, soutien à des PME et TPE, etc. Cette coopération internationale mobilise aujourd'hui au sein de nos organisations plus de 100 000 bénévoles et 1500 salariés.

Sur le territoire Auvergne Rhône-Alpes, nos organisations assurent également de nombreuses actions d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale auprès du grand public, des lycéens et des étudiants, mais aussi d'acteurs économiques, favorisant ainsi une meilleure compréhension des enjeux mondiaux. Les échanges entre territoires ont créé des mises en relation d'acteurs très divers et des opportunités de partenariat, y compris économiques : prestations d'expertise, activités commerciales, etc.

La coopération décentralisée et la solidarité internationale doivent aujourd'hui s’inscrire dans la lecture des enjeux de notre monde : sécurité, développement, lutte contre le changement climatique, gouvernance. Autant d'enjeux traduits dans les Objectifs de Développement Durable adoptés en 2015 par l’ensemble des membres des Nations unies, et qui imposent une mobilisation de tous (Etats, collectivités territoriales, associations et secteurs privés) alors que l'interdépendance entre nos territoires et ceux du Sud s'est fortement accrue. Les migrations massives de populations vers l’Europe, dans des situations dramatiques et choquantes, n’en sont qu’une des nombreuses illustrations. Pourtant les premiers signaux donnés par votre exécutif de réduire drastiquement l’implication de la Région dans la coopération au développement font courir non seulement de nombreux risques aux territoires partenaires des pays concernés, en particulier les plus vulnérables, avec une très probable diminution qualitative et quantitative des services essentiels disponibles pour les populations. Mais ils compromettent également l’accès à d’autres financements nationaux et internationaux et entraîneront des suppressions d’emplois au sein même de notre territoire, voire la disparition pure et simple de certaines de nos associations.

Nous croyons encore et toujours à une Région exemplaire et solidaire à l'international, parce que conscients que notre avenir dépend aussi de celui des territoires avec lesquels nous coopérons. Nous ne pouvons nous résoudre à des coupes budgétaires qui mettent en péril des dynamiques de développement construites depuis plus de trente ans, porteuses de sens et d’efficacité en région comme dans les territoires partenaires, qui mettent en péril le tissu associatif régional du secteur de la coopération au développement et de la solidarité internationale, et qui ne tiennent aucunement compte des compétences développées au sein des équipes salariées et bénévoles de ses acteurs.

Début février, nous vous avions sollicité pour une rencontre, sans suite à ce jour. Nous réitérons notre demande de vous rencontrer pour renouer le dialogue entre l’exécutif régional et nos associations.

Les Directeurs et Présidents des associations suivantes :
ADOS
Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Aides et Découvertes
Aide Médicale et Développement
Amidia
Artisans du Monde Rhône Alpes
Bioport
CADR (Collectif des Association de Développement en Auvergne-Rhône-Alpes)
Centre d'Information Inter-Peuples
CIEDEL
Collectif des Associations de Solidarité Internationale du Grésivaudan
Coup de soleil en Rhônes-Alpes
CRAterre
Cultures et développement
Ecole de la paix
Entrepreneurs du Monde
Forum réfugiés / Cosi
Groupe URD
Handicap International
Humacoop
Humatem
Médecins du Monde Délégation Auvergne-Rhône-Alpes
Santé diabète
SCD (Service de Coopération au Développement)
Smara
Tetraktys
Triangle Génération Humanitaire
WECF

Contact presse AVSF : Carline Mainenti 06 60 61 92 94

L’aide au développement n’est pas un outil de contrôle des migrations !

2016-06-30

Réunis à Bruxelles le 28 juin, les chefs d’États et de gouvernements des pays membres de l'UE ont adopté un nouveau cadre de partenariat avec les pays tiers, qui s'inscrit dans l'Agenda européen en matière de migration. Coordination SUD, dont fait partie AVSF, dénonce une instrumentalisation de l'aide au développement qui sert une approche strictement sécuritaire des migrations.

Le nouveau cadre de partenariat proposé par la Commission européenne avec les pays tiers et adopté par le Conseil européen le 28 juin, érige la question de la gestion des flux migratoires au centre de la politique extérieure de l’Union européenne. Coordination SUD condamne fermement cette décision qui relègue les migrants et les réfugiés aux portes de l’UE et compromet la politique de développement.

La cadre proposé prévoit, dans la continuité de l’accord avec la Turquie, un renforcement des frontières extérieures de l’UE. De même, il décharge l’UE de sa responsabilité d'accueil et protection des migrants et des réfugiés, en la confiant à d’autres pays dits « sûrs », dont certains qui abritent des régimes autoritaires ou des zones de conflit. Le cadre de partenariat établit, en outre, des « mesures d’incitations positives ou négatives » appliquées aux pays en fonction de leur propension à coopérer, notamment en favorisant le retour et la réadmission des migrants dans leur pays d’origine ou vers des pays où ils auraient transité. Ceci s’apparente au final à un régime de sanction collective, pouvant pénaliser les pays récalcitrants par une réduction ou un arrêt de leur aide au développement et de leurs avantages commerciaux.

Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD « le cynisme de l’Union européenne dans sa réponse à la crise humanitaire des migrants et des réfugiés est proprement scandaleux. L’aide publique au développement ne saurait être conditionnée à des fins de gestion des flux migratoires, ni détournée de son ambition première : répondre aux besoins essentiels des plus vulnérables tel que stipulé dans le Traité de Lisbonne ».

Jean-Marc Boivin, délégué aux relations institutionnelles à Handicap International, vice-président de Coordination SUD, référent sur les questions européennes dénonce « une politique de la baguette consistant à donner des bons points à certains et des mauvais points à d’autres. Les pays membres de l’UE ne peuvent se dédouaner plus longtemps de leurs obligations au regard du droit d’asile ».

Et Bruno Rivalan, directeur France d’Action santé mondiale et chef de file de la commission Europe de Coordination SUD, ajoute « dans un contexte de repli sur soi et de remise en cause du projet européen, l’Europe doit redevenir un acteur politique majeur et ne pas céder à l’instrumentalisation de la question des migrations, mais l’aborder sous l’angle des droits humains ».
Les 163 ONG membres de Coordination SUD, resteront vigilantes à la cohérence des politiques de l’Union européenne et n’auront de cesse de dénoncer les violations aux droits fondamentaux dont les migrants font l’objet. Elles exigent que l’UE soit, conformément à ses valeurs, plus solidaire et à la hauteur des enjeux.

Contact presse : Bénédicte Bimoko - Tél : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19

Sommet humanitaire mondial : une 1ère étape nécessaire mais éloignée des enjeux

2016-05-25

Après deux jours de débats, le Sommet humanitaire mondial d’Istanbul s’achève sur une pointe de déception compte tenu des enjeux colossaux auxquels il devait répondre. Malgré un format contraint, un discours convenu et le manque de mobilisation des Etats permanents du Conseil de sécurité, cette conférence a eu le mérite de faire avancer des sujets essentiels. Les ONG françaises resteront vigilantes à la mise en oeuvre de la réforme de l’architecture de l’aide d’urgence et à son suivi.

Dans un contexte de multiplication des crises et des conflits, les attentes de l’ensemble des acteurs de l’aide d’urgence, présents dans leur diversité, étaient trop hautes pour être entièrement satisfaites. Tout en réclamant que la voix des acteurs qui ont boycotté le sommet soit entendue, Coordination SUD et ses membres présents à Istanbul, ont travaillé dur et se sont saisi de cette occasion qui leur était offerte pour porter leurs messages, considérant le Sommet humanitaire mondial comme une première étape pour réformer le système humanitaire mondial.

Cette conférence a ainsi permis de faire avancer les débats sur des questions essentielles telles que la protection des personnels et des structures de santé, l’éducation dans les situations d’urgence, la violence basée sur le genre, l’inclusion des personnes handicapées ou encore la question des réfugiés et des migrants.
Pauline Chetcuti, cheffe de file de la commission Humanitaire de Coordination SUD et responsable Plaidoyer humanitaire à Action contre la Faim « attend que le sommet apporte des solutions concrètes au-delà des déclarations d’intention sur le respect des principes et la protection des travailleurs humanitaires ».

Pour Rachid Lahlou, président du Secours islamique France et vice-président de Coordination SUD « La conférence de New York du 19 septembre qui sera dédiée à la question des migrants et des réfugiés sera importante, notamment en ce qui concerne le suivi de l’initiative Global Compact ».
En outre, même si l’on peut regretter que cette conférence n’ait duré que deux jours et le manque de représentation au plus haut niveau de la Chine, des États-Unis, de la Russie, de la France et du Royaume-Uni, le Sommet humanitaire mondial a donné lieu à quelques annonces. Ainsi, la France est le seul pays permanent du Conseil de sécurité à s’être engagé à suspendre son droit de veto en cas d’atrocité de masse.

« Nous saluons cette initiative mais il faut qu’elle soit suivie par tous les membres du Conseil de sécurité et qu’elle s’étende à l’ensemble des crises humanitaires », insiste Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.
Enfin, Coordination SUD et ses membres appellent les décideurs politiques à tenir leurs engagements, qui doivent être suivis d’effets et s’inscrire dans un cadre juridique contraignant. De même, les ONG françaises demandent un suivi de la réforme au niveau des Etats et la mise en place de plans nationaux associés à des contributions nationales, sur le modèle des indicateurs adoptés lors de la COP21.
Comme elles s’y étaient engagées avant le sommet, les ONG humanitaires françaises continueront à se mobiliser pour l’obtention de changements réels et significatifs pour les populations à qui elles viennent en aide.

Contact presse : Bénédicte Bimoko, bimoko@coordinationsud.org - Tél : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19

Commerce équitable et agro-écologie : lancement d’un projet novateur en Afrique de l’Ouest

2016-05-03

Le projet EQUITE d’appui au développement du commerce équitable en Afrique de l’Ouest est officiellement lancé le 19 avril à Abidjan (Côte d’Ivoire). Ce projet novateur de 3,9 millions d’euros financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et le Fond Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) permettra d’appuyer des organisations de producteurs du commerce équitable dans 5 pays d’Afrique de l’Ouest. Il vise à soutenir les filières du commerce équitable à travers des approches innovantes fondées sur le commerce équitable, la préservation de la biodiversité et des pratiques agro-écologiques.

Le commerce équitable au cœur d’un projet alliant réduction de la pauvreté et protection de la biodiversité
Ce projet d’une durée de 3 ans, dont la Plate-Forme pour le Commerce Equitable (PFCE) assure la maîtrise d’ouvrage,  appuiera les organisations de producteurs travaillant en relation avec différents labels de commerce équitable : Fairtrade Max Havelaar, Ecocert Equitable, WFTO.

Pour Marc Dufumier, agronome et président de la PFCE : « Il s’agit, à travers ce projet, de proposer le commerce équitable comme un outil  de résilience écologique, qui permet à travers des filières plus rémunératrices et le versement d’une prime de développement, de développer des pratiques agro-écologiques et de préserver la biodiversité. Le mouvement du commerce équitable s’empare de ces enjeux pour promouvoir des modèles agricoles et alimentaires résilients, qui bénéficient à tous. »

Renforcer les organisations et promouvoir l'agro-écologie
Une facilité financière permettra d’appuyer des projets menés par les organisations de producteurs ou d’artisans du Mali, Ghana, Togo, Burkina Faso et Côte d’Ivoire, engagées sur différentes filières : cacao, karité, fruits, noix de cajou et artisanat, mais aussi fonio, sésame ou moringa.

Près de 20 projets seront ainsi financés qui contribueront au renforcement des capacités techniques, organisationnelles, et commerciales des organisations, et à la promotion de l’agro-écologie et la protection de la biodiversité.

Ce projet sera mis en œuvre par Fairtrade Africa - West Africa Network (FTA-WAN) et Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF), ONG française de coopération technique au développement rural, chef de file du consortium. Pour Frédéric Apollin, directeur d’AVSF : «Depuis 35 ans, nous accompagnons des organisations de producteurs devenues incontournables sur les filières d'export de produits biologiques et agro-écologiques dans de nombreuses régions du monde. De plus en plus présentes sur les marchés du commerce équitable, les organisations africaines ont un fort potentiel pour des agricultures agro-écologiques performantes au bénéfice tant des familles paysannes que des économies nationales.»

Le projet contribuera finalement à renforcer ou faire émerger des plateformes nationales de commerce équitable et des réseaux de représentation des organisations dans les cinq pays concernés. Pour Fortin Bley, président du FTA-WAN : « Ce projet devrait permettre de créer une véritable dynamique autour du commerce équitable en Afrique de l’Ouest et de renforcer sur le plan institutionnel des organisations de producteurs encore émergentes dans la région. C’est une réelle opportunité pour  faire entendre la voix  des organisations de producteurs ouest-africaines   ! ».

CONTACTS PRESSE : PFCE : Emilie DUROCHAT - durochat@commercequitable.org  – 01 43 94 72 13 et AVSF : Christophe LEBEL  - c.lebel@avsf.org -  01 43 94 73 48

La France portera un message fort contre l’évasion fiscale et pour l’intégration du genre

2016-04-07

Rencontre Coordination SUD - André Vallini : La France portera un message fort contre l’évasion fiscale et pour l’intégration du genre.

Pour la première fois depuis sa nomination au gouvernement, André Vallini rencontrait ce matin les représentants de Coordination SUD, dont fait partie Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières. L’occasion pour Coordination SUD de faire part notamment des préoccupations des ONG françaises dans un contexte marqué par le scandale des « Panama Papers », et à un an du terme de la Stratégie « Genre et développement ».

Après les scandales de Luxleaks, Swissleaks et aujourd’hui des « Panama papers » révélant un vaste système d’évasion fiscale impliquant non seulement des chefs Etats, des banques, et des grandes entreprises, etc. il est grand temps que l’encadrement de la finance mondiale et la refonte de sa gouvernance redeviennent une priorité des Etats.

Un principe défendu à Addis-Abeba en juillet 2015 dans le cadre de la 3e conférence internationale sur le Financement du développement par de nombreuses organisations de la société civile, dont Coordination SUD, en appelant à la création d’un comité fiscal intergouvernemental chapeauté par les Nations unies.
Pour Coordination SUD, après le rendez-vous manqué d’Addis-Abeba, il est important que la France porte un message fort au sein des enceintes onusiennes pour enrayer l’évasion fiscale et mettre en place les mécanismes pour y parvenir. Prenant note des recommandations de Coordination SUD et ses membres, André Vallini s’est engagé à se saisir du 1er Forum de suivi sur le financement du développement de New York, pour porter cette question au plus haut niveau.

Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD, « Cette annonce est encourageante. La France doit se démarquer et jouer un rôle prépondérant dans la lutte contre l’évasion fiscale ».
Par ailleurs, à un an du terme de la Stratégie « genre et développement » Coordination SUD a rappelé à André Vallini les engagements du gouvernement pour la promotion de l’égalité femme-homme, une des priorités du quinquennat Hollande.
André Vallini a rappelé l’importance de cette question et annoncé sa volonté d’inscrire la Stratégie « genre et développement » à l’ordre du jour du prochain Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (Cicid), à l’été 2016.

Coordination SUD se félicite de cette annonce. Au-delà des mots, la promotion du genre au doit devenir effective et dotée de moyens substantiels. Coordination SUD attend du gouvernement qu’il attribue un budget significatif à la Stratégie « Genre et développement » pour permettre sa mise en oeuvre à l’issue de ce comité.
Deux rendez-vous que Coordination SUD et ses membres suivront avec beaucoup d’attention.

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3ème Conférence nationale humanitaire : Coordination SUD attend la concrétisation de la volonté politique affichée

2016-02-24

Paris, le mercredi 24 février 2016 – La troisième Conférence nationale humanitaire qui s’est tenue hier a réuni près de 400 participants, ONG, pouvoirs publics, collectivités locales, fondations, secteur académique et entreprises. Coordination SUD remercie les organisateurs pour la qualité et la richesse des débats, et pour avoir impliqué les ONG dans la préparation de cet important rendez-vous.

L’ensemble des participants a souligné la nécessité absolue de respecter les principes humanitaires, de faire appliquer le droit international humanitaire, et de protéger les populations civiles et les acteurs de l’humanitaire. Les autorités françaises notamment se sont engagées en ce sens. « Dans leur conclusion, le Commissaire européen Christos Stylianides et le ministre André Vallini ont repris à leur compte l’affirmation de cette nécessité » se félicite Pauline Chetcuti, cheffe de file de la commission Humanitaire de Coordination SUD et responsable plaidoyer humanitaire d’Action contre la faim.

Coordination SUD a été particulièrement attentive au discours d’André Vallini, secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, dont c’était la première prise de parole en public depuis sa prise de fonction. Elle a apprécié qu’il ait mis l’humanitaire en haut de ses priorités, et qu’il ait souligné le rôle des associations françaises, des organisations locales de la société civile, et des collectivités territoriales dans les partenariats multi-acteurs.

Le Commissaire Stylianides a souligné que les besoins humanitaires étaient croissants. Coordination SUD attend de lui qu’il porte une demande de renforcement des moyens pour y faire face, au sein de la Commission européenne. André Vallini a de son côté annoncé qu’il demanderait à ce qu’une part significative de la hausse de l’APD annoncée par le président de la République soit dédiée aux actions humanitaires. « C’est bien d’annoncer une augmentation des moyens pour l’humanitaire, mais nous serons très vigilants sur le fait que les financements soient à la hauteur des enjeux. C’est cela qui traduira réellement la volonté politique affichée. », souligne Alain Boinet, administrateur de Coordination SUD en charge de la commission Humanitaire, et co-président de la CHD.

Coordination SUD souhaitait que cette conférence soit l’occasion pour la France d’annoncer les engagements qu’elle portera au premier Sommet humanitaire mondial à Istanbul en mai prochain. « Il n’y a pas eu d’engagements nouveaux. Nous attendons que la France use de l’ensemble de ses moyens diplomatiques, politiques et financiers pour porter une dynamique de transformation du système humanitaire mondial lors du Sommet d’Istanbul », insiste Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.

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COP21 : rien n'est joué, enclenchons la transition pour un monde à moins de +1,5°C !

2015-11-27

Paris, le 27 novembre 2015 – A trois jours de la COP21, Coordination SUD et le Réseau Climat & Développement (RC&D) envoient un signal fort aux négociateurs. Bien que tout ne s’y joue pas, le résultat de la Conférence Paris Climat 2015 contribuera à dessiner l’avenir de la planète. Les ONG de solidarité internationale, françaises et africaines1, appellent les États à relever leur ambition pour un accord contraignant qui permettra de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C2.

Pour Coordination SUD, le Réseau Climat & Développement et leurs membres : l’Accord de Paris doit enclencher, encadrer et encourager la transition pour limiter les impacts dévastateurs des changements climatiques et permettre aux pays les plus pauvres de se développer sur des trajectoires bas-carbone et résilientes. Cet accord, qui se veut historique, doit contribuer à limiter les risques de conflits liés aux changements climatiques et à ne pas aggraver les situations de pauvreté pour la seconde moitié du siècle.

« Il est indispensable que les pays les plus émetteurs prennent leurs responsabilités en rehaussant, le plus vite possible, le niveau de leurs contributions pour lutter contre les changements climatiques et l'aide à l'adaptation des pays les plus vulnérables. », alerte Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.

Un monde à +3°C par rapport à l'ère préindustrielle, c'est un monde en proie à l'insécurité alimentaire, au regain d’intensité et de fréquence des évènements extrêmes. Un monde qui accule les populations à la migration. Un monde où, finalement, tous les efforts accomplis ces dernières décennies pour réduire la pauvreté sont anéantis, ne serait-ce qu'en raison des coûts colossaux de l'adaptation aux impacts du changement climatique.

« En Afrique, les coûts de l'adaptation pourraient atteindre, d’ici à 2050, 50 milliards de dollars par an si nous restons en deçà des 2°C de réchauffement, et jusqu'à 100 milliards dans un scenario à +4°C », rappelle Joseph Kogbe, coordinateur du Réseau Climat & Développement.

Les scientifiques nous le disent : il est encore possible de limiter cette hausse des températures. « C'est maintenant qu'il faut engager des réformes profondes qui soient applicables bien avant 2020, en particulier en réduisant drastiquement notre dépendance aux énergies fossiles et en s'orientant vers les énergies renouvelables », complète Vanessa Laubin, cheffe de file de la commission Climat et développement de Coordination SUD et conseillère technique Climat et territoires au GERES.

Les bonnes solutions, adaptées à chaque contexte, existent et sont une opportunité majeure pour les pays les plus vulnérables. Elles sont notamment portées par les organisations de solidarité internationale et la société civile des pays en développement. Mais il faut désormais pouvoir les déployer à grande échelle. Pour cela, Coordination SUD et le RC&D rappellent l'absolue nécessité de mobiliser des financements publics additionnels et prévisibles pour le climat, notamment en matière d’adaptation.

Cependant, il n'est pas question, au nom de la lutte contre les changements climatiques, de promouvoir n’importe quelle solution et notamment, celles qui bafouent les droits humains.

Pour Coordination SUD et le RC&D, l’Accord de Paris est nécessaire mais non suffisant. Plus que jamais, nous restons mobilisés, dans les négociations internationales et sur le terrain, pour développer les alternatives et pour faire entendre la voix de ceux qui voient déjà, au quotidien, les changements climatiques bouleverser leurs vies.

1 http://climatdeveloppement.org/wp-content/uploads/2015/11/Note-COP21-BAT-bd.pdf

2 Document de position Coordination SUD : « Les objectifs du développement durable ne pourront être atteints sans limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C » - http://www.coordinationsud.org/wp-content/uploads/CS-COP21-FR-web-vf.pdf

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La sante animale de proximité : enjeu mondial pour les populations humaines et animales

2015-10-13

L’association « Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières » (AVSF) organise un séminaire du 20 au 22 octobre 2015 à l’amphithéâtre d’honneur du VetAgro Sup de Lyon sur les services de santé animale de proximité. L’occasion pour une cinquantaine de professionnels vétérinaires  du monde entier d’échanger leurs expériences pratiques et théoriques.

Les épidémies animales au cœur des préoccupations mondiales
Peste des petits ruminants, fièvre aphteuse, pseudopeste aviaire, … , les épidémies animales sont au cœur des préoccupations mondiales. En effet, « dans les pays en développement, les maladies animales constituent une menace directe pour la sécurité alimentaire, la nutrition et les revenus des communautés rurales tributaires de l’élevage », souligne le docteur Stefano Mason, expert vétérinaire chez AVSF.

C’est pourquoi sur l’ensemble des territoires, y compris dans les zones reculées, auprès des populations les plus isolées, il est indispensable de mettre en place un système pérenne de santé animale de proximité.

AVSF, à l’instar des grandes organisations internationales comme l’OIE, reconnait et promeut le rôle des para-professionnels vétérinaires et des auxiliaires de santé animale dans la maitrise des grandes pandémies animales et zoonotiques.

Une cinquantaine d’experts vétérinaires réunis à Lyon
Venue des continents africains, latino-américains et asiatiques, une cinquantaine de spécialistes vétérinaires et zootechniques d’AVSF et du réseau « Vétérinaires Sans Frontières International » vont échanger sur leurs expériences avec les experts de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de France Vétérinaire International (FVI).

« Nous sommes très heureux de réunir à Lyon nos collègues vétérinaires et zootechniciens du monde entier. C’est l’occasion de croiser nos expériences pratiques et de rappeler l’importance d’un système de santé animale de proximité pour les populations d’éleveurs les plus fragiles. » rappelle Carline Mainenti, Responsable plaidoyer chez AVSF et Présidente du réseau Vétérinaires Sans Frontières International.

Séminaire  « les services de santé animale de proximité : un enjeu mondial pour le développement des populations humaines et animales »
Du 20 au 22 octobre 2015
Ecole VetAgroSup
Amphithéâtre d’honneur
1 avenue Bourgelat 69280 Marcy l'Etoile
Programme complet

Contact presse : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 48

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) est une association lyonnaise de solidarité internationale reconnue d'utilité publique, qui agit depuis 1977 pour soutenir l'agriculture paysanne. Avec l'agriculture paysanne défendue par AVSF, des familles ne souffrent plus de la faim, des paysans vivent de leur terre et de leurs troupeaux, des communautés préservent l'environnement, des organisations nourrissent les peuples et défendent leurs droits. AVSF est membre de Vétérinaires Sans Frontières International.

Vétérinaires Sans Frontières International
Actifs dans plus de 30 pays en Afrique, en Amérique Latine et en Asie, les membres du réseau « Vétérinaires Sans Frontières International » agissent pour consolider l’élevage et l’agriculture familiale, au service des populations pastorales et rurales les plus démunies. Ils œuvrent pour une relation saine et durable entre Hommes, animaux et environnement. Ils consolident les services vétérinaires et interviennent pour améliorer le bien-être et la résilience des populations, afin de promouvoir la sécurité et la souveraineté alimentaires.

Les associations de solidarité internationale, un secteur économique en croissance malgré un contexte défavorable

2015-06-08

Coordination SUD, le ministère des Affaires étrangères et du Développement international et l’Agence française de développement publient l’étude « Argent & associations de solidarité internationale de 2006-2011 ». Réalisée par Ritimo, cette enquête présente les ressources et dépenses d’un panel de 64 associations de solidarité internationale. Elle fournit des informations précieuses pour appréhender les évolutions du secteur et orienter les politiques publiques en la matière.

La dernière enquête « Argent et associations de solidarité internationale (ASI) » finalisée par la Commission Coopération Développement (CCD) en 2008, couvrait les exercices 2004 et 2005. Ce nouveau rapport sur les ressources et dépenses des ASI était donc particulièrement attendu. La présente étude, bien que basée sur un panel plus réduit, reste particulièrement utile.

Le secteur des ASI est en pleine croissance. Il pèse plus de 1 milliard d’euros et représente 23 500 emplois en France et à l’étranger. Les ressources des ONG interrogées ont augmenté de 54 % entre 2006 et 2011 avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 9 %, malgré la crise, sans que les effets du séisme en Haïti n’en soient l’unique cause.

L’étude atteste du dynamisme et de l’efficience du secteur qui poursuit une diversification des métiers de ses organisations et un élargissement de leur spectre d’action. Même si l’Afrique Subsaharienne reste la zone d’intervention privilégiée des ONG, celles-ci renforcent également leurs actions en Asie. Autre évolution majeure, la prise en compte par de plus en plus d’ONG du continuum entre urgence, réhabilitation et développement, par des approches plurisectorielles.

« Cependant ce gain d’efficience ne doit pas occulter la faiblesse des financements structurels qui engendre une inquiétude permanente pour la pérennité des activités et limite les possibilités de travail sur la qualité des emplois », nuance Bernard Salamand délégué général de Ritimo.

Si l’on observe en détail la structuration des financements, la part des ressources provenant de la générosité du public n’a que très légèrement baissé au cours de cette période de crise. De même, un effort de diversification du secteur peut être noté qui se traduit par une part croissante des sources de financements émanant d’entreprises ou fondations, etc. Le poids des fonds publics en général demeure en dessous des 50 % du budget des ASI. Dans ce volume, les fonds européens et internationaux représentent la majeure partie des ressources des ASI. La part des fonds publics français demeure de son côté très faible (17 %).

Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD : « On peut déplorer la remarquable et très regrettable constance dans ce domaine de nos politiques publiques. Ce constat avait déjà été dressé sur la période 2004-2005, reste le même pour la présente étude : la France est demeurée pendant 6 années désespérément peu intéressée par l’appui à ses ONG ».

La part de l’APD transitant par les ONG, quoiqu’ayant augmenté après 2011, n’en demeure pas moins inférieure à celle de nos voisins européens. Coordination SUD espère que cette étude contribuera à confirmer auprès des pouvoirs publics français, l’atout majeur encore insuffisamment estimé des ONG françaises pour notre politique de coopération.
Consulter l’étude complète

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Aide publique au développement : l’Europe se réengage mais repousse encore l’échéance

2015-05-28

La réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères européens dédiée au développement s’est tenue hier. Les dirigeants européens ont réaffirmé un engagement collectif pour atteindre l'objectif de consacrer 0,7 % du RNB à l’aide publique au développement (APD) et d’y consacrer 0,15 % puis 0,20 % aux pays les moins avancés (PMA). Néanmoins, l’atteinte de cet objectif datant de 1970, est cette fois repoussée à 2030. Coordination SUD attend des avancées concrètes de sa mise en oeuvre.


Coordination SUD salue cet accord européen obtenu. Elle s’était grandement mobilisée pour cela avec ses ONG membres et des ONG européennes. L'UE et ses États membres ont souligné à juste titre le rôle crucial que l'APD devra jouer après 2015, en particulier pour les pays les moins avancés (PMA). Le réengagement de l’UE à consacrer 0,7 % du revenu national brut à l’APD est à saluer. Cependant, Coordination SUD déplore le flou et le caractère non-contraignant du calendrier de mise en oeuvre.

Pour Philippe Jahshan, président de Coordination SUD, « Ce calendrier nous interpelle et interroge déjà sur la volonté des Etats européens d’atteindre les objectifs du développement durable (ODD). En effet, l’Union européenne atteindra l’objectif des 0,7 % en 2030, qui est aussi l’échéance des ODD, alors que ces financements doivent servir de socle pour leur réussite. »


En cette année du développement, l'UE et ses membres ont le devoir d’être exemplaires : il en va de la crédibilité et de légitimité de la parole française et européenne.
Pour Christian Reboul, responsable plaidoyer financement du développement à Oxfam France et administrateur de Coordination SUD : « Les conclusions du Conseil définissent un accord a minima, non contraignant. En prévoyant des dérogations en fonction des circonstances budgétaires et en faisant référence à un agenda plus que flou, les Etats membres, et en particulier la France, vident de sens l’engagement collectif d’atteindre 0,7 % ».


Coordination SUD attend maintenant que la France précise sous quelles modalités elle tiendra enfin cet engagement. L’effort de la France a atteint son plus bas niveau depuis 2001 avec 0,36 % en 2014, soit deux fois moins que promis !


« La France doit augmenter significativement les crédits d’aide publique au développement. Car, si les États membres n’augmentent pas leurs niveaux d’APD, l’objectif collectif de l’UE ne pourra pas être atteint. », précise Bruno Rivalan, chef de file de la commission Europe de Coordination SUD et directeur France de Global Health Advocates.
En cette année symbolique pour le développement et le climat, Coordination SUD n’aura de cesse d’appeler les dirigeants à faire des choix ambitieux et à respecter leurs engagements.

Contact presse Coordination SUD : Bénédicte Bimoko, Tél. : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19.

La société civile européenne demande à l’UE d’en finir avec la pauvreté

2015-05-19

Les dirigeants européens pourraient laisser passer l’opportunité historique de réduire massivement la misère dans le monde, en ne tenant pas leurs engagements de consacrer 0,7 % du PIB à l’aide au développement. Sauf si la France et l’Allemagne prennent leurs responsabilités.

Il y a 45 ans, les Etats-membres de l’UE se sont engagés à atteindre la cible de 0,7 % du PIB consacré à l’APD. En 2015, cette promesse ne sera toujours pas honorée, compromettant la réussite des nouveaux objectifs pour le développement durable (ODD), indispensable pour sortir de l’extrême pauvreté des millions de personnes sur la planète. Ces ODD doivent être adoptés lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, en septembre prochain, en remplacement des objectifs du Millénaire pour le développement, qui expirent en 2015 (cf. note 1).

L’Union européenne, avec les autres pays riches, s’est engagée sur cette cible de 0,7 % du PIB lors de l’Assemblée générale des Nations unies de 1970. Cette promesse a été renouvelée en 2005, quand les Etats-membres se sont engagés à atteindre la cible en 2015. Le 26 mai prochain, la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères européens dédiée au développement, offre aux dirigeants l’opportunité de prendre l’engagement d’atteindre les 0,7 % en 2020. Des Etats-membres européens ont déjà atteint ou dépassé ce niveau, comme la Suède, le Luxembourg, le Danemark et le Royaume-Uni. D’autres Etats, en retard sur la cible, ne semblent pas vouloir renouveler leur engagement. Parmi eux, la France et l’Allemagne, qui restent flous sur un calendrier permettant de respecter l’engagement en 2020.

Bruno Rivalan, chef de file de la commission Europe de Coordination SUD et directeur France de Global Health Advocates souligne que « les peuples européens ont une longue histoire de générosité et de solidarité. L’UE, et la France, se doivent de refléter les valeurs de leurs citoyens et de montrer l’exemple quand il faut soutenir les populations dans les pays les plus pauvres ».

« Si l’UE et la France font marche arrière sur leurs promesses, cela découragera les autres pays de s’engager. Ce signal serait bien mal venu juste avant deux échéances importantes, le Sommet du G7 en juin et la 3e Conférence internationale pour le financement du développement, qui se tiendra à Addis-Abeba en juillet. Il en va de la crédibilité de l’Union européenne et de ses Etats-membres » s’alarme Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.

Le Commissaire européen pour la coopération internationale et le Développement, Neven Mimica, a lui-même affirmé « Je crois fermement que nous devrions nous réengager à atteindre les 0,7 % ; comme une contribution cruciale pour atteindre un résultat ambitieux dans les négociations post-2015. » (cf note 2).

Malgré quelques signaux positifs côté français et allemand ces dernières années – le président Hollande s’est engagé publiquement pour les 0,7 % et l’Allemagne a annoncé la hausse la plus importante de son aide au développement sous sa présidence du G7 – un engagement plus général pour atteindre cette cible dans un délai précis se fait toujours attendre, pour les deux pays. Il est très important que tous les Etats-membres s’engagent pour plus d’aide publique lors du prochain Conseil des ministres du 26 mai.

Coordination SUD et ses partenaires européens demandent aux dirigeants de l’UE de

Réaffirmer leur engagement d’atteindre 0,7 % en 2020, avec des échéances précises au niveau national, montrant comment l’aide va s’accroître progressivement ; Renverser la tendance à la baisse de l’aide en direction des pays les plus pauvres, afin d’atteindre 0,15 % du PIB en 2020 et 0,2 % en 2025 pour ces pays.

2015 est une année d’échéances majeures au niveau international. L’Union européenne ne doit pas rater le coche, en envoyant un message de renoncement à des engagements pris il y a 45 ans.

Notes aux rédactions :
1. En 1970, les pays riches se sont engagés à fournir 0,7 % de leur produit intérieur brut comme aide publique au développement. Cet engagement a été répété depuis à de nombreuses reprises au plus haut niveau des dirigeants, lors de conférences internationales sur l’aide et le développement. 
2. Voir le communiqué de presse du 8 avril 2015 

Contact presse Coordination SUD : Bénédicte Bimoko, Tél. : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19.

2015, année du développement et du climat : la France baisse son aide au développement !

2015-04-08

L’OCDE publie aujourd’hui les chiffres de l’aide publique au développement (APD) engagée par ses membres en 2014. Cette année encore, la France se distingue par la faiblesse de son effort en matière de solidarité internationale. A cette irresponsabilité s’ajoute une orientation des crédits de plus en plus éloignée des besoins des populations les plus vulnérables.

En 2014, la France avait fait le pari de l’ambition pour sa politique de développement et de solidarité internationale. A l’ordre du jour : une loi d’orientation pour la coopération au développement et la mise en place du Conseil national de développement et de solidarité internationale. Sur le plan budgétaire, on repassera ! Pour la quatrième année consécutive, l’effort de la France se réduit de 9 %, à un niveau historiquement bas de 0,36 %.

« Le choix politique fait par la France demeure incompréhensible et pénalise les populations les plus vulnérables dans une année où les efforts doivent au contraire redoubler. Le décalage entre le discours du renouveau des politiques et la réalité de la coupe des crédits est d’autant plus difficile à supporter », s’alarme Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.

Avec les conférences sur le financement du développement en juillet, sur les Objectifs du développement durable (ODD) en septembre, et la COP21 en décembre, en passant par les futurs exercices budgétaires français en octobre, 2015 est une année cruciale pour répondre aux défis du développement et de l’avenir de notre planète. « Comment prendre au sérieux ces futurs engagements, si chaque année, les contributions réelles ne cessent de se réduire ? Sans cohérence, sans moyens ambitieux, sans l’exemplarité de la France, ces échéances internationales sont vouées à l’échec et en particulier la COP21 », insiste Christian Reboul administrateur de Coordination SUD et responsable plaidoyer financement du développement à Oxfam France.

Afin de pallier leurs manquements, les pays riches s’en remettent au secteur privé, et plus particulièrement aux entreprises du Nord, en utilisant l’APD pour stimuler leurs investissements dans les pays du Sud. « La tendance est à la privatisation de l’aide publique tandis que les enjeux globaux de développement tels que la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire ou l’adaptation au changement climatique requièrent plus que jamais un financement public accru et un encadrement des pratiques du secteur privé », complète Grégoire Niaudet chef de file de la commission Financement du développement de Coordination SUD et chargé de plaidoyer au Secours catholique – Caritas France.

« Nous attendons de la cohérence entre les discours et les actes mais surtout une volonté politique renouvelée pour que de nouveaux crédits soient réellement débloqués dès le prochain exercice budgétaire, en priorité sous forme de subventions, pour les pays les plus pauvres », conclut Bruno Rivalan, directeur France de Global Health Advocates.
Si la France veut rester crédible sur la scène internationale face aux enjeux de développement, elle doit donner un signal fort !

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500 morts par jour dues aux pesticides. Le moment de dire stop ?

2015-03-20

Aujourd’hui dans le monde, 200 000 personnes meurent chaque année suite à une intoxication due aux pesticides, soit plus de 500 personnes en moyenne par jour[i]. Malheureusement, les pays du Sud sont le plus touchés car certains produits, interdits chez nous depuis des années, y sont encore vendus. C’est pourquoi l'association AVSF souhaite faire la lumière sur ces ravages et lance une grande pétition sur petition-pesticides.org pour dénoncer cette injustice !

Là-bas ; jouer, boire ou cultiver : ça tue !
Alors oui, pour certains enfants jouer peut tuer. Respirer dans un environnement pollué par ces pesticides peut être fatal. Sur les 2,5 millions de tonnes utilisées chaque année dans le monde[i], seulement 0,3 % atteindrait leur cible. Le reste se retrouve dans l'air, les sols et l'eau. Et pour les paysans qui travaillent chaque jour dans des cultures utilisant ces pesticides, l'impact sur leur santé est alarmant : risques accrus de cancers, maladies neurologiques, troubles de la reproduction, et de malformations chez des enfants quand leurs mamans ont été exposées.

« Les premières victimes des pesticides au niveau mondial sont sans conteste les paysans ! nous alerte Marie-Monique ROBIN, journaliste et soutien de cette pétition. En France, après plusieurs décennies d’utilisation de ces produits toxiques et cancérigènes, nous commençons malheureusement à en payer les conséquences sanitaires. Il est totalement injuste et criminel de continuer à distribuer ces produits aux pays du Sud, pour des raisons purement mercantiles. ».

Une convention signée… mais peu appliquée
Il existe pourtant une Convention de Rotterdam censée protéger les populations. Engagée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement depuis 2004, elle offre, en principe, la possibilité pour un pays de décider quels produits chimiques dangereux il veut bien recevoir sur son territoire et de refuser ceux qu’il n'est pas en mesure de gérer en toute sécurité. Dans les faits, les équipes de l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) constatent sur le terrain que les paysans et leurs familles ont un accès beaucoup trop aisé à ces pesticides et en sont les 1ères victimes.

C’est pourquoi AVSF lance une grande pétition sur petition-pesticides.org pour dénoncer cette injustice !

Retrouvez les interviews complètes de Marie-Monique ROBIN, journaliste d’investigation et de Gonnane MONGALIN, paysan togolais.

Suivez la campagne sur les réseaux sociaux #PetitionPesticides

Pétition soutenue par Marie-Monique ROBIN, journaliste et auteure de « Mon poison quotidien » – Michèle RIVASI, députée européenne, Olivier KELLER, Président de la commission du développement rural et de l'agriculture du conseil régional de Rhône-Alpes – Brigitte ALLAIN, Députée de la Dordogne - La Confédération Paysanne - La Semaine Pour les Alternatives aux Pesticides - Générations Futures -  Bioconsomacteurs - Phyto-Victimes - Artisans du Monde

Contact presse : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 06 74 19 63 48

Téléchargez le dossier sur les pesticides les plus dangereux.

[i] Source Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France


[i] Source Organisation Mondiale de la Santé

Agriculture climato-intelligente : la science doit être force de proposition pour faire bouger les lignes !

2015-03-19

Du 16 au 18 mars 2015, se tenait à Montpellier la Conférence internationale de la recherche sur la Climate-Smart-Agriculture (agriculture climato-intelligente). L’occasion pour Coordination SUD de rappeler les fortes critiques émises depuis près d’un an par les ONG françaises1 et internationales2 sur l’Alliance globale (GACSA), lancée en septembre 2014 à New York. A quelques mois de la COP21, la communauté scientifique a un rôle à jouer pour pointer les dangers potentiels de ce concept et de cette Alliance et relever les multiples défis auxquels doit faire face l’agriculture dans le contexte d’un climat changeant.

Durant ces trois jours de conférences et débats, la communauté scientifique internationale s’est penchée sur le sujet de l’agriculture « climato-intelligente » (ACI) avec comme principal objectif d’échanger entre pairs, mais également avec les décideurs politiques et la société civile. La conférence visait ainsi à partager des connaissances sur l’ACI en vue de préparer un agenda global de recherche et proposer des recommandations aux décideurs politiques, à quelques mois de la Conférence internationale sur le climat (COP21) de Paris. Des représentants des commissions Agriculture et alimentation et Climat et développement de Coordination SUD ont été invités à participer à la table ronde finale de la conférence.

Coordination SUD se félicite que de nombreuses institutions et centres de recherche travaillent aujourd’hui sur les liens entre agriculture et climat. La communauté scientifique a cependant une responsabilité indéniable pour affiner l’approche actuellement incarnée par l’ACI, concept beaucoup trop imprécis et non dénué de risques.

En effet, il est susceptible d’englober des modèles agricoles extrêmement différents, dont les impacts environnementaux (ressources naturelles), sociaux (emplois, égalité de genre), culturels (droits des minorités) et économiques (autonomie/dépendance des paysans) sont très divers, voire opposés. Comme l’a rappelé Patrice Burger du CARI lors de la table ronde finale : « l’ACI porte à ce stade le risque de légitimer les modèles agricoles productivistes et de l’agrobusiness, qui n’ont pas réussi jusqu’ici à assurer la sécurité alimentaire, à apporter des réponses satisfaisantes aux enjeux écologiques et à résorber la pauvreté rurale de 500 millions de paysans dans le monde ».

La recherche n’est pas neutre et a un rôle de clarification à jouer. Coordination SUD appelle les scientifiques à collaborer avec les décideurs politiques, mais également toutes les organisations paysannes et la société civile, sur les modèles agricoles de demain. Les ONG françaises invitent la communauté scientifique à travailler tout particulièrement sur l’agroécologie, de manière à prioriser les agricultures familiales paysannes, à assurer réellement et durablement la sécurité alimentaire, le maintien des emplois en milieu rural et à relever les défis climatiques et écologiques.

Comme le souligne Philippe Jahshan, président de Coordination SUD, « A quelques mois de la COP21, les ONG de Coordination SUD sont très soucieuses du contenu de l’agenda des solutions et estiment que l’approche de la communauté internationale sur l’agriculture via l’ACI, et notamment portée par la GACSA, comporte encore trop d’imprécisions sur le fond comme sur la forme ».

Coordination SUD : Bénédicte Bimoko - Tél : 01 44 72 03 78 / 07 76 78 15 19
AVSF : Katia Roesch - Tél. : 04 78 69 67 96
CARI : Patrice Burger – Tél. : 04 67 55 61 18
Secours catholique – Caritas France : Jean Vettraino - Tél. : 06 80 46 93 84
GRET : Laurent Levard – Tél : 01 70 91 92 72

Les paysans premières victimes du changement climatique

2015-02-16

Cruel paradoxe pour les familles paysannes : très faibles émettrices de gaz à effet de serre, en comparaison de l'agriculture industrielle, elles sont pourtant les premières victimes du changement climatique. Au Nord Togo, l'association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) favorise la transition agroécologique de ces agricultures ; une action qui sera primée au concours d’innovations « Challenge Climat Agriculture et Forêts » lors du prochain Salon de l’Agriculture.

Au Togo, l’agro-écologie est une solution contre le changement climatique
Dans la région des Savanes, au Nord du Togo, les terres sont soumises à la fois à des sécheresses extrêmes de plus en plus fréquentes et des pluies très fortes qui lessivent le sol. « Les familles paysannes de cette région ont donc besoin d'améliorer la fertilité de leurs sols. Nous les accompagnons dans l'adoption de pratiques agro-écologiques adaptées. Notre objectif est de réduire peu à peu l’usage d'engrais chimiques et d'insecticides polluants, couteux, voire dangereux pour la santé, et d'améliorer ainsi leurs revenus pour qu'elles assurent leur sécurité alimentaire tout au long de l’année.» explique Katia ROESCH, chargée du programme chez AVSF.

Un projet récompensé à l’occasion du Salon de l’Agriculture
Le projet d’AVSF a été retenu parmi les 12 projets finalistes du concours international d’innovations « Challenge Climat Agriculture et Forêts » organisé par le CIRAD, l’Agence Française de Développement, le Ministère de l’Agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt, le Ministère des Affaires étrangères et du développement international, et la Fondation de France. Ce concours a pour objectif de soutenir les innovations dans les secteurs de l’agriculture, de la forêt, du dérèglement climatique et du développement durable.

+ d’informations sur ce projet soutenu par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial et l’Union Européenne

Retrouvez l’interview complète de Katia ROESCH, chargée du projet.

Contact presse : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 48

Agriculture familiale : le salut viendra-t-il des entreprises ?

2015-02-12

Tribune publiée sur Altermondes de Frédéric APOLLIN, directeur d'Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières.
Retour sur le lancement du fonds "Livelihoods pour l'Agriculture Familiale" :

Le 4 février dernier, deux grandes entreprises de l'agroalimentaire, Danone et  Mars, lançaient "le Fonds Livelihoods pour l’Agriculture Familiale (L3F)", sous les ors de la République dans une prestigieuse salle du Ministère des Affaires Etrangères. Un symbole de l'accueil réservé par les pouvoirs publics, représentés par deux de leurs ministres (Annick Girardin et Stéphane Le Foll) à cette nouvelle initiative du secteur privé marchand [1] dans le domaine du financement du développement.

Le secteur privé marchand : nouvel Ambassadeur de l'agriculture familiale
Devant un parterre de représentants du monde de l'entreprise, des pouvoirs publics, de la recherche et quelques ONG, les promoteurs de ce fonds faisaient un vibrant plaidoyer en faveur de l'agriculture familiale : "500 millions de petits agriculteurs qui produisent 70% des besoins alimentaires mondiaux et beaucoup d’autres matières premières agricoles utilisées par l’industrie". Le Fonds L3F prévoit d’investir 120 millions d’euros au bénéfice de 200 000 exploitations familiales en Afrique, Asie et Amérique Latine.  Il se veut être un modèle financier innovant pérenne fondé sur l’investissement et le paiement sur résultats : les projets préfinancés, mis en œuvre par des ONG ou des organisations paysannes, produiront différents types de bénéfices (accroissement des productions, protection de l’eau, des forêts et des sols, stockage de carbone, etc.) qui seront mesurés et achetés par des acteurs privés ou publics intéressés par ces produits.

L'initiative s'inscrit dans la lignée du rapport FABER-NAIDOO remis en 2014 par le Directeur général de Danone à la Ministre Annick Girardin. Il prône de profondes mutations de l’aide au développement : d'avantage de "coalitions d'acteurs" entre entreprises, ONG, recherche et pouvoirs publics ; de nouvelles modalités de financement du développement, notamment l'impact investment, supposées "plus pérennes" et garantes de résultats "à plus grande échelle" que l'aide traditionnelle.

D'aucuns critiqueront l'initiative, soupçonnant ses promoteurs d'être eux-mêmes responsables de distorsion sur les marchés au détriment des petits producteurs ou de vouloir indirectement favoriser ainsi leur propre approvisionnement en matières premières : lait, cacao, vanille, etc. Si médiatique soit-elle, il me semble qu'elle doit d'abord être saluée, de surcroit parce qu'elle vise un secteur que les ONG de développement ont toujours souhaité voir rester prioritaire dans l'agenda de l'aide au développement : l'agriculture familiale. A l'issue de cette Année Internationale de l'Agriculture Familiale, les dirigeants de Danone et Mars ont fait leur, notre discours sur ces agricultures et en deviennent les meilleurs ambassadeurs auprès des directeurs du développement durable et des acheteurs de grandes entreprises de l'agro-alimentaire ! Enfin, ils ne s'en cachent pas : s'ils cherchent à sécuriser leurs approvisionnements agricoles, ils revendiquent que ces  chaînes de production et d’approvisionnement aient un impact positif sur le plan économique, social et environnemental. Une évolution positive : nul doute que de nombreux jeunes dirigeants d'entreprise sont tout aussi préoccupés par les performances économiques de leurs sociétés que par leurs effets collatéraux positifs sur la société et son environnement. Enfin, dernier constat : les moyens mobilisés par ces entreprises sont déjà significatifs, tandis que l'aide publique au développement – nous le déplorons - stagne ! 

Eviter les sujets sensibles qui engagent aussi la responsabilité des entreprises
L'initiative Danone-Mars interroge cependant sur plusieurs points. Le fonds souhaite promouvoir à grande échelle des pratiques d'agriculture durable pour améliorer la productivité des agricultures familiales et limiter la dégradation des ressources et l'érosion des sols, présentées comme responsables de leurs faibles performances productives. Mais les initiateurs du fonds ne ciblent pas les contraintes structurelles que rencontrent nombre de paysans dans le monde et qui limitent tant leur productivité que tout simplement leurs investissements, en particulier l'insécurité foncière ou la concentration des filières et la concurrence déloyale sur des marchés peu transparents. Serait-ce pour éviter des sujets sensibles et controversés pour lesquels les entreprises ne sont pas non plus sans responsabilité ?  

Une réelle innovation à tester sans minimiser le rôle de l'intervention et l'aide publique
Pour parvenir à ses objectifs de retour sur investissement, le fond opte pour le paiement sur résultat. Mais de quels résultats parle-t-on ? Quantitatifs probablement, à l'image des tonnes de carbone comptabilisées dans les projets financés par le 1er fonds "Livelihoods Carbone. Avec des ambitions annoncées de nombre de producteurs (au moins 5000 par projet), et probablement de volumes produits et commercialisés, le fonds pourra-t-il cibler des initiatives naissantes dans des pays fragiles comme par exemple Haïti, Madagascar ou le Togo, et pourtant prometteuses ? Des coopératives paysannes productrices de céréales, de café, cacao, épices, vanille ou fruits exotiques, y gagnent chaque jour des parts de marchés dans le cadre d'un commerce plus juste et équitable ; mais sauront-elles répondre à court terme aux exigences de résultats du L3F ? Ce dernier acceptera-t-il de partager les risques liés aux aléas agricoles (climat, volatilité des prix, etc..) ? Or c'est bien dans ces situations et pays fragiles que se situent les défis les plus forts pour l'aide au développement : renforcer des organisations paysannes autonomes, offrant des produits agro-écologiques et de qualité pour conquérir des marchés urbains en pleine expansion, des marchés locaux et internationaux.

Le fonds ne risque-t-il pas de soutenir et étendre des initiatives déjà existantes et consolidées, là où les contraintes structurelles d'accès à la terre et l'eau seront par exemple levées ? Des territoires qui auront donc déjà souvent bénéficié d'interventions publiques et de projets de la coopération internationale soit-elle publique, d'ONG, collectivités, etc.. Ne nous y trompons pas : sans politiques et interventions publiques, les initiatives  du secteur privé marchand ne se suffiront pas à elles seules pour donner toute leur place à ces agricultures familiales qui nous nourrissent. La combinaison entre intervention publique et soutien privé restera de mise et nécessaire.

Les ONG françaises et les organisations paysannes partenaires du Sud n'ont d'ailleurs pas à rougir des résultats déjà obtenus. Elles ont à leur actif plusieurs innovations, devenues pour certaines des success stories, comme ces organisations économiques paysannes devenues pionnières en matière d'ESS sur certains marchés locaux et internationaux. Le Fonds L3F saura-t-il prendre en compte ces innovations et leur permettre de croître et rayonner toujours plus ? Nous sommes, plusieurs d'entre-nous, prêts à relever ce défi et l'invitation qui nous est faite de rejoindre ces coalitions d'acteurs. Partageons nos innovations respectives ; discutons des résultats atteignables et du partage des risques ; co-construisons ces projets. Et pourquoi ces coalitions d'acteurs ne pourraient pas ensemble soutenir des propositions conjointes pour réhabiliter aussi partout l'intervention publique dont nous avons tous besoin ?


[1] Danone avait déjà lancé un 1e fonds d'investissement Livelihoods sur le carbone.

La coopération française soutient la première filière de cachemire durable en Mongolie

2015-02-05

Le ministère des Affaires étrangères et du Développement international (MAEDI), le ministère de l’Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF) et l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) s’unissent pour mettre en œuvre le projet : " Lier l'amélioration des pratiques d'élevage nomade à la production d'un cachemire durable dans le désert de Gobi, en Mongolie", avec le soutien financier du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM).

Du cachemire durable pour protéger un environnement dégradé
Dans la région de Bayankhongor, aux frontières du désert de Gobi, l’augmentation des troupeaux et le surpâturage conduisent progressivement à la dégradation d'un environnement riche et fragile. L'objectif principal du projet est de lutter contre cette dégradation en développant la première filière de cachemire durable grâce à l'amélioration des capacités des éleveurs à mieux gérer les ressources pastorales et à l'aménagement de points d’eau pour une meilleure répartition des troupeaux.

Un projet qui concilie préservation de l’environnement et développement
Cette initiative cofinancée par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) à hauteur de 1 200 000 €  sera mise en œuvre par l'association de solidarité internationale Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) en partenariat avec des coopératives d’éleveurs mongoles de chèvres.

« Autrefois produit de luxe, le cachemire est aujourd’hui à la portée de toutes les bourses. Sa démocratisation ne va pas sans causer de dégâts dans les zones d’Asie où il est produit et où des siècles d’histoire et d’héritage sont aujourd’hui menacés par l'engouement pour cette fibre ultra fine. Mais il est encore temps de réagir en soutenant le développement d'une filière de cachemire durable » explique Frédéric APOLLIN, directeur d’AVSF.

Stéphane LE FOLL, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, souligne que « ce projet contribue de par son caractère exemplaire à diffuser l'agro-écologie car il permettra de concilier performance économique, sociale et environnementale au profit du développement des populations locales. Ce projet prolonge les coopérations déjà importantes entre la France et la Mongolie sur les questions d’élevage et de sécurité alimentaire».

Annick GIRARDIN, Secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, se félicite de « la mise en place d’un projet innovant qui contribue au développement économique et social des territoires ruraux en Mongolie et à la conservation de leur capital naturel ».

Cette action de coopération d’un montant total de 3 600 000 € illustre parfaitement les priorités de la France  dans les pays partenaires et son soutien à l’agriculture familiale à travers l’aide publique française.

Plus d’informations sur ce projet

Contacts presse :

FFEM : Valérie FAKIR / fakirv@afd.fr / 01 53 44 39 41 MAEDI : Michel PRE / michel.pre@diplomatie.gouv.fr / 01 43 17 57 36 MAAF :  ministere.presse@agriculture.gouv.fr / 01 49 55 60 11 AVSF : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 48

Après les attentats en France, dialoguer et agir pour un monde plus tolérant et plus juste

2015-02-03

Tribune du Groupe Initiatives

Engagés depuis de longues années en faveur d’un développement durable et équitable de toutes les sociétés, nous souhaitons prendre la parole après les attentats commis en France du 7 au 9 janvier 2015, leurs suites et les multiples réactions qu’ils ont suscitées dans de nombreux pays.

Bien sûr, nous pensons aux victimes des attentats et à tous leurs proches. Nous pensons aussi à tous ceux qui, partout dans le monde, subissent quotidiennement des guerres, des actes d’intolérance, de persécution et de terreur.

L’idéologie dont se réclamaient les auteurs des attentats de Paris repose sur la haine et le rejet de celui qui pense différemment. Ce refus de la différence et son instrumentalisation, fondent également le projet de partis et groupes extrémistes à travers le monde. Face à cette montée des tensions qui se nourrissent des inégalités économiques, de l’exclusion sociale, de la désinformation et de la méconnaissance des autres cultures et des droits :

nous réaffirmons notre attachement indéfectible aux libertés fondamentales dont la liberté de pensée, la liberté de culte, la liberté d’expression et d’organisation qui avec l’égalité et la solidarité constituent les valeurs fondatrices des projets associatifs de nos organisations ; nous entendons les personnes blessées par certaines caricatures tournant en dérision leur foi ou des institutions religieuses ; nous récusons toutes les stratégies d’exploitation politique et terroriste de ces sentiments, où que ce soit, et nous appelons à la mobilisation des leaders politiques, religieux et intellectuels pour les contrer ; nous réaffirmons notre volonté de contribuer, avec l'ensemble de nos équipes engagées dans le monde, à la consolidation de sociétés plus démocratiques et plus égalitaires, bâties sur des valeurs de tolérance, de respect mutuel et de justice sociale et économique.

Ces orientations nourrissent les partenariats que nous développons partout dans le monde au service d'un projet citoyen commun. Dans cette perspective, nous cherchons à faire vivre entre partenaires un dialogue exigeant, équilibré et reposant sur des analyses approfondies et rigoureuses des situations (économiques, sociales et politiques) des territoires dans lesquels nous agissons.
C’est sur cette base que nous continuerons à nous engager dans de nombreux pays avec des organisations de la société civile, les pouvoirs publics, les collectivités locales, les institutions de recherche et des entreprises, particulièrement celles de l’économie sociale et solidaire. Avec une conviction : ce que nous construisons ensemble est plus important que ce qui nous sépare.

Collectif membre de Coordination SUD créé en 1993, le Groupe initiatives est un collectif de dix associations professionnelles de solidarité internationale et d’appui au développement, réunies afin d’unir et partager leurs expériences et leurs savoir-faire : Apdra-Pisciculture Paysanne, AVSF, Ciedel, Essor, Geres, Gevalor, Grdr, Gret, ID, Iram. www.groupe-initiatives.org

Climat : de Lima à Paris ou comment avancer le pied sur la pédale de frein

2014-12-16

De Lima à Paris ou comment avancer le pied sur la pédale de frein.

Paris, le 15 décembre 2014 – La 20e Conférence sur le changement climatique (COP20), qui a eu lieu à Lima du 1er au 12 décembre vient de se terminer. Pour Coordination Sud, alors que les négociations auraient dû poser les fondations de l’accord à conclure à Paris fin 2015, elles ont échoué à trouver des compromis et reportent de trop nombreuses décisions à la COP 21.


Au lendemain de la 20e Conférence sur le changement climatique, c’est un sentiment de déception et d’incertitude qui prévaut. Les négociations des 196 pays de la Convention Climat ont abouti à des décisions a minima, qui construisent l’accord de Paris sur des fondations fragiles. Cette situation est d’autant plus difficile à accepter que le sentiment d’optimisme prévalait à l’ouverture de la conférence et que les conditions semblaient réunies pour garantir son succès.

Une des avancées principales attendues était la définition de règles claires, équitables et contraignantes sur la façon dont les pays devaient s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le but était ainsi de s’assurer d’une méthode appropriée de rapprochement des données pour s’assurer que l’effort combiné des pays soit suffisant pour limiter le réchauffement global à +2°C.

Par ailleurs, le Fonds Vert devait commencer à être sérieusement abondé. Les 10 milliards contribués sont une première étape indispensable, mais insuffisante pour répondre à l’ensemble des besoins d’adaptation et de transition énergétique dans les pays les plus démunis qui se chiffrent en centaines de milliards de dollars.

Il apparaît clairement que les décideurs, notamment au sein des pays développés, déconnectés des réalités, restent enfermés dans une logique d’attentisme et repoussent à plus tard les décisions difficiles, alors qu’une action immédiate est indispensable pour éviter un emballement climatique incontrôlable et restaurer la confiance nécessaire à un accord ambitieux. Il ne s’agit pourtant plus de savoir qui fera le premier pas ; il faut que tout le monde se mette en marche.

« D’ici Paris, nous devons construire un accord qui soit capable à la fois d’inclure le monde entier dans une démarche de réduction d’émissions, tout en tenant compte des besoins immenses des populations les plus vulnérables face aux impacts du changement climatique», estime Carline Mainenti, chargée de plaidoyer à AVSF et administratrice de Coordination SUD référente de la commission Climat et développement.

Un autre élément d’inquiétude est la place très limitée laissée à l’agriculture dans les négociations officielles alors que la COP 17 à Durban en 2011 en avait ouvert les portes en proposant la mise en place d’un programme de travail dédié. Ce n’est qu’en 2015 que débuteront des ateliers de travail, sans aucune certitude sur les résultats et consensus qui en ressortiront. En laissant cette thématique conflictuelle en suspens, certains pays cherchent en effet à éviter la remise en cause de leurs modèles agricoles. En parallèle, la place grandissante qu’occupe la GACSA (Alliance Globale sur l’Agriculture Intelligente face au Climat), située en dehors de l’espace de dialogue des Nations unies et intégrant une très grande variété d’acteurs, y compris des multinationales de l’agro-business, éveille des inquiétudes dans la société civile.

Ce constat ne fait que mobiliser encore plus fortement la société civile et renforcer le rôle de la Coalition internationale, faisant le contrepoids du manque de volonté politique.

« Malgré une déception bien compréhensible sur de nombreux aspects, nous n’avons pas l’intention de relâcher notre effort et attendons des décisions politiques fortes des divers gouvernements en 2015, à commencer par la France », déclare Vanessa Laubin, chargée de projets au Geres et cheffe de file de la commission Climat et développement de Coordination SUD.

Les membres de Coordination SUD présents à Lima étaient:
Action contre la Faim : Peggy Pascal, ppascal@actioncontrelafaim.org
AVSF : Katia Roesch, k.roesch@avsf.org
Care : Aurélie Ceinos, ceinos@carefrance.org et Fanny Petitbon, petitbon@carefrance.org
CCFD Terre solidaire : Maureen Jorand, jm.jorand@ccfd-terresolidaire.org
GERES : Vanessa Laubin, v.laubin@geres.eu et Marina Gavaldão, m.gavaldao@geres.eu
Secours Catholique – Caritas France : Emilie Johann, emilie.johann@secours-catholique.org
Oxfam : Romain Benicchio, romain.benicchio@oxfaminternational.org

Contacts presse :
Christophe Lebel, c.lebel@avsf.org, 01 43 94 73 48
Bénédicte Bimoko, bimoko@coordinationsud.org, 01 44 72 03 78

Communiqué de Coordination Sud - Solidarité - Urgence - Développement

Agriculture et sécurité alimentaire à la COP20 : un non sujet ? Pas si sûr...

2014-12-12

ACF, AVSF, le CCFD-Terre Solidaire et le Geres ont participé aux négociations à Lima du 1er au 12 décembre 2014

Alors que les Etats s’apprêtent à s’accorder sur une déclaration commune devant clôturer la COP20 de Lima et poser les premiers jalons pour un accord à Paris l’an prochain, une fois encore, le secteur agricole n’a fait l’objet d'aucune discussion officiellement. Pourtant, en marge des négociations, le concept « d'agriculture intelligente face au climat » était dans toutes les bouches.

Le secteur agricole est pourtant un sujet clef pour les négociations climatiques. En effet, 23% des émissions de gaz à effet de serre lui sont attribuables. Pourtant, les paysans sont sans aucun doute, les premières victimes des impacts des changements climatiques.

Les 805 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde nous le rappellent : les systèmes alimentaires ne parviennent pas à subvenir aux besoins de tous aujourd’hui.

D’ici 2080, les changements climatiques entraineront 600 millions de personnes supplémentaires vers l’insécurité alimentaire. Raréfaction des pluies, chute des rendements et de la qualité nutritionnelle des aliments, appauvrissement des sols. Climat, agriculture et sécurité alimentaire et nutritionnelle sont indissociables.

Pourtant, les Etats ne parviennent pas à répondre à cet enjeu dans le cadre de la COP. Les divergences entre pays sont encore très importantes. Certains, comme les États-Unis, le Brésil ou encore l’Argentine, dont les modèles agricoles sont les plus polluants s’efforcent d’éviter toute discussion concernant des modèles agricoles durables au service de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de tous.

Pire, l'unique mention faite de la sécurité alimentaire pourrait ne pas être intégrée au texte de décision de Lima. Certaines branches de l’agriculture ont cependant été mentionnées dans les textes, comme l’agroforesterie et le sylvopastoralisme qui deviennent de nouvelles activités éligibles pour des financements dans les mécanismes de développement propre (MDP). On ne peut que craindre les effets négatifs de la financiarisation des ressources naturelles, des terres et des matières premières agricoles qu’entrainent de tels mécanismes.

Mais en marge de l’assemblée plénière, il a finalement été beaucoup question d’une certaine agriculture : l’agriculture intelligente face au climat (climate smart agriculture).

Ateliers, événements, publications et communiqués de presse … Pour beaucoup cette agriculture, semble être une « solution miracle » et il devient ainsi de plus en plus clair que l’Alliance globale qui l’a porté pourrait devenir  l’antichambre des négociations sur l’agriculture.

Nous craignons fort que dans les prochains mois, ce soit cette expression fourretout et auto-proclamée qui apparaisse dans les textes officiels validant ainsi certaines pratiques agricoles qui pourraient être nuisibles à l’environnement et à la sécurité alimentaire. En attendant, la trentaine de membres de l’Alliance parmi lesquels la France, les Etats-Unis mais aussi McDonalds’, Cargill et Yara se réuniront la semaine prochaine à Rome pour continuer le travail sur l’initiative… et avancer ce cheval de Troie en parallèle des négociations officielles et du cadre de gouvernance des Nations Unies.

Contacts presse :
Action contre la faim : Karima Zanifi : kzanifi@actioncontrelafaim.org 01 70 84 72 37
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières : Christophe Lebel 01 43 94 73 48
CCFD- Terre Solidaire : Karine Appy 06 66 12 33 02
GERES : Mathieu Grapeloup m.grapeloup@geres.eu

Communiqué d'Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, d'Action Contre la Faim, du CCFD - Terre solidiare et du GERES.

L'agriculture familiale absente des négociations sur le climat

2014-11-27

COP20 de Lima : une étape décisive pour la conclusion d’un accord ambitieux en 2015

La 20e Conférence sur le changement climatique (COP20), se tiendra à Lima du 1er au 12 décembre. 2014. Ce sera une étape décisive avant Paris Climat 2015. Pour Coordination SUD, la conclusion d’un accord à la hauteur du défi est à portée de main. Les gouvernements, à commencer par la France, doivent se montrer exemplaires et ne pas relâcher leurs efforts.

La COP20 de Lima sera déterminante pour répondre à l’urgence climatique. Dernière phase de négociations avant la COP21 de Paris, qui devrait aboutir à un accord international décisif, la Conférence de Lima permettra de poser le rythme de l’année 2015 et de définir les fondations de l’accord, en particulier le niveau d’engagement des Etats.

Les évolutions récentes permettent d’être optimistes. Les marches du 21 septembre ont replacé la lutte contre le changement climatique au coeur de l’agenda politico-médiatique. Le Fonds vert pour le climat a été capitalisé à hauteur de 9,7 milliards de dollars sur les 15 milliards espérés cette année. D’autres contributions devraient être annoncées à Lima. La France a déjà promis d’abonder le fonds à hauteur de 1,35 milliards de dollars (dont 489 millions de dons).

« Coordination SUD salue le niveau d’engagement des pays développés, dont la France, mais restera attentive à l’additionnalité des fonds accordés au climat et leur nature », rappelle Jean-Louis Vielajus, président de Coordination SUD.

« Les pays devront esquisser une feuille de route globale des financements bilatéraux sur le climat d’ici à 2020 afin de renforcer la prévisibilité et garantir l’augmentation progressive des financements publics », nuance encore Vanessa Laubin, chargée de projets au Geres et cheffe de file de la commission Climat et développement de Coordination SUD.

Coordination SUD attend de la France, qui présidera la Conférence Paris 2015, qu’elle s’assure que toutes les voix soient représentées dans les négociations, y compris celles des populations les plus vulnérables ; qu’elle soutienne les solutions qui permettent réellement d’assurer le double défi du changement climatique et du droit à un développement équitable.

Les ONG de Coordination SUD mettent en garde les Etats qui seraient tentés de recourir à des mécanismes ou pratiques dépourvus de règles communes et de garde-fous. D’autre part, les ONG de Coordination SUD présentes à Lima rappellent que l’agriculture est le secteur économique le plus vulnérable au climat. Elles appellent donc au renforcement de la place de l’agriculture dans les négociations, afin de mettre au coeur de l’accord la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la promotion de modèles agricoles vertueux. Tous les types d’agricultures n’ont pas le même niveau de vulnérabilité ni de responsabilité face au dérèglement climatique.

« Alors que les agriculteurs familiaux des pays du Sud représentent l’immense majorité des exploitants, ces derniers demeurent absents des négociations internationales sur le climat », regrette Carline Mainenti, responsable de plaidoyer à Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières et administratrice de Coordination SUD.

Les membres de Coordination SUD présents à Lima sont :

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières : Katia Roesch, Action contre la faim : Peggy Pascal, Care : Aurélie Ceinos et Fanny Petitbon CCFD – Terre solidaire : Maureen Jorand GERES : Vanessa Laubin et Marina Gavaldão, Secours Catholique : Emilie Johann, Oxfam : Romain Benicchio,


Contact presse AVSF : Christophe Lebel

Rencontre Coordination SUD - François Hollande : dialogue constructif mais des inquiétudes demeurent

2014-09-20

En préparation du Sommet sur le climat de New York et de l’Assemblée générale des Nations unies, des représentants d’ONG environnementales et de développement, dont Coordination SUD, ont été reçues ce matin par François Hollande. Une occasion de dialoguer avec le Président de la République sur les enjeux majeurs. Malgré les engagements du chef de l’État, les ONG françaises restent vigilantes et appellent à une plus grande ambition de la France.

Coordination SUD qui rencontrait François Hollande le 20 septembre, salue le maintien du dialogue du Président de la République avec les représentants d'ONG, comme il s'y était engagé avant chaque sommet international. Des entretiens réguliers essentiels au vu des échéances de l'agenda international (post-2015 et climat) et de la multiplicité des crises humanitaires, notamment au Proche-Orient, sur lesquelles la France doit jouer un rôle de premier plan.

L'Assemblée générale de l’ONU du 24 et 25 septembre 2014, adoptera des Objectifs de développement durable, intégrant les questions environnementales à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique, alors que les Objectifs du millénaire pour le développement - qui arrivent à échéance en 2015 - ne seront que partiellement atteints. Si les propositions sont globalement satisfaisantes, Coordination SUD estime que la place accordée à la croissance économique, vue comme le principal moteur du développement durable est trop importante. Le développement économique à lui seul ne peut assurer un développement équitable pour tous.

D'autre part, le Sommet sur le climat du 23 septembre qui rassemblera les chefs d’États et de gouvernement, constituera une étape importante pour la réussite de la conférence de Paris en 2015. Jean-Marc Boivin, vice-président de Coordination SUD, rappelle que « les populations les plus vulnérables au changement climatiques sont dans les pays pauvres, et deux-tiers des actions d’urgence des ONG sont liées aux catastrophes climatiques ».

En pleine année internationale de l'agriculture familiale, une alliance pour une « agriculture intelligente face au climat » (Climate-Smart Agriculture) devrait être lancée à New York. François Hollande a confirmé que la France s’y engagerait. Les ONG françaises expriment leur ferme opposition à cette décision compte tenu des fortes inquiétudes que soulève l’Alliance « Le choix de la France de s’y impliquer pour infléchir ses orientations de l’intérieur est une stratégie hasardeuse, qui revient à cautionner l’initiative » souligne Vanessa Laubin, chargée de mission au Geres et cheffe de file de la Commission Climat et développement de Coordination SUD.

Enfin, Coordination SUD a alerté le Président de la République sur la confusion entretenue entre intervention militaire et action humanitaire. Les principes du droit international humanitaire, dont se revendiquent les ONG, affirment la nécessaire neutralité et impartialité pour répondre aux besoins de toutes les populations, sans distinction.

Le Président s’est engagé à rencontrer de nouveaux les ONG, en amont de toutes les grandes échéances internationales, ce dont se félicite Coordination SUD.

Contact presse : Bénédicte Hermelin Tél : 06 75 86 91 68

ONG internationales, comment être toujours plus efficaces ?

2014-09-03

A l’occasion du Forum mondial Convergences des 8 et 9 septembre 2014 au Palais Brongniart à Paris, l’ONG « Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières » (AVSF) et le Groupe Initiatives invitent à débattre sur les défis, les pratiques et nouveaux métiers des associations de développement et des acteurs de l'économie sociale et solidaire pour démultiplier leur impact.

Les ONG de développement n'ont pas à rougir des succès qu'elles ont obtenus dans leurs actions au bénéfice d'un développement inclusif, équitable et durable des territoires.  Depuis plus de 40 ans, elles ont porté des innovations nombreuses, en soutenant notamment l'émergence d'acteurs de l'économie sociale et solidaire au Sud : mutuelles de santé, coopératives agricoles, etc... Pourtant, elles ne peuvent pas se contenter de réussites d'innovations locales pour contribuer à des transformations sociales, économiques et politiques de grande envergure. La démultiplication de leur impact est au cœur de leurs préoccupations actuelles. 

 « Au Cambodge, depuis 20 ans, nous avons formé plus de 1 500 agents villageois vétérinaires, dans un pays qui manquait cruellement de services vétérinaires. Nous avons toujours associé l'Etat à l'action qui soutient aujourd'hui pleinement ce dispositif, de même que les vétérinaires privés dont le rôle de supervision de ces agents a été confirmé » souligne Frédéric APOLLIN, Directeur Général d’AVSF. « Nous avons créé des associations d'agents vétérinaires, pour mieux organiser et pérenniser la vente de leurs services. Aujourd'hui, le territoire cambodgien est couvert par un service vétérinaire de qualité, garant de revenus pour les familles paysannes et de sécurité sanitaire pour toutes les populations. »

Rejoignez-nous pour en débattre lundi 8 septembre 2014 à 16h30 pour la conférence :
"Changez d’échelle : comment démultiplier l’impact social des ONG et des acteurs de l’ESS ? » co-organisée par le Groupe Initiatives et l’Atelier Ile-de-France.

Inscription obligatoire sur convergences.org/forum-mondial/participer

+ d’informations sur convergences.org/forum-mondial-2014/programme

Rejoignez nous également sur le stand d'AVSF les 8 et 9 septembre prochains pour découvrir les actions engagées en faveur de plus de 700 000 hommes et femmes paysans dans le monde. Des produits issus de l’agriculture bio et du commerce équitable de coopératives, groupements et entreprises paysannes du Sud vous y seront proposés à la dégustation.

Contact presse : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 48

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une association de solidarité internationale qui agit pour soutenir l'agriculture paysanne :

AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes. AVSf mène 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes). AVSF est composé d'une équipe de 300 salariés, dont 85 % issus des pays où sont menés les projets de développement.

La création d’un environnement propice au développement durable du pastoralisme au Mali

2014-04-23

Colloque National sur
«La création d’un environnement propice au développement durable du pastoralisme au Mali »

La “Déclaration de Nouakchott”, adoptée par les chefs d’Etats et de gouvernements des six pays sahélo-sahariens (Burkina Faso, Mali Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) dont le Mali et, issue du forum de haut niveau sur le pastoralisme, qui s’est tenu en octobre 2013 a fixé pour objectif de «sécuriser le mode d’existence et les moyens de production des populations pastorales et accroître le produit brut des activités d’élevage d’au moins 30% dans les six pays sahéliens au cours des cinq prochaines années, en vue d’augmenter significativement les revenus des pasteurs dans un horizon de 5 à 10 ans».


Répondant à cet appel, les organisations de la société civile pastorale du Mali, sous le patronage du Ministère du Développement Rural et, avec le soutien des partenaires techniques et financiers, ont organisé un colloque national sur le pastoralisme du 16 au 17 Avril 2014, à Bamako.
Une centaine de participants représentants des pasteurs, le secteur privé, l’administration et les services techniques, les collectivités, la recherche et les partenaires techniques et financiers, venus de toutes les régions du pays y ont pris part. Ensemble, ils ont contribué à évaluer les acquis et réalisations mais aussi, à identifier les enjeux qui subsistent pour atteindre les ambitions contenues dans la Déclaration de Nouakchott.


Ils ont ainsi rappelé l’importance du pastoralisme pour le Mali et ses potentialités à travers : (i) son cheptel, (ii) ses ressources naturelles, (iii) son savoir-faire ancestral. Autant d’atouts qui font qu’aujourd’hui le pastoralisme est un levier de croissance et de développement économique pour les territoires qu’il anime et structure ; un puissant instrument de lutte contre la pauvreté ; un facteur de sécurité alimentaire et nutritionnelle ; et le socle de la stabilité et de la paix.


Cependant, les participants ont tenu à souligner que les populations pastorales ont été durement éprouvées par la récente crise de sécurité et, structurellement par, la récurrence des évènements climatiques extrêmes qui érodent leurs moyens d’existence et, fragilisent donc leurs capacités d’adaptation face aux chocs. Cette année encore ces menaces subsistent avec acuité.
En effet, malgré l’apport considérable du secteur, les populations pastorales ont faiblement bénéficié des politiques nationales et régionales de développement, alors que leurs besoins en infrastructures, en services de production (appui conseil, services vétérinaires, crédit, intrants zootechniques), en services de base (santé, éducation, eau potable) et en sécurité sont très loin d’être couverts. De plus, les politiques publiques, y compris celles de la décentralisation, ont rarement pris en compte les spécificités de ces populations, de sorte que leur inclusion politique demeure en grande partie à réaliser.

Or, dans un contexte de croissance démographique et urbaine, la demande forte en produits d’origine animale constitue une opportunité économique et offre un cadre favorable à la concrétisation de l’objectif de Nouakchott. Cependant, compte tenu de la compétition croissante autour des ressources naturelles, il est nécessaire d’oeuvrer à l’amélioration de la compétitivité des filières, au renforcement des services de production et au renforcement de la sécurité des biens, droits et moyens d’existence des peuples pasteurs, à l’accès aux services de base et à leur inclusion politique. Pour se faire les participants recommandent d’articuler un plan d’action prioritaire autour des axes d’intervention suivants :

Définir une nouvelle Politique Nationale d’Elevage, accompagner sa mise en oeuvre par la définition des stratégies adaptées pour le pastoralisme dans le cadre de la PDA / PNISA ; Assurer l’application effective des textes législatifs et réglementaires essentiels au pastoralisme, leur diffusion et, procéder à une relecture prioritaire de ceux liés à la commercialisation du bétail (y accords bilatéraux), à la sécurisation de l’espace et des autres ressources pastorales et, poursuivre l’actualisation de la législation vétérinaire ; Garantir la prise en compte de dispositions pour l’accès et l’utilisation communautaire des ressources pastorales dans la nouvelle politique foncière Agricole et, s’engager pour sécuriser la mobilité par l’identification et l’immatriculation des espaces pastoraux ; Adapter l’accès aux services sociaux de base de santé et d’éducation à la mobilité des communautés pastorales ;

1. Le renforcement des services à la production :

Assurer la couverture sanitaire dans les zones pastorales à travers la mise en place de mesures incitatives pour l'installation et la mobilité des vétérinaires ; Assurer la disponibilité des intrants vétérinaires de qualité sur l’ensemble du territoire ; Faire l'état des lieux de l’hydraulique pastorale pour améliorer le maillage en points d'eau ; Opérationnaliser et rendre accessible le Fonds National d’Appui à l’Agriculture pour le secteur de l’élevage ; Créer des fonds de garantie et d'assurance aux pasteurs auprès des institutions financières ;

2. L’amélioration de la compétitivité des filières :

Soutenir la mise en place d’une interprofession ; Garantir sur le marché, comme espace public, l’accès de toutes les parties à l’information pour faire respecter la concurrence et l’équité dans les transactions avec l’implication effective des pasteurs dans la gestion des marchés ; Rapprocher les équipements productifs (parc de vaccination, marché à bétail, aire d’abattage, points d’eau pastoraux) des zones de production pour accroître le volume des transactions sur le territoire national ;

3. La sécurité des biens, droits et moyens d’existence des peuples pasteurs, à l’accès aux services de base et à leur inclusion politique :

Mettre en place une base de données SAP exploitable par tous les acteurs gérée par la commission communale SAP avec l'appui des services techniques et la participation effective des pasteurs; Promouvoir des schémas et des plans d’aménagement communaux dans le cadre d'une vision régionale avec la mise en place des conventions locales ; Fait à Bamako le 17 Avril 2014

Des luttes paysannes justes et légitimes pour des agricultures paysannes performantes !

2014-04-17

17 avril : une journée symbolique des luttes paysannes
Le 17 avril 1996, dix-neuf paysans du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre du Brésil (MST) étaient assassinés par des tueurs à la solde de grands propriétaires terriens. Depuis, chaque année, le 17 avril est l'occasion saisie par de nombreuses organisations paysannes et de la société civile pour sensibiliser aux luttes des paysans d'ailleurs et d'ici. En cette Année Internationale de l'agriculture familiale, cette journée prend donc une dimension toute particulière : qu'il s'agisse de défendre leur droit à garder et échanger leurs propres semences, de lutter contre des accaparements de plus en plus nombreux de terres et d'eau, de résister à la concurrence déloyale sur les marchés agricoles, partout dans le monde, des paysans, hommes et femmes, se battent au quotidien contre les multiples exclusions qui les menacent encore et toujours, quand il ne s'agit pas tout simplement de marginalisation culturelle et éducative. Ces luttes sont nombreuses, trop souvent et malheureusement sans grand bruit médiatique !

Car paradoxe ! Loin des archaïsmes dont certains les accusent encore, ces agricultures paysannes - celles où le travail reste éminemment familial, avec un lien très fort au territoire – sont pourtant très innovantes et modernes pour répondre à ce que nous sommes tous en droit d'attendre légitimement aujourd'hui de nos agricultures : fournir une alimentation de qualité, saine et suffisante pour tous, créer des emplois sur les territoires en même temps que des revenus décents pour les paysans, protéger l'environnement, la biodiversité et le climat, et promouvoir in fine une croissance économique inclusive. "Si l'agriculture industrielle et capitalistique peut contribuer à relever le défi alimentaire, les agricultures paysannes sont sans nul doute mieux placées et incontournables pour répondre à ces défis combinés", ajoute Frédéric APOLLIN, directeur d’AVSF.

AVSF depuis 35 ans aux côtés des paysans
Depuis plus de 35 ans, AVSF accompagne les luttes de ces familles et organisations paysannes, et se mobilise ici comme là-bas avec ses partenaires, auprès des Etats et organisations internationales pour des décisions politiques en leur faveur. A l’occasion de cette Journée mondiale des luttes paysannes, AVSF et ses partenaires de la commission "Agriculture et Alimentation" de Coordination Sud publient un document pour rappeler la nécessité d’une reconnaissance politique de l'efficacité et des performances des agricultures paysannes.

Tout au long de l’année, AVSF se mobilise pour signifier que ces luttes paysannes ne sont pas de simples faits divers : elles sont légitimes et cruciales pour défendre des agricultures paysannes performantes, capables d’innover pour produire plus et mieux grâce à des pratiques de production agroécologiques. C'est le message que nous porterons dans des établissements de l’enseignement agricole,  lors de la prochaine Quinzaine du Commerce équitable, aux Assises de la coopération et du développement de la Région Rhône Alpes, et lors du Forum international de la société civile qu'AVSF co-organise dans le cadre de l’AIAF en novembre 2014 à Lyon.

Contact presse : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 48

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une association de solidarité internationale qui agit pour soutenir l'agriculture paysanne :

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Un beau design pour une belle cause !

2014-04-09

Vente événementielle du 14 au 20 avril 2014, les t-shirts en coton bio réalisés par de jeunes designers et vendus en série limitée sur www.freshcollabs.com seront au profit de 1 300 femmes veuves et éleveuses de poules au Sénégal soutenues par l’association de solidarité internationale « Agronomes et Vétérinaires sans Frontières ».

Good People & Great Design for Real Acts
Fresh Collabs, start-up fraîchement créée par trois jeunes entrepreneurs nantais, se lance dans la commercialisation solidaire de t-shirts en édition limitée. Sous le slogan « Good People & Great Design for Real Acts », Fresh Collabs propose chaque semaine des t-shirts créés en édition limitée par des designers talentueux du monde entier. 5 € par produit vendu de chaque collection seront versés à une association caritative. « L’idée c’est d’apporter la créativité de designers talentueux sur un produit de qualité, à un prix abordable et en ajoutant une dimension solidaire à l’acte d’achat du consommateur », explique Manuel LERAY, Directeur général et co-fondateur de Fresh Collabs.

Au profit de veuves Sénégalaises
Les ventes de la semaine du 14 au 20 avril 2014 seront versées à l’association « Agronomes et Vétérinaires sans Frontières » qui soutient 1 300 femmes éleveuses de volailles au sud du Sénégal.  « Les femmes de notre fédération ont perdu leurs maris et ont dû trouver une solution quasi immédiate pour nourrir leur famille. L’argent de l’activité volaillère permet de soigner les enfants, de leur donner à manger correctement et de leur permettre de suivre des études ! »  témoigne Mariama DIALLO, Présidente de la fédération d’éleveuses.

Découvrez la vidéo et la collection exclusive de t-shirts design et bio au profit d'AVSF.

Contact presse : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 4801 43 94 73 48

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une association de solidarité internationale qui agit pour soutenir l'agriculture paysanne :

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L'aide aux pays les plus pauvres en danger sous la gauche ?

2014-04-07

Lettre ouverte à François Hollande sur les coupes budgétaires dans l’aide aux pays les plus pauvres.
Tribune rédigée par Coordination SUD, co-signée par Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières et publiée par Libération du 7 avril 2014

Monsieur le Président de la République, « Pouvons-nous encore, au regard des difficultés que nous traversons sur le plan économique, sur le plan budgétaire, pouvons-nous encore conserver une politique ambitieuse de développement ? » Il y a un an, en clôturant les Assises de la solidarité internationale, vous vous étiez poser  cette question, pour répondre immédiatement et sans ambigüité par l’affirmative. « Compte tenu de son rang, de sa place, de son histoire, de ses valeurs, je réponds oui. Nous le pouvons, nous le devons, nous le ferons », disiez vous.

Or, un an plus tard, où en est-on ? Non seulement, votre affirmation, pourtant forte et claire, ne s’est pas traduite dans les faits, puisqu’en 2013 le niveau d’aide au développement accordé par la France est en baisse. Mais, sous prétexte de modernisation de l’Etat  un risque encore plus important plane aujourd’hui sur l’aide vers les pays les plus pauvres. Un risque que les orientations prioritaires promues par votre gouvernement depuis près de deux ans soient vidées de leur substance. Et un risque bien réel pour des budgets destinés notamment à la santé materno-infantile, aux programmes d’appui à la gouvernance, au Fonds de lutte contre le sida et le paludisme, qui, pourtant, ont montré leur efficacité !

Alors que la France ne cesse de réaffirmer son engagement international de consacrer 0,7 % de son revenu national brut à l’aide au développement, la réalité est donc bien différente. Aujourd’hui, seul 0,46 % du revenu national contribue à cette politique, soit un investissement budgétaire réel  d’environ 4 milliards d’euros, sur un budget total de plus de 407 milliards. Cette contribution déjà insuffisante ne devrait subir, sous aucun prétexte, de nouveaux coups de rabot. Quel bénéfice économique extraordinaire tirerait-on en France de nouvelles réductions sur un budget aussi faible ? La réalité est qu’il sera à peine mesurable, son impact quasi nul en France. Pour les plus pauvres de la planète les conséquences seront, en revanche, autrement considérables, y compris en termes de vies humaines, pour tout dire. En 2012, l’aide française a permis de scolariser 10 millions d’enfants et d’améliorer l’accès à l’eau potable pour près de 2 millions de personnes. 16 pays d’Afrique subsaharienne, dont de nombreux parmi les pays prioritaires de l’aide française, sont aujourd’hui en bonne voie de réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015. Autant de preuves que l’aide au développement, un investissement aux effets plus que décuplés par rapport aux sommes dépensées est source de progrès, que nous, citoyens français, pouvons être fiers d’y contribuer. Pour la France, la 5e puissance économique mondiale, renier aujourd’hui – sans le dire, bien sûr - ses engagements internationaux, serait renoncer à une exigence de solidarité dans le monde extrêmement inégalitaire que nous connaissons. Ce serait faire, sans l’avouer, payer les effets de notre crise aux populations les plus pauvres de la planète. Concrètement, ce serait priver, sans vouloir le reconnaître, des enfants d’éducation, de vaccins, des malades de traitement contre le sida ou le paludisme, des agriculteurs de semences, des réfugiés d’abris et des citoyens d’électricité, de routes et de tous les moyens qui leur permettraient de sortir de l’extrême pauvreté.

Est-ce dire que rien n’a bougé sur ce sujet en France ? Non. Et c’est une raison de plus pour aujourd’hui vous alerter. En un an, la France a fait évoluer sa politique de développement en se dotant d’une loi d’orientation qui contribuera à améliorer la transparence, favorisera le débat public et permettra de mieux informer les  citoyens des réalisations et des résultats de cette politique. Les députés, très mobilisés ont d’ailleurs été nombreux à le souligner lors des débats dans l’hémicycle sur cette loi. Les principes sont là et sont louables mais les moyens manquent. Nombreux sont ceux qui ont ainsi regretté de ne pas voir inscrit, dans le texte, l’engagement d’une trajectoire ascendante pour atteindre l’objectif des 0,7 %, et les moyens budgétaires pour y parvenir. On pourrait, certes, se satisfaire d’orientations louables et de bons principes  - mais dans des situations de crise qui vous ont mobilisé personnellement comme celles que traversent la Centrafrique aujourd’hui, le Mali ou la Syrie, ou, quand il s’agit de faire face aux effets pour des millions de personnes des conséquences du changement climatique, l’aide au développement est cruciale. Non pas une aide qui mettrait sous perfusion ces Etats, en nourrissant une dépendance que leurs citoyens eux-mêmes rejettent, mais bien une aide qui permette aux populations les plus vulnérables de faire face aux chocs immédiats et aux institutions nationales de se réformer pour créer les cadres d’un développement durable.

Un an après votre discours aux Assises de la solidarité internationale, nous ne pouvons croire que vous acceptiez   que la réponse à ces défis soit dans de nouvelles coupes budgétaires, qui pour être faites sans publicité n’en seront pas moins réelles. Un tel chemin est incompatible avec une politique française de développement « ambitieuse » qui pour redevenir crédible doit l’être politiquement mais aussi financièrement. Pour qu’elle reste un des piliers majeurs de l’action étrangère de la France votre ambition se traduira-t-elle dans le budget 2015 et celui des années à venir ?

Liste des signataires
Jean-Louis Vielajus, Président, Coordination SUD
Frédéric Apollin, Directeur général, Agronomes et Vétérinaires sans frontières (AVSF)
Luc Lamprière, Directeur général, Oxfam France
Friederike Röder, Directrice, ONE France
Bruno Spire, Président, AIDES
Dr Thierry Brigaud, Président, Médecins du Monde (MDM)
Jean-Marc Boivin, Directeur, Handicap International France
Pierre Jacquemot, Président, GRET
Dr Louis Pizarro, Directeur, SOLTHIS
Georges Morizot, Président, Gevalor
Alain Raymond, Directeur de pôle, France Volontaires
Dr A. Le Vigouroux, Président, Association des professionnels de santé en coopération (ASPROCOP)
Kristel Malègue, Coordinatrice, Coalition Eau
Khady Sakho Niang, Présidente, Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations (FORIM)
Jean-Daniel Balme, Directeur, Service de Coopération au Développement (SCD)
Kadiatou Djidja Diallo, Vice-présidente, Association de Jeunes Guinéens de France (AJGF)
Jean-Charles Ahomadegbe, Président, Conseil des Béninois de France (CBF)
Bernard Pinaud, Délégué général, CCFD-Terre Solidaire
Hakima Himmich, Présidente, Coalition PLUS
Pierre Perbos, Président, Réseau Action Climat-France (RAC)
Mike Penrose, Directeur général, Action contre la Faim (ACF)

Changement climatique : le défi de notre siècle

2014-03-28

Soyons clairs : le changement climatique n’est pas un concept abstrait mais une réalité quotidienne pour de nombreuses familles, communautés et nations. Ironie du sort, il affecte particulièrement les populations vulnérables qui sont pourtant les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre. Face au scepticisme de certains, les chiffres sont sans appel. La Terre s’est déjà réchauffée de 0,8°C depuis 1850. Elle se réchauffera de 1,7°C d’ici 2100 si des mesures efficaces sont prises et, de beaucoup plus - de 4 à 5°C - selon le pire des scénarios qui correspond malheureusement aux évolutions actuelles d’émissions de gaz à effet de serre.

« Quelques degrés de plus, où est le problème ? »

Lorsque certaines régions se réchaufferont de 1°C, d’autres seront impactées par des hausses de températures moyennes supérieures à 6°C, rendant invivables de vastes régions du globe déjà touchées par la malnutrition, l’insécurité alimentaire et la pauvreté chronique.

Savez-vous qu’une hausse du niveau moyen de la mer d’ici à 2100 de 50 à 80 cm est prévu sur les côtes bretonnes et que 10% de la population mondiale habite une zone menacée par la montée des eaux ?

Savez-vous aussi qu’il est estimé que la disponibilité en eau de nombreuses régions du monde va réduire de 20% pour chaque degré supplémentaire de réchauffement global alors que le nombre d’habitants augmente ?

Savez-vous enfin que nous ne sommes pas tous égaux devant les conséquences de ce changement ? Les femmes et les enfants ont 14 fois plus de chance de mourir que les hommes lors de catastrophes naturelles1 comme les inondations qui risquent d’augmenter.


La version provisoire du volet « Impacts » du 5e rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), composé de plus de 800 chercheurs, qui sera publié le 29 mars, vient confirmer que le changement climatique creuse les inégalités et crée une vulnérabilité supplémentaire, en entravant le développement de pays déjà marqués par la pauvreté chronique. Alors que le monde s’inquiète de pouvoir nourrir ses habitants dont le nombre augmente chaque jour, avec environ 842 millions de personnes souffrant de la faim, et plus de 180 millions d’enfants touchés par la malnutrition2, le rapport publie des chiffres inquiétants sur les impacts négatifs attendus sur la santé, la raréfaction des ressources en eau, la baisse des rendements agricoles, la sécurité alimentaire, l’économie et, plus généralement sur la sécurité des populations3. Le rapport estime que les coûts pour l’adaptation devraient atteindre 70 à 100 milliards de dollars par an d’ici 2050.

Les impacts du changement climatique ne connaissent pas de frontières, ils se diffusent partout et inégalement. Ils frappent d’abord les plus vulnérables.

Soyons honnêtes : le rapport du GIEC est anxiogène et ce n’est pas le premier rapport à nous alerter sur l’urgence de la situation. Pourtant la volonté politique et les financements promis par les Etats développés depuis 2009 ne sont toujours pas au rendez-vous. Nous devons nous donner les moyens de mettre en oeuvre des politiques communes et équitables pour faire face à ce défi mondial à la fois en réduisant les émissions mondiales et en luttant contre les impacts du changement climatique.

Les solutions existent. Par exemple, pour appuyer les plus vulnérables, nous, ONG et nos partenaires des sociétés civiles du Sud, avons démontré que généraliser les systèmes d’alerte précoces, sensibiliser les pouvoirs publics locaux à la gestion des risques, investir dans la recherche et les politiques publiques d’appui aux systèmes de production agricoles durables comme l’agro-écologie, améliorer l’accès aux moyens financiers et à l’appui aux petits agriculteurs et éleveurs ou encore optimiser la gestion des ressources naturelles améliorent durablement les conditions de vie des populations vulnérables. En investissant par exemple dans des systèmes de prévisions météorologiques et de diffusion de cette information dans les pays en développement les bénéfices financiers seraient de 4 à 36 fois supérieurs aux coûts4.

Soyons au rendez-vous : 2014 et 2015 offrent des opportunités majeures pour profiter d’une mobilisation citoyenne d’envergure afin d’inciter les puissances mondiales à un engagement politique fort. La France, en tant qu’acteur-clé de l’Union Européenne et hôte de la Conférence des Parties organisée par les Nations-Unies en 2015 (COP21)5, doit faire preuve à la fois d’exemplarité à travers sa politique de transition énergétique et de financement de l’adaptation, de cohérence dans son action climat/développement, mais aussi de leadership en encourageant l’adoption par l’Union Européenne d’une politique énergie-climat bien plus ambitieuse6. Nous demandons à nos représentants politiques, enfin, de s’engager sérieusement dans la lutte contre le changement climatique, notamment en mettant tout en oeuvre pour qu’un accord climatique ambitieux, contraignant, juste, soit obtenu. Ce sont l’ensemble des acteurs qui doivent aujourd’hui assumer leurs responsabilités face au changement climatique : Etats, mais aussi organisations internationales, société civile, recherche, secteur privé.

Chaque négociation politique ratée nous expose un peu plus, et en particulier les populations les plus vulnérables, aux effets dévastateurs du changement climatique. L’heure est venue de s’attaquer ensemble au plus grand défi de ce début de siècle. L’inaction coûtera bien plus cher : en vies et en dommages matériels.

1 Gender and Disaster, UNDP, 2010 / Peterson, 2007
2 Source: FAO, 2013, The State of Food Insecurity in the World 2013
3 Global Security Defense Index on Climate change, 2013. Le changement climatique est considéré comme une menace majeure pour la sécurité nationale et internationale par plus de 110 gouvernements.
4 Source: Banque Mondiale, 2013, Managing Risk for Development
5 Au cours de laquelle un accord climatique international et contraignant à la fois pour les pays développés et en développement et respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée, devrait être conclu.
6 Les ONG préconisent l’adoption de trois objectifs contraignants sur l’énergie pour 2030 :55% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, 40% d’énergies renouvelables, 45% d’amélioration en termes d’efficacité énergétique.

Tribune rédigée par la Commission Climat-Développement de Coordination SUD
4D, ACF, AVSF, CARE, CARI, CCFD-Terre Solidaire, GERES, GEVALOR,
Gret, ID, Médecins du Monde, Oxfam, Planète Urgence, Solidarités Internationale

Télécharger la tribune

Un nouveau projet pour la transition agro-écologique et l’agriculture familiale durable au Togo

2014-03-10

En cette Année Internationale de l’Agriculture Familiale, le Ministère de l’Agriculture de l'agroalimentaire et de la forêt (MAAF) et l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) se sont unis pour porter et mettre en œuvre le projet : « Durabilité et résilience de l’agriculture familiale » dans la région des Savanes au Togo.

L'objectif du projet est d'accompagner une dynamique de préservation, de gestion durable et de restauration des sols dans la partie nord-ouest de la région des Savanes, grâce à la formation et la diffusion de pratiques agro-écologiques et le développement des systèmes agroforestiers. Il marque l’importance accordée par le Ministre Stéphane LE FOLL au soutien de l’exploitation familiale et à la promotion de l’agro-écologie, notamment en Afrique et dans les pays les plus pauvres.

L’agro-écologie : une solution contre l’insécurité alimentaire

Cette initiative sera mise en œuvre par l'association de solidarité internationale Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) en partenariat avec des institutions togolaises expérimentées et des organisations de producteurs.  Elle ciblera une zone particulièrement sensible aux aléas climatiques où sévit l’insécurité alimentaire. Le Ministre, Stéphane LE FOLL, souligne «  j’attache une importance particulière au soutien de l'exploitation familiale et à la promotion des pratiques d'agriculture durable privilégiant une approche agro-écologique, notamment en Afrique et dans les pays les plus pauvres ».

«  Les familles paysannes de cette région ont besoin d'améliorer la fertilité de leurs sols, tout en réduisant leur dépendance aux intrants chimiques, et d'obtenir des sources de revenus leur permettant d’assurer leur sécurité alimentaire tout au long de l’année. Nous allons donc les accompagner dans l'expérimentation de pratiques d'agro-écologie adaptées à cet écosystème des Savanes, mais également dans le développement du maraichage irrigué, l'amélioration de la productivité des élevages et le stockage des céréales » témoigne Frédéric APOLLIN, directeur d’AVSF.

Ce projet mobilise le financement du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) à hauteur de 961 000 €. Il illustre parfaitement le  type de soutien que le Ministère de l’Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt entend privilégier dans les pays en développement à travers l’aide publique française.

+ d’information sur ce projet

Contacts presse :
Ministère /
ministere.presse@agriculture.gouv.fr / 01 49 55 60 11
AVSF / Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 48
FFEM / Valérie Fakir / fakirv@afd.fr / 01 53 44 39 41

Artisans du Monde rejoint AVSF pour une consommation + près, + saine et + juste !

2014-03-05

AVSF se réjouit que la Fédération Artisans du Monde rejoigne dès aujourd’hui la campagne d’information « + près, + sain, + juste : c’est meilleur pour tout le monde ! » Les deux associations partagent les mêmes valeurs, notamment le soutien de l’agriculture paysanne au Nord comme au Sud.

Consommer sain et local, à prix juste pour soutenir les petits paysans, au Nord comme au Sud
Europe, Afrique, Amérique du Sud, Asie, même combat ! Partout, des paysans sous-payés n’arrivent pas à vivre d’une agriculture confrontée à la mondialisation des échanges. C’est pourquoi dans 20 pays du Sud, l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières soutient la production agro-écologique de petits paysans et les aide à s’organiser pour retrouver leur autonomie alimentaire et économique ! AVSF a lancé une grande campagne pour sensibiliser le public à ce combat, ici comme là-bas.

Un partenariat logique sur des valeurs communes
« Le réseau Artisans du Monde s’est reconnu dans les valeurs portées par cette campagne. C’est donc tout naturellement que nous en sommes devenus partenaire », témoigne Gérald GODREUIL, Directeur de la Fédération Artisans  du Monde.

« La consommation à bas prix a forcément des répercussions négatives sur les producteurs, au sud, comme au nord. La dimension + juste de cette campagne défend notre vision d’un monde où vivre dignement de son travail n’est pas une option mais bien une nécessité afin d’instaurer des échanges plus équitables pour tous. Promouvoir des modes de productions agro-écologiques (+ sain) et soutenir des initiatives locales pour développer un commerce équitable sud-sud et un renforcement des partenariats entre Artisans du Monde et les acteurs des circuits courts, s’inscrit dans notre vision d’une économie ancrée sur son territoire (+ proche)ajoute-t-il.

Cette campagne de sensibilisation, lancée en avril 2013 par AVSF, est soutenue par la coopérative Ethiquable, la fédération Artisans du Monde et l’AMAP OSI.

AVSF - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une association de solidarité internationale reconnue d'utilité publique, qui agit depuis 1977 pour soutenir l'agriculture paysanne. + d’informations sur www.avsf.org

Artisans du Monde est le 1er réseau associatif de commerce équitable en France. 3 grands moyens d’action forment les piliers du mouvement : la vente de produits, l’éducation au commerce équitable et les campagnes d’opinion et de plaidoyer. + d’informations sur www.artisansdumonde.org

Le site pour consommer + près, + sain et + juste : www.plus-pres-plus-sain-plus-juste.org

Contacts presse
Christophe LEBEL, 01 43 94 73 48 c.lebel@avsf.org
Sanaâ NADIR, 01 83 62 92 03 s.nadir@artisansdumonde.org

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières mis à l’honneur à l’UNESCO

2014-03-04

L’association de solidarité internationale « Agronomes et Vétérinaires sans Frontières » est mise à l’honneur par l’UNESCO le jeudi 6 mars 2014 auprès de 1 000 jeunes lors d’une grande journée. Le projet sélectionné lutte pour le droit d’un accès à l’eau pour tous en Equateur.

Jeudi 6 mars 2014, l’UNESCO accueille 1 000 jeunes d’horizons variés pour découvrir 10 projets sur l’éducation, le sport et la diversité culturelle. A ce titre, Agronomes et Vétérinaires sans Frontières  et son partenaire équatorien CESA ont été sélectionnés parmi des centaines de projets sur la promotion des droits de l’Homme. Le projet retenu montre l’efficacité de la lutte pour l’accès à l’eau pour tous.

En Equateur : une eau abondante mais très mal répartie
Situation paradoxale : riche en eau, l'Equateur souffre pourtant d'une distribution inégale de la ressource et de fortes tensions pour le partage de son accès et de son usage. Depuis 2007, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières  et son partenaire équatorien CESA luttent contre l’appropriation par les plus puissants de cette ressource indispensable aux populations paysannes indiennes de ce pays.

« Aujourd’hui dans la région de Licto en Equateur, la gestion sociale et équitable de l’eau est bien mieux acceptée par ses différents utilisateurs. Tout le monde a compris l’intérêt d’une eau partagée pour assurer  l’alimentation de tous, paysans comme citadins. Le droit à l’eau pour tous est même entré dans la constitution nationale ! » témoigne Marlène BARBA coordinatrice du projet.

L’eau, une denrée vitale et fragile au niveau mondial
Avec seulement 2,8 % d’eau douce disponible sur Terre et à l’aube de la journée mondiale de l’eau le 22 mars prochain, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières constate tristement que l’eau constitue toujours un combat quotidien pour de nombreuses populations dans le monde. Croissance démographique, changements climatiques, agriculture industrielle, etc. sont autant de pressions sur cette ressource fragile et vitale qu’il convient de protéger et répartir équitablement.

Découvrez une vidéo du projet / l’émission « Sur les Docks » de France Culture sur ce projet / le témoignage d'un expert AVSF et la fiche projet

Contact presse : Christophe LEBEL / c.lebel@avsf.org / 01 43 94 73 48

Interview possible de responsable du projet le 6 mars 2014 à l’UNESCO

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une association de solidarité internationale qui agit pour soutenir l'agriculture paysanne :

AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes. AVSf mène 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes). AVSF est composé d'une équipe de 300 salariés, dont 85 % issus des pays où sont menés les projets de développement.

Salon de l’Agriculture : Assez de déclarations pour l’agriculture familiale paysanne, la France doit passer aux actes !

2014-02-24

L’Année Internationale de l'Agriculture Familiale sera à l’honneur au Salon de l’agriculture le 26 février prochain, en présence des ministres de l'Agriculture et du développement. Ce sera l’occasion de mettre l’accent sur une agriculture familiale chère à un gouvernement qui l'a défendue jusque dans la Loi d'orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale, récemment adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale. Au delà de l'opération de communication, des engagements politiques forts sont attendus ! L'année 2014 doit conduire la France à engager concrètement l’évolution de ses politiques commerciales, agricoles, d'investissement et de développement en faveur de l'agriculture familiale paysanne.

Aujourd’hui, sur les 842 millions de personnes qui souffrent de la faim, les trois quarts sont des paysans et paysannes. Pourtant, malgré les multiples formes d'exclusions qui frappent l'agriculture familiale paysanne, celle-ci produit aujourd'hui 70 % de l'alimentation mondiale, fournit plus de 60 % de l'emploi dans les pays les moins avancés (PMA) et reste garante de la biodiversité.

Action contre la faim, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, AGTER, le CCFD Terre Solidaire, le CFSI, le Gret, Oxfam France, Peuples Solidaires, Réseau Foi et Justice Afrique Europe et la Confédération Paysanne, attendent du Président François Hollande, du ministre délégué en charge du Développement Pascal Canfin, du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qu’ils se saisissent des opportunités internationales existantes en 2014 pour défendre l’agriculture familiale paysanne. La France doit mettre son action en cohérence avec ses discours en mettant fin aux processus publics et privés d'exclusion de l'agriculture familiale et paysanne. La France peut et doit :

Créer des instruments de coercition contre l'accaparement des terres et l'éviction des paysannes et paysans. La mise en œuvre des Directives volontaires sur le foncier de la FAO doit passer par un chantier international en vue d'instaurer des règles obligatoires incontournables et des instances de recours contre toute forme d'investissement qui contribue à la violation des droits fondamentaux des paysannes et des paysans. Œuvrer pour le report des Accords de partenariat économique (APE) Europe-Afrique-Caraïbe-Pacifique au-delà du 1er octobre 2014 et soutenir les processus d'intégration régionale favorables à la protection et à l'essor des agricultures familiales et des filières locales, en particulier en Afrique. Plus généralement, mettre fin aux politiques commerciales de libre échange qui condamnent à terme l’agriculture familiale paysanne et la souveraineté alimentaire des pays concernés notamment dans les processus de négociations Européens en cours avec l’Inde, la Chine, les pays méditerranéens et l’Amérique latine. Remettre en cause les leviers d'action de la mal-nommée Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique, du G8 afin que soient soutenus, non pas des entreprises d'exploitation agro-industrielle à grande échelle, mais des programmes d'investissement et des politiques publiques foncières, agricoles et commerciales qui permettent aux agricultures familiales paysannes de révéler tout leur potentiel pour la souveraineté alimentaire et la nutrition ; S'assurer que les futurs Objectifs du développement durable en matière d'agriculture et d'alimentation soutiennent clairement les agricultures familiales paysannes ; Soutenir l’agriculture familiale paysanne comme un secteur prioritaire pour la recherche et les financements en matière d'atténuation et d'adaptation au changement climatique lors des futures Conférences sur le climat au Pérou en 2014 et en France en 2015, plutôt qu'une Climate Smart Agriculture vantée par la FAO mais dont les contours flous laissent la porte ouverte à des modèles d'agriculture polluants et excluants. Revoir sa position et soutenir le travail des Nations Unies sur les droits des paysans et des paysannes.

L’agriculture familiale paysanne est la mieux armée pour nourrir le monde et pour relever tous les défis majeurs du XXIe siècle : alimentation, climat, énergie, environnement, emploi. L'Année Internationale de l'Agriculture Familiale 2014 ne doit pas seulement permettre à la France d'en discuter, mais d'accorder son action à ses discours officiels.

Télécharger l'argumentaire complet

Contacts presse :
AVSF, Carline Mainenti c.mainenti@avsf.org 06 60 61 92 94
Oxfam France, Magali Rubino, mrubino@oxfamfrance.org  06 30 46 66 04
CCFD Terre solidaire, Maureen Jorand, jm.jorand@ccfd-terresolidaire.org 06 65 03 72 86

Pourquoi donc soutenir l’agriculture paysanne ?

2014-02-21

Le Salon de l’Agriculture 2014 est placé sous le signe de l’Année Internationale de l’Agriculture Familiale, telle que l’ont promue les Nations Unies. AVSF s’en félicite mais attire l’attention sur les dérives de certaines "agricultures familiales". L'année 2014 sera-t-elle bien celle de décisions politiques fortes pour soutenir les agricultures paysannes qui sont partout dans le monde une réponse efficace aux défis majeurs des prochaines décennies : alimentation, climat, santé publique, environnement et emploi ?

Toutes les agricultures familiales ne sont pas paysannes !
Certains agriculteurs familiaux ont des logiques d'intensification basées sur un usage très important de capital et d'intrants chimiques et une spécialisation excessive sur une culture ou un élevage au détriment de la diversité et qualité des productions et de l'environnement. Dans des logiques de croissance, certains concentrent les terres agricoles au détriment de l'emploi rural et de l'installation de jeunes.
Partout dans le monde, AVSF soutient une agriculture paysanne capable d'innover et produire plus, de manière plus autonome grâce à des pratiques de production agroécologiques qui préservent l'environnement et garantissent des produits sains. Une agriculture paysanne qui permette une rémunération juste et un revenu décent aux producteurs, garante d'une répartition équitable de la terre et créatrice d'emplois. Une agriculture qui crée des liens étroits entre des paysans, hommes et femmes, et leur territoire.

Soutenir une agriculture paysanne + proche, + saine et + juste !
Grâce à la campagne « + près + sain + juste, c’est meilleur pour tout le monde ! » que mènent AVSF et ses partenaires, nous réaffirmons la modernité de l'agriculture paysanne pour répondre aux défis du 21e siècle : alimentation, climat, santé publique, environnement et emploi ! Cette reconnaissance est pourtant loin d'être gagnée : exclusion des politiques publiques, de l'accès à la terre ou à l'eau, des marchés, du financement, ... Espérons qu'au-delà de l'opération de communication, l'AIAF se traduise par des actes politiques forts en leur faveur pour lutter contre ces discriminations !

RETROUVEZ AVSF AU SALON DE L’AGRICULTURE 2014

Mardi 25 février à 11h30 Conférence "Produire plus et autrement dans le contexte des agricultures familiales" sur le stand Cirad-AFD, Hall 4, allée E, n°127. Mercredi 26 février à 9h30 Table ronde 2 du séminaire MAAF-JA-AFDI "Comment faire de l'agriculture familiale un moteur de développement ?", Hall 7.2 salle Lyra. Mercredi 26 février à 11h30 Conférence "Agriculture familiale et signes de qualité" et à 16h00 Conférence "Agriculture contractuelle" sur le stand Cirad-AFD.


Découvrez l’agriculture paysanne et familiale en chiffres et dans un dossier de presse

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, les chiffres clés :

AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes. 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes). Une équipe de 300 salariés, dont 85 % issus des pays où sont menés les projets de développement.

Contact Presse : Christophe LEBEL 01 43 94 72 17

Politique française de développement : orientation ou programmation ?

2014-02-14

Le premier projet de Loi d’orientation et de programmation sur la Politique française de développement et de solidarité internationale a été adopté par l’Assemblée nationale en première lecture ce lundi 10 février 2014, après des heures de débats et des centaines d’amendements proposés. Les 10 ONG professionnelles de développement du Groupe initiatives se félicitent de l’adoption de cette loi, attendue depuis longtemps, qui sera examinée au Sénat après les municipales 2014. Elles insistent sur les enjeux pour « orienter le développement » et relever le grand défi du XXIe siècle : réduire les inégalités des revenus, des situations et des opportunités.

Orienter le développement, c’est l’encadrer juridiquement
Les 10 ONG du Groupe initiatives se félicitent de la décision du Gouvernement d’inscrire l’engagement de solidarité internationale de la France dans une loi. Le cadre législatif reprend des orientations majeures- priorité vers les pays les plus pauvres,
lutte contre les inégalités par l'inclusion, développement durable et approche par les droits - et est porteuse d’avancées notamment sur les questions de transparence, de cohérence des politiques et l’inscription de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans son périmètre. Le Groupe initiatives s’est associé aux amendements portés par Coordination SUD, et suivra la mise en œuvre de cette loi, si le Sénat confirme le choix de l’Assemblée nationale, notamment dans le cadre du Conseil national pour le développement et la solidarité internationale (CNDSI).

Orienter, c’est prévoir comment atteindre la ligne d’arrivée
Il n’en demeure pas moins que voter une loi d’orientation sur la politique française de développement sans prévoir les moyens de sa mise en œuvre, c’est donner le cap à un voilier qui n’a pas de vent pour avancer. Surmonter un nombre croissant de défis à budget d’Aide publique au développement (APD) constant est une gageure. Malgré son nom, cette loi d’orientation n’est pas une loi de programmation : les députés l’ont bien compris et ont ajouté un article précisant que cette loi, révisée à
cinq ans, entrerait en vigueur  « jusqu’à la promulgation de la nouvelle loi de programmation ». La question du financement est renvoyée aux débats sur le Projet de loi de finances (PLF) et la loi prévoit que le  gouvernement « remet un rapport au Parlement sur l’utilisation du résultat de l’Agence française de développement et sur l’équilibre entre les prêts et les dons. » Un rôle important du Parlement, d’autant que la « différenciation des partenariats » est un concept clé de la loi qui permet de réserver un sort particulier aux pays pauvres, bénéficiaires de l’aide sous forme de subvention, un instrument absolument nécessaire. La logique instrumentale actuelle – plus de prêts, moins de dons- atteint ses limites et empêche la France de respecter ses engagements. Sans tomber dans la tyrannie des critères chiffrés, la référence au montant relatif de l'APD demeure pour la France, comme pour les autres membres de l'OCDE, un enjeu international, un indicateur de son engagement sur le terrain du développement, un témoignage de la réalité tangible de ses alliances. La faiblesse de l’aide française se répercute aussi sur les ressources mises à la disposition des ONG. Le doublement de l'APD transitant par les ONG est un réajustement plus qu’une réelle avancée, la France restant très en retard par rapport à ses voisins européens et ne prenant pas suffisamment en compte les coûts de structure des ONG.

Orienter, c’est anticiper l’avenir
Le développement, ce n’est pas répondre au coup par coup à une situation donnée, c’est toute une approche à inventer avec les acteurs locaux et qui s’inscrit dans la durée. L’innovation constitue un élément clé pour trouver, avec les acteurs publics, privés et les populations concernées, des solutions pérennes, efficaces et adaptées. La recherche a besoin des ONG, tant dans la mise en œuvre des dispositifs (connaissance du terrain, partenaires locaux, recherche-action) que dans la diffusion des résultats (contributions aux politiques, dialogue, renforcement des capacités). Pourtant, le projet de loi limite ce sujet aux seuls instituts de recherche. Les entreprises bénéficient de financements publics pour leur propre recherche et développement, mais quel soutien de la contribution des ONG au secteur du développement? Les évaluations ont démontré le flou dans le pilotage de l’APD française : quelle clarification du pilotage des politiques de recherche pour le développement ? Innover suppose de mesurer : quels instruments pour mesurer l’impact social et économique, les progrès réalisés et la pérennité des dispositifs ?

La loi Canfin a passé la première étape. Si le Sénat confirme le choix de l’Assemblée nationale, elle sera une occasion exceptionnelle pour poser les piliers d’un engagement national, assorti de moyens, pour un développement international plus durable et moins inégalitaire. De l’orientation à la programmation…

Paris le 14 février 2014.

Les Présidents des ONG membres du Groupe Initiatives
Christian Lespinats (Groupe Initiatives), Marc Oswald (APDRA), Claude Roger (AVSF), Philippe Villeval (Ciedel), Dominique Frémaux (Essor), Thierry Cabirol (Geres), Michel Colin de Verdière (Grdr), Pierre Jacquemot (Gret), Gilles Bogo (HSF), Alain Larreture (ID), Johnny Egg (Iram).

Contact presse pour le Groupe Initiatives : Marie Bessières, bessieres@gret.org, 01 70 91 92 76

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Le Nord du Mali au bord d'une nouvelle crise alimentaire

2014-02-03

Bamako, Mali. Alors que l’appel pour le Sahel se tient le lundi 3 février 2014 à Rome, 11 organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire extrêmement critique dans le nord du Mali et appellent à une augmentation immédiate du financement de l’aide humanitaire d’urgence.
Plus de 810 000 personnes ont besoin d'une assistance alimentaire immédiate et au total ce sont environ trois millions de personnes dont plus de la moitié vivent dans le nord du Mali qui risquent de ne plus avoir de quoi manger dans les prochains mois, selon les résultats du Cadre harmonisé de Décembre 2013.

Les effets du conflit armé combinés à la crise alimentaire de 2012 dans le nord du Mali ont considérablement affecté les populations, limitant l'accès à la nourriture et aux moyens de subsistance des plus vulnérables. Les faibles récoltes de ces deux dernières années et le contexte sécuritaire toujours instable continuent d’aggraver la vulnérabilité des populations, préviennent ACF, ACTED, AVSF, CARE International, Danish Refugee Council, Handicap International, IRC, Plan International, Oxfam, Solidarités International et World Vision.
«Le nombre de personnes vulnérables victimes de cette crise alimentaire devrait doubler si les besoins identifiés ne sont pas couverts rapidement au moyen d'une réponse rapide et appropriée», a déclaré Franck Vannetelle, directeur d’Action contre la Faim au Mali. En Juillet 2013, un rapport du Programme Alimentaire Mondial (PAM) soulignait déjà que 75,2 % des ménages étaient en situation d'insécurité alimentaire dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et Mopti. Cette proportion n'a cessé d'augmenter ces derniers mois.
La soudure agricole, période où les stocks alimentaires sont épuisés, devraient être précoce cette année. Les aléas climatiques, la faible disponibilité des stocks de céréales dans les ménages, les mauvaises récoltes dans certaines parties du pays et les dysfonctionnements des marchés ne font qu’aggraver la situation. Les éleveurs de leur côté n'ont pas été en mesure d'utiliser les pâturages et points d’eau traditionnels, mettant en péril la survie de leurs animaux.

Hélène Quéau, chef de mission pour Solidarités International au Mali dit que « la volatilité du contexte sécuritaire accentue la pression sur les infrastructures et les services de base dans les zones plus sécurisées et limite le bon déroulement des activités économiques indispensables pour le relèvement des populations, les rendant vulnérables au moindre choc ». Les gens adoptent des stratégies de survie qui les fragilisent toujours d’avantage, tels que l’émigration ou l’endettement systématique.
Les organisations humanitaires appellent donc à une réponse rapide. L'Appel d’urgence humanitaire des Nations Uniespour le Mali visant à couvrir les besoins humanitaire pour 2013 n’a été financé qu’à 55%. Les perspectives pour 2014 se révèlent déjà mauvaise avec une réduction drastique des contributions de certains bailleurs de fonds d'urgence et de développement. Pourtant, des moyens techniques et financiers plus importants sont nécessaires pour répondre à ce début de crise alimentaire.

Osseni Amadou, Coordonnateur Humanitaire à CARE International Mali affirme que « l’assistance alimentaire et nutritionnelle dans les régions du Nord du Mali doit donc être renforcée en anticipant une soudure précoce en 2014». Elle doit être associée à un renforcement des capacités de la population à subvenir à ses propres besoins, mais aussi à se préparer et anticiper ce type de crise récurrente. Il est également nécessaire de renforcer la collaboration avec les services de l’État.

Mohammed Coulibaly, le directeur d’Oxfam au Mali soutient que « la réponse aux besoins humanitaires doit être combinée à une vision et un engagement pour la mise en oeuvre de solutions durables. Il est essentiel d’investir dans des politiques agricoles et pastorales plaçant les exploitations familiales au centre des préoccupations gouvernementales et de la communauté humanitaire. De même il demeure impératif de s’attaquer aux causes profondes de la vulnérabilité, à travers la mise en place de politique de protection sociale et de réserves alimentaires nationales et locales. »

Notes aux éditeurs
Le « Cadre Harmonisé d’identification et d’analyse des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire » est un outil d’analyse consensuel initié par le Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) au début des années 2000» avec l’appui de la FAO, du PAM, de FEWSNET, d’Oxfam, Save the Children et ACF pour harmoniser les systèmes d’évaluation de la sécurité alimentaire dans le sahel et en Afrique de l’ouest. Il intègre l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) de la FAO: instrument mesurant l’inflation des biens consommés par les ménages et classifiant la sévérité des situations d’insécurité alimentaire en 5 phases.

Les 11 organisations signataires de ce communiqué ont participé à la dernière rencontre du Cadre Harmonisé fin décembre 2013 à Bamako, impliquant une quarantaine d’acteurs opérant au Mali - gouvernement, société civile, organisations non gouvernementales et agences internationales. Les experts ont analysé les données actuelles relatives à la sécurité alimentaire et cartographié la situation en cours et fait une projection pour mars 2014.

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, les chiffres clés :

AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes. 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes). Une équipe de 300 salariés, dont 85 % issus des pays où sont menés les projets de développement.


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Distinguer agriculture familiale et agriculture paysanne

2014-01-29

A l'occasion du lancement de l'Année Internationale de l'Agriculture Familiale 2014, AVSF réaffirme avec force son soutien à l'agriculture paysanne, qui constitue une réponse efficace aux défis alimentaire, climatique, environnemental et de création d'emplois en milieu rural !

Le vendredi 22 novembre 2013, l'ONU a lancé officiellement l'Année Internationale de l'Agriculture Familiale 2014. C'est l'occasion de remettre l’agriculture familiale au centre des politiques publiques dans les programmes nationaux d’action, en identifiant les lacunes à combler et les opportunités offertes afin de favoriser la transition vers un développement plus équitable et plus équilibré.

Distinguer agriculture familiale et agriculture paysanne

En France comme dans le monde, on a souvent tendance à parler indifféremment d'agriculture familiale et d'agriculture paysanne. Toutes les paysanneries reposent sur la cellule familiale et peuvent donc être qualifiées d'agricultures familiales. Pour AVSF, l'agriculture paysanne est spécifique par un lien étroit entre des paysans, hommes et femmes, enracinés sur des territoires spécifiques, avec un profond attachement à leur culture et des règles d'usage souvent historiques des ressources de leur territoire.

Ainsi certains agriculteurs familiaux ont parfois des logiques d'intensification basés sur un usage très important de capital et d'intrants chimiques. Ils peuvent mener une spécialisation parfois excessive sur une culture ou un élevage au détriment de la diversité des productions. Ils peuvent aussi développer une très forte extension de leur exploitation agricole au détriment d'une répartition équitable de la terre qui permette aussi l'installation de jeunes. Alors cette forme d'agriculture familiale ne peut plus être caractérisée comme paysanne.

35 ans d'actions d'AVSF en faveur des agricultures paysannes

C'est pourquoi, depuis 35 ans, AVSF soutient les agricultures paysannes car loin des clichés d'hier, l'agriculture paysanne est aujourd'hui symbole de modernité face aux défis alimentaire, climatique, environnemental et de création d'emplois en milieu rural ! Cette agriculture paysanne est capable d'innover pour produire plus et mieux grâce à des pratiques de production améliorées tout en préservant l'environnement.

Retrouver notre dossier média sur l'agriculture paysanne et familiale (infographie et témoignages)

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, les chiffres clés :

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Les coopératives paysannes du Pérou et de la Bolivie : des réussites d'une économie sociale et solidaire !

2014-01-20

AVSF se réjouit qu’à l’occasion du déplacement officiel que réalise le Ministre Benoit HAMON au Pérou et en Bolivie du 19 au 23 janvier 2014,  il ait prévu de visiter les coopératives  FECAFEB, CEPICAFE et APROMALPI de petits producteurs de café, cacao et mangues, impliquées dans les filières du commerce équitable et dont AVSF a soutenu la création ou la consolidation au cours des 30 dernières années. 

Des entreprises paysannes performantes

Jusqu'au début des années 2000, la filière café de Bolivie, contrôlée par des exportateurs privés plus préoccupés de volume que de qualité, a souffert d'une très mauvaise image sur le marché international, avec pour conséquence la décote de prix la plus importante d'Amérique latine. Les petits producteurs de café de Bolivie étaient parmi les plus pauvres du continent. Dès 1993, AVSF a soutenu les coopératives existantes et le renforcement de leur Fédération nationale FECAFEB, en apportant un soutien technique à l’amélioration de la qualité, la mise en œuvre de  certifications biologiques et du commerce équitable et le renforcement des capacités de gestion de ces organisations. "Ce sont aujourd’hui une cinquantaine de petites coopératives de 50 à 100 familles, réunies au sein de la fédération FECAFEB, qui exportent plus de 80 % du café bolivien. Elles ne laissent pratiquement que les écarts de triage aux commerçants de la région. Les prix à l’exportation du café bolivien ont ainsi augmenté de plus de 50 %", témoigne Sarah METAIS, représentante d'AVSF en Bolivie.

Au Nord du Pérou, les oasis côtiers irrigués sont très prisés des investisseurs privés pour l'installation d'agro-industrie et d'exploitations agricoles intensives de fruits et légumes à l'exportation. En 1996, un groupe de petits producteurs crée l'association des producteurs de mangue de l'Alto Piura APROMALPI: elle a pour ambition de commercialiser des mangues en direct pour échapper aux prix imposés par ces intermédiaires et les courtiers. AVSF décide alors de soutenir cette association pour lui permettre d'accéder au marché équitable et lui apporte assistance technique pour la production biologique et son renforcement commercial et institutionnel. "Les résultats sont là", souligne César PAZ, représentant d'AVSF au Pérou. "APROMALPI compte aujourd'hui 170 sociétaires ; elle produit plus de 120 containers annuels (2400 tonnes de fruits frais et transformés) pour les marchés du commerce équitable. Et fierté des producteurs, elle a été primée par les Autorités nationales péruviennes comme l'une des entreprises paysannes les plus innovantes dans notre pays".

Une économie au service des Hommes

"Dans les deux cas, organisations coopératives et commerce équitable ont clairement montré leur impact tant sur la croissance de l'économie agricole que sur la juste redistribution de la richesse produite au bénéfice du plus grand nombre, en particulier des familles paysannes marginalisées. Et cela vaut aussi pour les petits producteurs de cacao soutenus par AVSF dans ces mêmes régions." souligne Frédéric APOLLIN, directeur général  d'AVSF. En Bolivie, les revenus des familles productrices de café labellisé commerce équitable peuvent atteindre pour certaines jusqu'à 3 000 € par an. Cette économie caféière a permis la mise en place de services de base dans la région des Yungas ; les communautés ont cofinancé l'électrification et des collèges et des lycées se sont installés. Au Pérou, les revenus des familles sociétaires d'APROMALPI sont de 40 % supérieurs à ceux de producteurs vendant sur les marchés traditionnels aux intermédiaires. APROMALPI a créé plus de 140 emplois dans la récolte des fruits et 60 emplois féminins dans l'unité de traitement des mangues que l'association a installée. Les primes issues du commerce équitable sont utilisées pour financer des prêts à faible intérêt pour les membres, la création d'un atelier textile fournissant des emplois pour les femmes et l'installation d'une clinique médicale sur place.

Ces transformations structurelles sont le fait de coopératives paysannes engagées, soutenues par AVSF, avec l'appui d'entreprises du commerce équitable, comme la SCOP Ethiquable, partenaire privilégié d'AVSF pour ces programmes. FECAFEB, APROMALPI, CEPICAFE ... autant d'exemples de réussites d'entreprises paysannes coopératives qui ont été les précurseurs de cette économie sociale et solidaire que le Ministre Benoit Hamon vient honorer de sa présence lors de son déplacement officiel. Au Pérou, il sera pour cette occasion unique, accompagné par la Vice-Présidente Marisol ESPINOZA CRUZ qu'AVSF avait récemment invitée à Paris en novembre dernier au Salon International du Chocolat, pour promouvoir le cacao des petits producteurs péruviens organisés.

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, les chiffres clés :

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Un appui renouvelé du CG92 à AVSF et aux petits producteurs de cacao d'Haïti

2013-12-08

Un cacao paysan déjà reconnu au niveau international
Du 25 au 29 novembre 2013, AVSF et la FECCANO ont accueilli en Haïti des Vice-Présidents et Conseillers Généraux du département des Hauts-de-Seine, venus suivre le projet d'appui à la Fédération des producteurs de cacao du Nord d'Haïti (FECCANO) initié en 2007. La mission était conduite par Christian Dupuy, vice-président du Conseil général en charge de la Culture et des Animations culturelles, maire de Suresnes et président du Groupe pays Haïti à Cités-Unies France. Il était accompagné de Georges Siffredi, vice-président du Conseil général en charge de la politique de la ville, et de Jean-André Lasserre, conseiller général. AVSF était représenté par Frédéric Apollin, Directeur général et David Millet, Coordinateur national en Haïti.

Visionnez le reportage video produit par le Conseil Général sur cette visite

Regroupant 6 coopératives du Nord d'Haïti et plus de 2000 producteurs paysans, la FECCANO a obtenu grâce à AVSF, les certifications biologique et équitable et maîtrise maintenant la technique de la fermentation du cacao. C'est ce qui lui permet d'exporter aujourd'hui près de 100 tonnes d'un cacao de qualité sur le marché français et européen avec le soutien déterminé de la SCOP Ethiquable, partenaire d'AVSF, et de chocolatiers des Hauts-de-Seine, en particulier Christophe Bertrand (Chocolaterie "A la Reine Astrid"). La production et commercialisation de ce cacao reconnu de qualité et très typé, ont valu à Haïti et la FECCANO d'être présents au prestigieux Salon International du Chocolat de Paris en novembre dernier et de voir son cacao sélectionné pour les International cocoa awards.

Soutenir l'économie des familles et du pays et protéger l'environnement
Au cours de cette mission, les élus altoséquanais et le Directeur général d'AVSF ont pu rencontrer longuement le Ministre Haïtien de l'Agriculture, Jacques Thomas, puis les coopératives, leurs membres, les dirigeants de la FECCANO, enfin Guito Gilot, Gérant de la Fédération. Tous ont souligné l'importance stratégique de la filière cacao en Haïti pour la sécurité alimentaire des familles paysannes productrices, la protection d'un environnement boisé et la relance économique des territoires ruraux et du pays.

A cette occasion, une nouvelle convention de financement a été signée entre le Conseil Général des Hauts-de-Seine et AVSF dans le cadre de la coopération décentralisée du département, pour une 4e phase de soutien à une action innovante et prometteuse.

Découvrez le projet d'appui aux petits producteurs de cacao d'Haïti

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, les chiffres clés :

AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes. 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes). Une équipe de plus de 300 salariés, dont 85 % issus des pays où sont menés les projets de développement.


Contact Presse : Christophe LEBEL 01 43 94 72 17

Des APE au service du développement des peuples !

2013-12-06

A l'occasion du Sommet de l'Elysée pour la Paix et la sécurité en Afrique du 6 et 7 décembre 2013, AVSF et plusieurs ONG demandent au Président de la République, Monsieur François Hollande, de considérer les points suivants :

Les APE (Accords de Partenariats Economiques) doivent avoir pour priorité le développement, et tenir compte des niveaux de développement différentiels entre les pays ACP (Zone Afrique Caraïbes Pacifique) eux-mêmes mais également à l'intérieur même des pays. Ils ne doivent en aucun cas limiter la capacité politique des Etats à définir leurs propres politiques commerciales, agricoles, industrielles ou énergétiques, ni intégrer d'autres mesures que celles visant à mettre le système de préférences UE-ACP en conformité avec les règles de l'OMC. La souveraineté alimentaire des pays ACP devrait être respectée et promue par la France auprès de l'UE. La cohésion des ensembles régionaux, et la recherche de solutions concertées et coopératives, par ces régions, en dialogue avec l'Union européenne, doit rester prioritaire. L'UE doit soutenir le processus d'intégration régionale et non contribuer à les hypothéquer, la France devrait encourager cette dynamique au sein de l'UE. Les pressions à l'œuvre ne sont pas acceptables et ont des impacts négatifs sur les pays ACP concernés. La France devrait continuer à œuvrer pour le report de la date butoir du 1er octobre 204, et éviter vigilante pour qu'aucune pression ne soit exercée sur certains états en particulier. La demande des pays ACP africains de porter cette discussion au Sommet Européenne - Union africaine d'avril 2014, à Bruxelles, devrait être soutenue par la France.

Lire la lettre ouverte complète à François Hollande

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, les chiffres clés :

AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes. 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes). Une équipe de plus de 300 salariés, dont 85 % issus des pays où sont menés les projets de développement.


Contact Presse : Christophe LEBEL 01 43 94 72 17

Haïti : terre de chocolat équitable

2013-10-07

Le cacao haïtien reconnu comme l’un des meilleurs du monde !
Christophe CHAUVEAU, directeur des programmes de coopération chez AVSF en témoigne : « En quelques années, nous sommes passés d’un cacao bas de gamme, acheté à bas coût par de grands intermédiaires, à un cacao de très haute qualité, un grand cru recherché par les chocolatiers français. La récente sélection du cacao de la Feccano pour les « International Cocoa Awards » rend très fiers tous les petits producteurs de la coopérative. Elle les incite à poursuivre le travail engagé vers plus de qualité et d’équité ».

Les conditions de vie des petits producteurs haïtiens sensiblement améliorées
Pour arriver à ce résultat, AVSF et ses deux partenaires - la coopérative haïtienne de producteurs « FECCANO » et la coopérative française de produits équitables « ETHIQUABLE » -travaillent ensemble depuis plusieurs années pour que les petits producteurs de cacao puissent vivre dignement de leur travail, tout en produisant un produit de grande qualité. Les producteurs ont été formés à la fermentation du cacao, une étape fondamentale pour révéler ses arômes les plus subtils. Dès 2011, la FECCANO est ainsi devenue la 1ère coopérative haïtienne exportatrice de cacao fermenté, certifié équitable et bio. La coopérative offre ainsi aux paysans membres un prix de 30 % supérieur au tarif habituel pour leur production, tout en réalisant des investissements essentiels à la communauté.

5 MOMENTS « HAÏTIENS » A NE PAS RATER AU SALON DU CHOCOLAT !

« International Cocoa Awards » : Le cacao de la FECCANO est sélectionné comme l’un des meilleurs cacaos d’excellence du monde. La remise des prix se fera le mercredi 30 octobre à  16h sur le salon professionnel, Dégustation de fèves fraiches et de cacao grand cru d’Haïti et présentation de la coopération entre la coopérative haïtienne FECCANO et l’association AVSF : salon professionnel -  stand 137 « Haïti Terre de cacao »,  du 28 au 30 octobre de 10h à 19h, Vente de chocolat haïtien équitable et bio : salon grand public - stand A22 « Haïti Terre de chocolat équitable » du 30 octobre au 3 novembre de 10h à 19h, Conférences dégustation « Haïti - Terre de Cacao ! » : mercredi 30 octobre et dimanche 3 novembre à 15h, Spectacle haïtien : des artistes haïtiens (danseurs, conteurs, tambourineurs) donneront un spectacle samedi 2 novembre à 12h.

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AVSF au Parlement Européen pour soutenir l'élevage paysan

2013-09-16

Après deux ans de campagne en France, Belgique, Italie et République Tchèque sur le rôle crucial des éleveurs paysans face au changement climatique, AVSF et ses partenaires du réseau VSF Europe organisent une conférence au Parlement Européen afin que l’élevage paysan soit considéré comme secteur prioritaire dans les politiques de l’Union Européenne avec les pays en développement.


En présence de Maryam Rahmanian, vice-présidente du HLPE (Groupe d’experts de haut niveau de la FAO) de Michèle Striffler, Bart Staes et Thijs Berman, membres de la Commission Parlementaire pour le Développement.

Alors que l’élevage est de plus en plus stigmatisé comme l’un des responsables du changement climatique, cette conférence permettra de questionner cette perception, dans le contexte particulier des pays en développement.
Non, tous les élevages du monde ne doivent pas être montrés du doigt !

Les élevages paysans au Sud jouent un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire des pays pauvres.
Ils sont porteurs d’innovation sur la question de la diminution des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation des populations les plus vulnérables au changement climatique,
dont elles sont les premières victimes.
Grâce à leurs savoirs et pratiques traditionnelles, les éleveurs transhumants optimisent par exemple l’usage des sols en zones sèches et des pâturages, qui stockent plus de 30% du carbone des sols.

AVSF et ses partenaires du réseau VSF Europa demanderont aux Parlementaires d’oeuvrer pour une aide au développement réaffirmée, en faveur de programmes qui renforcent la résilience des éleveurs paysans face au changement climatique, et leur rôle fondamental dans la sécurité alimentaire des populations qui comptent parmi les plus vulnérables de la planète.

> 17 septembre : conférence au Parlement Européen avec les spécialistes et les euros-députés.
> 18 septembre, « lunch Conference » à l’Info Point de la Commission Européenne.

Plus d’information sur cette campagne sur smallscalefarming.org
Signer la pétition en ligne

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Les paysans du Monde peuvent nourrir les villes

2013-09-10

AVSF, association de solidarité internationale, agit depuis 1977 pour soutenir l’agriculture paysanne, sera présente à SPACE, le 2e salon mondial consacré aux productions animales, via la tenue d’un stand et l’organisation d’une conférence-table ronde.

Détails pratiques de la conférence :
« Les paysans du monde peuvent nourrir les villes » :
Intérêt des circuits courts en Bretagne, Afrique et Amérique latine
Les circuits courts, des filières efficaces pour nourrir les villes !
Le 13 septembre de 14h30 à 16h30, salle D de l’Espace Administration

Les circuits courts trouvent un écho aussi favorable au Nord qu’au Sud, en raison de leurs avantages indéniables: la relation directe entre producteur et consommateur favorise la traçabilité, le maintien des emplois en milieu rural, et une rémunération plus juste pour des produits de qualité ; elle permet aussi l’amélioration de la reconnaissance sociale de certaines populations, dont les femmes.
Cette conférence permettra d’aborder la question des circuits courts sous des angles complémentaires, y compris à travers des exemples concrets.

Les intervenants :

Bernadette Loisel, Chambre d’Agriculture d’Ille et Vilaine, responsable “Nouveaux marchés”, sur le thème des différentes formes de circuits courts en Bretagne ; Stefano Mason, médecin vétérinaire chez AVSF, spécialiste de la coopération au développement, sur les expériences de mises en marché de produits animaux en Afrique de l’Ouest ; Yves Roger-Machart, agronome de la délégation AVSF Bretagne, ex-chercheur INRA, sur les Marchés paysans et les circuits courts pour les produits alimentaires en Amérique Latine.

Les exemples d’Afrique de l’Ouest :
Filière Lait (Sénégal) : création d’une coopérative laitière qui permet d’alimenter en lait frais et produits transformés des populations n’y ayant pas accès auparavant.
Bétail (Nord Mali) : organisation d’un marché à bétail sur la base du troc entre pasteurs nomades et commerçants algériens (échanges estimés à 1,8 million d’euros dans la 2ème année de fonctionnement)
Vente directe de viande (Togo) par des groupement de femmes éleveuses de porcs, traditionnellement privées de la commercialisation de leur travail.

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Non, le "business" du commerce équitable n'est pas sans foi, ni loi !

2013-08-28

Une réaction au reportage réalisé par Donatien Lemaître et diffusé sur ARTE le 6 AOÛT 2013

Le commerce équitable enrichirait-il de grands propriétaires confortablement installés dans des maisons de luxe sur des plantations où trimeraient des travailleurs exploités, mal logés, mal payés et sans contrats ? Enrichirait-il des multinationales bien peu soucieuses des droits de leurs travailleurs sur leurs plantations ? Ne serait-t-il devenu qu'un "business" comme un autre, sans foi ni loi ? Parce depuis 35 ans, nous avons accompagné plus de 90 organisations paysannes du Sud pour la commercialisation de leurs produits et sur les filières du commerce équitable, nous sommes bien placés pour témoigner des impacts réels du commerce équitable. Or ils sont bien loin de ceux que nous donne à découvrir Donatien Lemaître dans son reportage !

De nombreuses études indépendantes ont montré que le commerce équitable constitue un formidable outil de renforcement des capacités des organisations paysannes des pays du Sud. Et c'est bien pour cela qu'il a été créé ! Oui, l’accès à des marchés plus rémunérateurs, biologiques, gourmets, d’origine ou même conventionnels leur permet de mieux rétribuer les paysans, hommes et femmes, et d'améliorer leurs conditions de vie. Ces organisations sont venues rompre des situations de monopoles d'acheteurs tout puissants au bénéfice de toutes les familles paysannes de leurs zones d’influence. Elles ont rendu visibles et légitimes sur leur territoire des familles paysannes, historiquement marginalisées et exclues des espaces de prise de décision.

Oui, le reportage de Donatien Lemaitre pose pourtant une question fondamentale qu'AVSF pose depuis longtemps aux labels : quelle place laisser aux plantations qui salarient des travailleurs au profit d'entrepreneurs privés, de même qu'aux multinationales de l'agroalimentaire qui rentrent en concurrence avec les organisations paysannes en totale contradiction avec les fondamentaux du commerce équitable ? Comme dans toute démarche innovante qui bouscule les intérêts économiques de certains, il existe donc des risques mais aussi des marges de progrès pour consolider un commerce équitable exempt de toute critique.

Mais en passant sous silence l'impact positif du commerce équitable sur les organisations paysannes (85% des producteurs concernés),  ce traitement journalistique "à charge" et sensationnaliste - auquel ne nous a pas habitué ARTE – contribue non pas à élever le débat pour consolider le commerce équitable que nous souhaitons tous, mais bien plus à jeter un total  discrédit sur cette démarche pour laquelle nombreux sont ceux qui comme  nous, se sont battus et continuent à le faire. Le "business" du commerce équitable se développe ; faut-il le dénoncer ou encore y croire en restant très exigeants et vigilants ? Nous optons résolument pour la 2ème option.

Télécharger le communiqué complet

Lisez notre positionnement complet sur le commerce équitable

Lisez notre tribune "20 ans après, le commerce équitable sert-il encore à quelque chose ?"


AVSF - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières - est une association de solidarité internationale reconnue d'utilité publique, qui agit depuis 1977 pour soutenir l'agriculture paysanne. www.avsf.org

Contact : Romain VALLEUR, 01 43 94 72 06 -  r.valleur@avsf.org

AVSF défend le commerce équitable à l'OMC

2013-07-11

Du 8 au 10 juillet 2013, l’OMC a réuni des spécialistes du commerce et du développement à Genève pour examiner son programme d’Aide pour le commerce destiné entre autres choses à aider les entreprises des pays en développement et des pays les moins avancés à se « connecter aux chaînes de valeur ».

Parrainés par le Ministère des Affaires Etrangères et son Ministère délégué du Développement dans le cadre du Plan d’Action pour le Commerce Equitable, AVSF, la Plateforme Française du Commerce Equitable et la Coopérative Ethiquable, sont intervenus dans les discussions pour faire la promotion d’un commerce équitable exigeant au cours d’une table ronde dédiée au sujet.

AVSF, la PFCE et Ethiquable ont insisté sur l’impact positif du commerce équitable sur les paysanneries du Sud. Le commerce équitable améliore les conditions de vie des familles de producteurs et favorise le renforcement des organisations paysannes qui en son sein se professionnalisent, gagnent en maîtrise des marchés internationaux et des marchés locaux et deviennent des acteurs moteurs du développement local et national.
Lors de son intervention, AVSF a invité

les Etats du Sud et du Nord à s’inspirer des mécanismes et résultats du commerce équitable pour redéployer des politiques de régulation des prix et les a encouragé à mettre en place des politiques publiques permettant son développement ; en particulier des politiques facilitant l’accès des organisations paysannes aux crédits et subventions pour la constitution de fonds de roulement et pour l’investissement et des politiques d’achats publics de produits du commerce équitable.

Lire notre positionnement COMPLET sur le commerce équitable

Lire notre tribune : "20 ans après, le commerce équitable sert-il encore à quelque chose ?"

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AVSF : 35 ans d'engagement !

2013-07-09

AVSF : 35 ans d'engagement au service des organisations paysannes pour un combat moderne et d'actualité !

Le 28 juin dernier, accueillis dans les salons d'honneur de la Ville de Lyon et par le Vice-Président du Grand Lyon, Hubert JULLIEN-LAFERRIERE, AVSF fêtait ses 35 ans d'action au service des organisations paysannes, en présence de plus de 300 invités. « Nous avons une vision du monde, de ce qui est souhaitable, de ce qui est utile, de ce qui est désirable, qui est tellement proche que je ne peux même pas dire qu'il y ait une feuille de papier à cigarette entre nous. Nous sommes dans une action convergente, commune. » a déclaré Pascal CANFIN, Ministre délégué au Développement, invité spécial.

L’agroécologie paysanne n’est pas un rêve !
Les intervenants de la table-ronde organisée pour cet événement « L'agroécologie n'est-elle qu'un rêve ? » ont réaffirmé la pertinence du combat d'AVSF pour des agricultures paysannes fortes et pour une nécessaire transition agroécologique des systèmes agricoles. Face aux conséquences néfastes maintenant bien connues du modèle agricole dominant, productiviste et intensif en intrants chimiques et capital, AVSF soutient de nombreuses initiatives paysannes d'agroécologie, pour une agriculture de proximité qui ne violente plus la nature et les paysages. Elles visent également à structurer de nouvelles filières de mise en marché, plus locales et plus justes, pour remettre au cœur du commerce, les hommes et les femmes, leurs territoires et leurs produits.
« Non, l'agrécologie paysanne n'est pas un rêve, mais un choix moderne (...) AVSF est une des premières ONG françaises à accompagner les efforts incessants des paysans et des éleveurs pour se nourrir et vivre de leur activité, pour résister localement à la concurrence absurde, incohérente, des agricultures industrielles et subventionnées de la planète, à un contexte international commercial, financier et climatique qui leur est défavorable » souligne Véronique MOREIRA, Vice-Présidente de la Région Rhône-Alpes en charge des Coopérations Solidaires, partenaire historique d'AVSF.

La défense des agricultures paysannes : un combat moderne et d’actualité
« Les agricultures paysannes pèsent près de 40 % de la population mondiale et fournissent déjà plus de 70 % de l'alimentation mondiale ; elles sont le principal pourvoyeur d'emplois dans les pays les moins avancés ; elles ont démontré tout leur potentiel. Qui peut encore aujourd'hui les ignorer dans les négociations en cours pour relever les défis alimentaires, climatiques, environnementaux et de l'emploi ? » questionne Frédéric APOLLIN, Directeur d'AVSF.
Alors que se prépare enfin en France une Loi d'orientation et de programmation sur le développement et la solidarité internationale et à l'aube de l'Année Internationale de l'Agriculture familiale décrétée par l'ONU et d'un cycle de négociations internationales de haute importance historique sur le climat, le commerce international et les futurs objectifs du développement durable pour la période 2015-2030, le combat d'ASVF reste éminemment moderne et d'actualité. En matière de développement durable, équitable et inclusif, le choix des agricultures paysannes est bel et bien incontournable.

AVSF : la première fusion de deux ONG de développement en France
En 1977, au Pérou, une poignée d'agronomes militants crée l'association CICDA (Centre international de coopération pour le développement agricole), pour faire des paysans les propres acteurs du développement de leurs territoires. Cette association s'implique dès son origine dans la consolidation de coopératives de petits producteurs de café sur les filières du commerce équitable et de syndicats paysans pour le développement rural dans les vallées andines, au Pérou et en Bolivie.
En 1983 à Lyon, trois jeunes vétérinaires engagés dressent un constat simple : l'élevage joue un rôle économique et social primordial dans les pays en développement mais partout les éleveurs sont confrontés à des contraintes sanitaires et zootechniques. VSF (Vétérinaires sans frontières) est créée et initie très vite des programmes de soutien aux éleveurs transhumants du nord Mali durement affectés par la sécheresse, puis des actions pilotes de formation d’auxiliaires de santé animale en Afrique et en Amérique centrale.
En 2004, la fusion des deux associations de développement - une première en France -  a donné naissance à un groupe associatif de 300 salariés qui pilotent aujourd'hui près de 75 projets dans 20 pays d'Afrique de l'Ouest, d’Amérique Centrale et du Sud, d’Asie, en Haïti et à Madagascar.

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AVSF primée pour son innovation au Pérou

2013-06-24

AVSF et l’association péruvienne ARPAC ont été primées pour leur projet innovant de marché de vente directe de produits de qualité à des prix justes qui réunit 5 000 petits producteurs et plus de 25 000 consommateurs proche de Cuzco.

Des produits locaux de qualité à des prix justes pour 25 000 consommateurs
Grâce au soutien d’AVSF, l’Association régionale des producteurs agricoles et d’élevage de Cuzco (ARPAC) a créé et organise depuis 9 ans le marché de producteurs « Huancaro » selon le principe des circuits courts « du champs à l’assiette ». Aujourd’hui, ce marché constitue une véritable réussite et rassemble chaque samedi plus de 2 000 paysans des 13 provinces de la région de Cuzco qui viennent vendre en directe leurs productions à près de  25 000 consommateurs fidélisés.
Ce projet de vente directe a ainsi amélioré la qualité de vie et les revenus de milliers de petits producteurs et leur famille grâce à des prix justes. Les prix pratiqués sur le marché, en moyenne 20% inférieurs à ceux des marchés dominés par les intermédiaires, et la relation directe avec les producteurs, constituent des atouts essentiels pour les consommateurs de Cuzco.

3 récompenses sur 105 projets d’agriculture familiale
A Washington, le Fonds régional pour la technologie agricole (FONTAGRO), parrainé par l'Institut Interaméricain de Coopération pour l'Agriculture (IICA) et la Banque Interaméricaine de Développement (BID) a ainsi remis le prix de l’innovation agricole en Amérique latine à AVSF et l’ARPAC pour ce projet commun.
Ce projet a été sélectionné par un panel d’experts internationaux parmi 105 autres pour récompenser « les innovations technologiques, institutionnels et organisationnels mis au point par les petits paysans ».

+ d’information sur ce projet

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Au Pérou, les petits producteurs ont la patate

2013-06-17

Des hauts plateaux andins à la grande distribution française, le trajet de la pomme de terre équitable.
Avec AVSF, les petits producteurs peuvent vivre dignement de leur travail

Au Pérou, AVSF a aidé la Coopérative d’Agropia à Pazos à développer la culture d’une variété ancestrale de pomme de terre: la « papa nativa ». Les Indiens Quechua des hauts plateaux (3 800 à 4 300 m d’altitude) y cultivent traditionnellement une pomme de terre endémique à cette région.
De chair jaune, violette, blanche, noire ou rouge, elle possède d’intéressantes valeurs nutritives (goût
agréable, grande quantité de matière sèche, forte teneur en vitamine C, fibres, présence intéressante de flavonoïdes et d’anti-oxydants ….)
Ces petits paysans, dont les conditions de vie sont extrêmes (88 % de pauvreté dans la région), se sont trouvés confrontés à différentes difficultés : baisse des rendements, présence de parasites et de maladies, manque d’engrais organiques, et débouché unique sur un marché local où les prix sont bas.

Les équipes locales d’AVSF les ont aidés à mettre en place différentes solutions :

Sur le plan technique : étalement de l’ensemencement sur deux mois, culture en serres hydroponiques (10 000 pieds par serre), utilisation de bâches plastique enterrées pour repousser les parasites (dont les vers), fabrication d’engrais organiques (notamment via l’utilisation de connaissances ancestrales sur la biodiversité), mais aussi réorganisation du stockage et du conditionnement. Sur le plan humain : répartition équitable des tâches entre hommes et femmes, offres de formation, et organisation d’un comité de contrôle pour encadrer les opérations. Sur le plan commercial : création de débouchés à travers le soutien à l’exportation, notamment grâce à l’obtention d’une certification Ecocert, et à la mise en relation avec de nouveaux acheteurs.


C’est ainsi que depuis 2009, on peut trouver ces chips dans la grande distribution en France grâce à la coopérative Ethiquable qui a établi un fort partenariat avec les équipes d’AVSF.


Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) agit depuis 1977 pour soutenir l’agriculture paysanne au Sud. AVSF met au service des communautés paysannes menacées par l’exclusion ou la pauvreté, les compétences de professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale.
AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes, et accompagne actuellement 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes).
La mission d’AVSF s’appuie sur les principes de l’agroécologie (utiliser et respecter les cycles naturels,
protéger la vie des sols et la biodiversité, …) et contribue à aider les petits paysans à gagner leur autonomie alimentaire et économique, grâce à leur production - et dans certains cas, l’exportation - plutôt qu’à l’assistanat.

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, les chiffres clés :

AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes. 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes). Une équipe de plus de 300 salariés, dont 85 % issus des pays où sont menés les projets de développement.

Plus de 300 bénévoles et adhérents engagés avec AVSF dans toute la France.

Contact Presse:
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Stéphanie Gentilhomme
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S’adresser aux estomacs du Nord pour mieux parler du Sud !

2013-04-18

AVSF lance sa 1ère campagne de notoriété :
« Plus près, plus sain, plus juste, c’est meilleur pour tout le monde ! »

Une campagne décalée et positive sur les bienfaits de l’agroécologie
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) est une association de solidarité internationale reconnue d’utilité publique, qui agit depuis 1977 pour soutenir l’agriculture paysanne au Sud. AVSF met au service des communautés paysannes menacées par l’exclusion ou la pauvreté, les compétences de professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale.
AVSF défend l’agroécologie *: en effet, celle-ci constitue une solution indispensable pour répondre aux défis alimentaire, environnemental, climatique, sanitaire, ainsi que d’emploi en milieu rural.
Convaincue qu’une consommation plus locale, plus saine et plus juste est indispensable au Nord comme au Sud, l’association AVSF lance sa 1ère campagne de communication.
* Agroécologie : L’agroécologie est une agriculture qui utilise et respecte les cycles naturels : fertilité naturelle des sols, cycle de l’eau. Elle protège la vie des sols et la biodiversité : elle associe différentes espèces cultivées dans un même champ, et utilise des engrais naturels pour fertiliser la terre. Par des circuits d’échanges courts, elle rapproche les consommateurs des paysans.

Une campagne attrayante, positive et décalée :
Des visuels qui attirent l’oeil, et qui prônent des pratiques de consommation éthique. Le détournement de publicités alimentaires et d’étiquettes crée un léger décalage, pour susciter la sympathie et l’adhésion.

L’objectif de la campagne :
Elle vise à rappeler qu’au Sud comme au Nord, une production plus saine, plus locale et plus juste, tant pour le consommateur que pour les producteurs, est une absolue nécessité.
Cette campagne souhaite attirer l’attention d’un public sensible à la consommation bio, équitable et/ou locale, sensible à la notion d’agroécologie et au maintien d’une production paysanne. Par sa légitimité de 35 ans d’actions agroécologiques sur le terrain, AVSF souhaite ainsi rassembler ce public autour de valeurs communes.

Un site internet est spécialement dédié à la campagne.

Frédéric Apollin, Directeur d’AVSF, témoigne :
"Notre positionnement est directement lié à notre vision globale de l’agroécologie. Le combat est le même au Nord comme au Sud ! Nous avons toute légitimité à défendre des positionnements communs, sur la défense et la promotion des agricultures paysannes qu’elles soient au Nord ou au Sud. L’agroécologie que nous défendons au Pérou, au Togo ou au Cambodge, est aussi celle que nous devons tous ensemble défendre en France : une agriculture de proximité, créatrice d’emplois sur les territoires, protectrice de l’environnement et des paysages, inscrite dans une économie sociale et solidaire, incontournable pour l’alimentation des villes et des campagnes en produits frais, sains et diversifiés. A l’heure du scandale de la « viande de boeuf » impossible à tracer, est-il besoin de rappeler à quel point ces enjeux sont primordiaux ?"

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, les chiffres-clé :

AVSF soutient 140 000 familles, soit près de 700 000 personnes. 75 projets de développement dans 20 pays (Afrique, Asie, Amérique Centrale et du Sud, Caraïbes). Une équipe de plus de 300 salariés, dont 85 % issus des pays où sont menés les projets de développement. Plus de 300 bénévoles et adhérents engagés avec AVSF dans toute la France.

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Dossier de presse disponible sur demande

MEaT2BOMB : concours de graffs solidaires

2013-04-17

Le collectif d’associations « VSF Europa » organise mercredi 17 avril 2013 « MEaT2BOMB » : un concours international de graffs avec 40 graffeurs dans 4 villes européennes le même jour. En France, c’est la place des Terreaux à Lyon qui se prêtera à la battle de graffs de 10h à 18h. A l’occasion de la Journée Mondiale des Luttes Paysannes, cet  évènement unique de street-art aura lieu en simultané en France, en Italie, en Belgique et en République Tchèque.
A travers cet évènement, VSF Europa sensibilisera le public sur l’importance de l’élevage paysan et leur rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté et le changement climatique.

Deux prix pour récompenser le graff le plus engagé
A 18h, après environ 8 heures de travail en live, tous les graffs, pris en photo, seront notés par  un jury international indépendant. Dans la foulée, l’annonce du gagnant sera faite simultanément dans les 4 villes sur www.smallscalefarming.org pour récompenser le graff le plus engagé. Le gagnant de ce prix aura l’opportunité de réaliser une nouvelle performance artistique au Parlement Européen le 17 septembre 2013 à Bruxelles, afin de présenter aux parlementaires le résultat d’une campagne de sensibilisation en faveur de l’élevage paysan face au changement climatique. Un prix du public sera aussi décerné, en votant pendant un mois sur  www.smallscalefarming.org.

« MEaT2BOMB » est organisé en France par AVSF
AVSF est membre en France du collectif VSF Europa. AVSF - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières est une association de solidarité internationale reconnue d'utilité publique, qui agit depuis 1977 pour soutenir l'agriculture paysanne. www.avsf.org

« MEaT2BOMB » a lieu grâce au concours de LyonBombing
LyonBombing est un collectif de graffeurs professionnels fondé en 2008. Cette société, spécialisée dans le domaine de la décoration, l’évènementiel et la communication est située à Lyon. www.lyonbombing.com

Contact presse : Christophe LEBEL, chargé de communication AVSF - 01 43 94 73 48

Sans droit à l’eau agricole des paysans du Sud, il n'y aura pas de sécurité alimentaire !

2013-03-22

Les paysans du Sud dépendent de l’eau pour produire des aliments et assurer la survie des populations. Face au chiffre alarmant de 950 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde, Coordination SUD défend le droit à l’eau pour l’agriculture dans les pays du Sud, solution clé au défi de la sécurité alimentaire.

Si l’on veut produire les aliments nécessaires pour nourrir les populations au cours des prochaines décennies, trois conditions sont indispensables : soutenir l’accès à l’eau des paysans pour développer l’agriculture irriguée et l’abreuvement du bétail, renforcer la pêche artisanale et améliorer les pratiques de gestion de l’eau en agriculture pluviale. En Afrique subsaharienne, doubler les surfaces irriguées permettrait d’augmenter l’offre alimentaire mondiale de 5 à 11% d’ici 2050. Cela doit se faire avant tout via les agricultures familiales. Mais sur le terrain, « la compétition pour l'accès à l'eau agricole est de plus en plus forte. De grandes unités de production accaparent de vastes étendues de terres en y développant des systèmes modernes d'irrigation, aux dépens d'une production paysanne qui produit beaucoup plus de valeur ajoutée par hectare lorsqu'elle a accès à l'eau », comme le constate Michel Merlet d'Agter.

Non, tous les paysans du monde ne gaspillent pas l’eau ! « Le modèle agricole dominant, intensif et productiviste est pollueur et gros consommateur en eau, explique Frédéric Apollin d’AVSF, alors que les agricultures paysannes possèdent des savoir-faire traditionnels pour gérer de manière durable, économiser et protéger la ressource sur le long terme. » L’eau reste aujourd’hui une ressource vitale pour tous les paysans du Sud, premières victimes des conséquences du réchauffement climatique.

A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2013, Coordination SUD défend le droit d'accès à l’eau des paysans du Sud pour développer l’agriculture irriguée ou l’abreuvement du bétail, et répondre au défi de la sécurité alimentaire.

« Les paysans produisent déjà plus de la moitié de l’alimentation mondiale, il serait possible de faire mieux avec des moyens raisonnables ! », constate Céline Allaverdian du Gret. Cela passe par des programmes d’appui moins coûteux basés sur les savoir-faire traditionnels de gestion de l'eau pour améliorer la productivité des paysans et assurer un usage économe et efficient de l'eau. Doubler leur production permettrait de nourrir la population mondiale, atténuerait les dégâts environnementaux et enrayerait l’exode rural.

Pour rendre accessible au plus grand nombre sa contribution aux débats sur la lutte contre la pauvreté et la sécurité alimentaire, Agter, AVSF, le CCFD-Terre solidaire et le Gret, membres de Coordination SUD publient des versions anglaise et espagnole de leur rapport « Pour une justice sociale de l’eau : garantir l’accès à l’eau aux agricultures familiales du Sud », paru en 2012 à l’occasion du Forum mondial de l’eau de Marseille.

En 2013, Coordination SUD contribuera aux débats internationaux sur l'eau pour défendre et montrer l’efficacité économique de l'accès et l'usage de l'eau par des paysans, en préparation de l'année internationale des agricultures familiales en 2014.

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Christophe LEBEL, 01 43 94 73 48

Non, Monsieur le Président, le développement n’est pas qu’économique !

2013-03-01

François Hollande a clôturé ce jour les Assises du développement et de la solidarité internationale, après quatre mois de concertation de l’ensemble des acteurs du développement. Bilan : une méthode en net progrès avec l’annonce d’une loi de programmation et de la création d’un espace de concertation permanent entre Etat et société civile, mais une approche démesurément centrée sur l’économie et des annonces loin d’être à la hauteur de l’ampleur d’un processus qui a rassemblé 600 participants et 12 ministères !

Une loi de programmation qui devra réveiller le comité interministériel (CICID)
Les ONG du Groupe initiatives se félicitent de la décision d’inscrire les orientations de la future politique française de développement dans une loi de programmation, qui sera débattue au Parlement à l’automne et votée début 2014. Sa préparation, confiée au CICID, une structure interministérielle de type administrative endormie depuis quatre ans, peut poser question. Toutefois, la création du Conseil national de développement et de la solidarité internationale, espace de concertation permanent entre l’Etat et la société civile, devra permettre de s’assurer que cette promesse aboutit et favorise les intérêts des populations du Sud. La concomitance des débats autour de cette loi et de la loi de finances pour 2014 devra garantir les moyens nécessaires à sa mise en oeuvre, François Hollande n’ayant aujourd’hui, que répété des engagements déjà pris, ou conditionné l’augmentation de l’aide publique au développement à la reprise de la croissance.

On a perdu le volet social du développement durable !
On aurait pu s’attendre à ce que les objectifs de la future politique française de développement déclinent les trois volets du développement durable : économique, social et environnemental. Et pourtant, François Hollande a troqué le volet social contre la sécurité. Qu’en est-il du développement social ? De la lutte contre les inégalités ? Des droits humains (accès à l’eau, santé, Droits de l’homme, etc.) ? Le développement est aussi économique, s’il est un levier de changement social : promotion des agricultures familiales, création et soutien de petites entreprises, économie sociale et solidaire, etc. Ce volet doit être pris en compte dans la future loi de programmation.

« Partager et inventer » : une belle formule…sans mesures attachées !
« Partager et inventer » : tels sont les deux piliers présentés par le ministre du Développement Pascal Canfin dans son discours d’ouverture. La formule est séduisante et répond a priori au besoin de favoriser l’innovation pour le développement. Et pourtant, on n’en retrouve aucune déclinaison dans le discours de François Hollande : rien sur la recherche, rien sur des financements de coûts de structures des ONG, rien sur les conditions d'une nouvelle collaboration entre Etat, ONG et entreprises, le lien n’ayant été abordé qu’en termes de « fonds privés mobilisables » par les ONG !

Collectif membre de Coordination SUD créé en 1993, le Groupe Initiatives est un collectif de dix associations professionnelles de solidarité internationale et d’appui au développement, réunies afin d’unir et partager leurs expériences et leurs savoir-faire : Apdra-, AVSF, Ciedel, Essor, Geres, GRDR, Gret, HSF, ID, Iram.
Le Groupe initiatives attend beaucoup de la poursuite du dialogue ces prochains mois au sein du Conseil national de développement et de la solidarité internationale, et en préparation des débats autour de la loi de programmation, pour que le processus des Assises n’accouche pas d’une souris, mais de mesures à la hauteur de ses ambitions !

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10 ONG demandent l’encadrement de la contribution des entreprises au développement

2013-02-20

Les Assises, organisées par le Gouvernement, réunissent l’ensemble des acteurs du développement pour débattre des orientations de la politique française. Parmi eux : les entreprises. A travers la Responsabilité sociale et environnementale (RSE), le social business, le Bottom of the Pyramid (Bop) ou
l'économie sociale et solidaire (ESS), divers acteurs économiques contribuent au développement. Pour les 10 ONG de développement du Groupe initiatives, c’est une bonne nouvelle… mais pas n’importe comment.

Pour les ONG du Groupe initiatives, les entreprises sont des acteurs de la mondialisation, et contribuent au développement. Les nouveaux modèles de social business et d’ESS, garants d’une certaine «biodiversité économique», permettent d'envisager des modèles de développement inclusifs et durables. Une mutation s’opère. De nouvelles exigences pèsent en matière de RSE sur les entreprises (normes internationales, Grenelle II), de nouveaux partenariats s’organisent, des innovations sont en oeuvre. Il manque pourtant une réflexion stratégique sur les possibles alliances entre aide au développement et entreprises.

A dix jours de la clôture du processus des Assises par le président de la République, le Groupe initiatives demande à Pascal Canfin, ministre du Développement, et à Benoit Hamon, ministre de l’ESS et de la Consommation, de porter dans les conclusions des Assises les conditions d'une nouvelle collaboration entre pouvoirs publics, entreprises et associations pour des opérations de développement inclusif et durable. Cela passe par :

L’élaboration d'une charte par les différentes parties prenantes, listant les critères de qualité pour les opérations menées dans le cadre de cette collaboration. La reconnaissance d'une obligation de respect des critères RSE et des Droits humains dans toute démarche d'entreprise dans le champ du développement Des conditions contractuelles et des soutiens publics structurels pour financer et pérenniser les associations de solidarité, parties prenantes de ces opérations. La possibilité d’opérer des mixages financiers d’opérations en particulier pour financer l’incubation de projets de business social, quasi inexistant en France. La fiscalité comme élément d’une politique publique en faveur du « droit des affaires » et de l’accès des populations aux services essentiels : incompatibilité entre soutenir la création « d’entreprises sociales » et échapper à l’impôt par les pratiques d’optimisation fiscale, mobilisation des politiques fiscales des Etats partenaires pour l’ESS, incitation fiscale des entreprises qui investissent dans ces opérations et régime fiscal favorable aux entreprises sociales.


Collectif membre de Coordination SUD créé en 1993, le Groupe Initiatives est un collectif de dix associations professionnelles de solidarité internationale et d’appui au développement, réunies afin d’unir et partager leurs expériences et leurs savoir-faire : Apdra-, AVSF, Ciedel, Essor, Geres, GRDR, Gret, HSF, ID, Iram. Lire l’ensemble des positions du Groupe Initiatives pour les Assises.

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Christophe LEBEL, 01 43 94 73 48

AVSF soutient Haïti

2012-11-16

Suite à l’ouragan Sandy qui a frappé de plein fouet Haïti, AVSF continue de soutenir les familles paysannes de l’île au travers de ses 17 programmes de développement.

Paysans et plantations durement touchés
Les 25 et 26 octobre dernier, l’ouragan Sandy a frappé violemment les Caraïbes provoquant de nombreux dégâts. L'ouragan laisse derrière lui un bilan dramatique : plus de 50 morts, près de 18 000 personnes ont dû déménager dans des abris temporaires. De nombreuses maisons ont été fortement endommagées.

Près de trois ans après, le terrible séisme du 12 janvier 2010 qui a ravagé Port-au-Prince et les zones rurales du sud-est, l’ouragan Sandy vient s’ajouter à la liste des catastrophes qui frappent régulièrement l’un des pays les plus vulnérables aux aléas naturels.

Sur le plan agricole, les dégâts sont catastrophiques dans plusieurs régions de l’île et en particulier pour les populations du Sud. Les cultures de bananiers, avocat, vétiver, ignames, mangues et autres fruits ont été détruites à près de 70 % ; de nombreux animaux sont morts de froid dans les montagnes haïtiennes. Les plantations de carottes, de choux, de haricots ont été entièrement ravagées.

Une crise alimentaire au lendemain de l’ouragan
Le passage de l’ouragan Sandy laisse maintenant craindre une crise alimentaire majeure pour les habitants d'Haïti dans les six prochains mois, alors que plus de 11 % de la population haïtienne souffre déjà directement de la faim et arrive à peine à assurer un seul repas par jour.

AVSF mène actuellement 17 projets de développement en Haïti. Plus que jamais, AVSF est solidaire des familles paysannes haïtiennes pour les aider à se relever de ces catastrophes. Vous aussi, vous pouvez les aider en soutenant nos programmes et en envoyant un chèque à l’ordre « AVSF soutient Haïti » à AVSF - 45 bis, avenue de la Belle Gabrielle 94736 Nogent-sur-Marne ou sur notre page sécurisée.

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Christophe LEBEL, 01 43 94 73 48

AVSF bénéficiaire du financement solidaire du Crédit Coopératif

2012-11-15

L’Association agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) a été choisie par le Crédit Coopératif comme bénéficiaire de la 2ème quote-part solidaire (QPS) appliquée à son dernier emprunt obligataire. La QPS est un mécanisme de financement solidaire innovant au service du développement créé en 2010 par le Crédit Coopératif et dont le taux est fixé à 0,02 % du montant levé. Ainsi, 10 000 euros, soit 0,02% des 50 millions d’euros de l’emprunt, seront versés pour soutenir, en Mongolie, l’activité de l’association. AVSF a pour objectif de développer les ressources économiques alternatives dans les pays en voie de développement, en mettant à disposition l’expertise de professionnels de l’agriculture, de l'elevage et de la santé animale.

Le Crédit Coopératif met en œuvre cette opération dans le cadre d’une démarche plus générale : celle de penser et mettre en œuvre des financements solidaires innovants. Il a ainsi développé pour ses clients, une gamme de produits solidaires (livret de partage, carte bancaire solidaire, fonds d’investissement solidaire…). Il réfléchit également à des mécanismes de financements solidaires prélevés sur ses propres activités. C’est ainsi qu’il a développé un système de dons à des associations partenaires à partir de la Carte Agir ; cette logique a été étendue aux transactions de change avec la CVTC(Contribution Volontaire sur les Transactions de Change) et sur des émissions obligatoires avec l'QPS.

Le projet d’AVS F soutenu par la QPS : développer l’activité de la première coopérative exportatrice de fibres de Yak en Mongolie

En 2010, 70 éleveurs nomades des montagnes du Khangaï ont fondé la Coopérative Ar Arvidjin Delgerekh, première Coopérative exportatrice de fibres de yak. En choisissant d’agir aux côtés de la Coopérative Ar Arvidjin Delgerekh, AVSF poursuit la structuration de filières innovantes et s’attache à communiquer sur leurs valeurs et leur rôle dans le développement socio-économique des territoires des populations paysannes. Ce projet s’inscrit dans un objectif plus global de développement de ressources économiques alternatives dans une démarche responsable et équitable. AVSF contribue à perpétuer l’élevage nomade en Mongolie en formant les éleveurs aux soins vétérinaires de base à la gestion des ressources naturelles tout en les accompagnant dans la valorisation et la commercialisation des produits de leur élevage. AVSF porte une attention particulière à la mise en place de méthodes de gouvernance en accord avec les principes du commerce équitable.

A propos d’Agronomes et Vétérinaires Sans frontières (AVSF) 

Association française de solidarité internationale reconnue d’utilité publique, AVSF agit depuis plus de 35 ans avec les communautés paysannes des pays en développement pour résoudre la question alimentaire. L’association met à leur service les compétences de professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale : aide technique, financière, formation, accès aux marchés etc. 

Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières mène plus de 90 programmes de coopération dans 20 pays d’Amérique Centrale et du Sud, d’Asie et d’Afrique, au côté des sociétés paysannes pour lesquelles l'activité agricole et d'élevage reste un élément fondamental de sécurisation alimentaire et de développement économique et social. 

A propos du Crédit Coopératif

Banque coopérative au service des acteurs d’une économie responsable, le Crédit Coopératif a pour vocation de concourir au développement des personnes morales qui composent l’économie sociale ; entreprises coopératives ou groupées, associations, mutuelles et plus généralement l’ensemble des organismes au service de l’intérêt général. Il compte également de plus en plus de clients particuliers séduits par son projet. 

Banque coopérative nationale, le Crédit Coopératif est présent dans toutes les régions avec un réseau de plus de 70 agences. 


http://www.credit-cooperatif.coop/

Contact : Crédit Coopératif Claude Sevaistre 01 47 24 89 71 / 06 16 36 16 47
Contact : AVSF Christophe Lebel 01 43 94 73 48

Produire et manger sainement : AVSF vous invite à des rencontres d’éleveurs Français et Africains

2012-10-04

Du 13 au 17 octobre, AVSF vous invite à des rencontres internationales entre des éleveurs français et africains. L’occasion de partager des expériences pour produire et manger plus sainement.

5 rencontres internationales entre paysans Français et Africains
AVSF accueille en France du 13 au 17 octobre 2012 des éleveurs du Mali et du Niger. Leur visite en France permet rencontres et échanges avec des petits éleveurs français sur les problèmes liés au changement climatique qui les frappe : impacts sur la gestion des élevages, solutions d’adaptation, etc.
5 dates à retenir

- Le 13 octobre à la ferme de Gérard Fournier-Bidoz à Serraval - Haute Savoie - Le 14 octobre après-midi au GAEC de Sainte Luce le matin et à la ferme d’Etienne Mary à la Salette - Isère - Le 15 octobre matin à la ferme d’Eric Palisse à St Barthélémy le Plain à la ferme du GAEC des Sampeyroux à Glun l’après-midi - Ardèche - Le 16 octobre matin à la ferme du GAEC du Pis vert à Pomeys et l’après-midi à la ferme de Geneviève et Michel Fayolle à Larajasse - Rhône - Le 17 octobre après-midi dans une ferme à St-André-la-Côté - Rhône

De plus, des conférences seront proposées sur le rôle des éleveurs et des consommateurs
face au changement climatique :
- A valence, au Lycée agricole « Le Valentin » le 15 octobre à 20h
- A Marcy l’étoile, à l’école vétérinaire Vetagrosup le 17 octobre à 17h15

Un réseau européen au service d'une cause mondiale
Ces rencontres s’inscrivent dans un projet européen d’éducation au développement mené par AVSF sur « l’élevage paysan et le changement climatique », grâce au partenariat de la Commission Européenne, l’AFD et la Région Rhône-Alpes. Ces rencontrent se font avec le concours de l’AFDI et le Résagri de la Chambre régionale d'agriculture Rhône Alpes.
Pour suivre ce projet : www.smallscalefarming.org

Contact presse
Christophe LEBEL // 01 43 94 73 48

AVSF au SPACE 2012

2012-09-04

AVSF - Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières – vous invite au Salon international de l’élevage – le SPACE de Rennes, du 13 au 16 septembre 2012, parce que l’élevage est une ressource essentielle pour nourrir la planète.

Défendre l’agriculture paysanne et le petit élevage
AVSF et sa délégation régionale en Bretagne seront présents sur le SPACE de Rennes, du 13 au 16 septembre 2012, pour vous présenter ses projets et les raisons pour lesquelles l’association défend l’agriculture paysanne et le petit élevage. Une expérience de 35 ans auprès des populations paysannes des pays en développement lui permet de témoigner de leur situation, des difficultés auxquelles elles sont confrontées mais aussi des avancées
concrètes dans ce domaine.
René Bleuzen, ancien éleveur en Bretagne, engagé bénévolement comme délégué régional d’AVSF en Bretagne, vous accueillera et vous renseignera sur les projets de terrain.

L’élevage indispensable à la Terre
Selon les estimations de l’évolution démographique, les besoins en protéines animales de la planète augmenteront de 50 % d’ici à 2050. Dans les zones rurales défavorisées, l'animal d'élevage représente une source irremplaçable d'alimentation. Il est aussi utilisé comme animal de trait, pour son cuir, sa laine, sa fumure, sa viande, son lait. Il représente donc un capital crucial pour les familles paysannes.
Parce que l’élevage est essentiel au quotidien de ces familles rurales, AVSF intervient dans ce domaine, au travers de plusieurs axes :

- le développement de l'élevage et la santé animale, - la valorisation économique des produits de l’élevage et de l’agriculture, - la préservation et la gestion durable des ressources naturelles, - l’adaptation des éleveurs et des paysans aux changements climatiques, - le plaidoyer au Sud et au Nord.

Contact presse
Christophe LEBEL // 01 43 94 73 48

Sécurité alimentaire et agriculture familiale : l’expérience d’AVSF en Afrique

2012-06-04

AVSF vous invite à une table ronde sur l’alimentation et l’agriculture en Afrique, animée par Bruno CRAS, journaliste et chroniqueur sur Europe 1. Elle se tiendra vendredi 22 juin 2012 à 15h à AgroParisTech Engref.

Des expériences de terrain pour lutter contre la faim
Depuis 35 ans, AVSF considère les actions de coopération qu’elle mène comme des expérimentations. Elles permettent de valider sur le terrain les conditions qui permettent aux populations rurales de conquérir leur sécurité alimentaire et de contribuer à l'alimentation des villes. Trois de ces expériences significatives seront
présentées le 22 juin à 15h.
Cette table ronde permettra de croiser différents points de vue de personnalités toutes engagées pour le développement de l'agriculture. Elles réagiront aux expériences présentées par des partenaires et des équipes d'AVSF en Afrique de l'Ouest et à Madagascar. Le programme détaillé est donné ci-dessous.

Des solutions locales pour nourrir l’Afrique
Le continent africain fait face à un défi alimentaire de taille, par la croissance démographique qu'elle connait. L'urbanisation rapide entraîne des besoins accrus d'accès à l'alimentation pour des populations pauvres et à bas revenus de villes moyennes et mégapoles.
Mais ce sont bien des politiques publiques, économiques et de développement rural, à l’échelle des pays qui doivent mettre en place ces conditions afin de nourrir les campagnes, approvisionner les pôles urbains et diminuer l’exode vers les grandes villes. Elles devraient permettre aux paysans et à leur famille de vivre de leur travail et
de leur terre, et limiter ainsi considérablement les importations de blé européen ou américain, ou de riz asiatique.

Contact presse : Christophe LEBEL // 01 43 94 73 48

AVSF vous invite à un happening Vachement chaud !

2012-04-10

Pour dénoncer le réchauffement climatique sur les petits éleveurs, AVSF vous invite pour un happening « Vachement chaud » mardi 17 avril 2012 à 18h place des Terreaux à Lyon. Au programme : une Supervache, une performance d'artiste, une grande fresque en temps réel, du théâtre de rue, ...

Les paysans : premières victimes du changement climatique
Le collectif VSF Europa lance une campagne européenne sur le petit élevage face au réchauffement climatique. Du 15 au 22 avril 2012, de nombreuses manifestations seront organisées un peu partout en Europe : France, Belgique, Italie et République tchèque. En France, le rendez-vous est donné à l’occasion de la journée mondiale
des luttes paysannes le 17 avril à Lyon, place des Terreaux, à 18h.

Ne pas confondre [petits] éleveurs et [gros] pollueurs
Selon le rapport mondial 2011 sur l'élevage de la FAO, 120 millions de personnes dépendent de leur bétail pour assurer leur sécurité alimentaire. A l'opposé d'une agriculture intensive, des centaines de millions de petits producteurs dans le monde luttent contre le réchauffement climatique et en sont de fait les premières victimes.

La principale cause du changement climatique est l'émission de gaz à effet de serre.
Hors, l'activité d’élevage dans son ensemble représente 18 % de ces émissions de gaz. Pourtant, la contribution des petits élevages ne doit pas être confondue avec celle des élevages intensifs, grands consommateurs d’énergie fossiles.
Un réseau européen au service d'une cause mondiale AVSF appartient au collectif VSF Europa qui soutient le petit l'élevage pour faire face au changement climatique, et permet aussi de lutter contre la pauvreté et la malnutrition. VSF Europa lance ce 17 avril le coup d'envoi d'une campagne internationale qui se prolongera jusqu'en 2013.
Pour suivre cette campagne : www.smallscalefarming.org

Contact presse : Katia Roesch // 06 44 09 12 49

AVSF alerte sur la gravité de la crise alimentaire au Mali

2012-04-04

La situation politique actuelle au Mali entraine un risque important de pénurie alimentaire et d’exode pour plus de 200 000 personnes. Présent de ce pays depuis 1984 pour accompagner les familles rurales les plus vulnérables, AVSF a suspendu toutes ses actions dans le nord du Mali en espérant une reprise rapide de ses activités. AVSF maintient pour l’instant ses actions dans le sud du pays.

Une crise alimentaire et un exode massif
En raison de la situation actuelle, la crise alimentaire qui se profilait au Mali depuis plusieurs mois voit sa gravité et son ampleur s’accélérer. « Le récent blocus des frontières par la Cédéao entraine des difficultés  d’acheminement des aliments et donc une très forte augmentation de leurs prix. Ce phénomène frappe de plein
fouet les populations locales les plus vulnérables » souligne Jean-Jacques Boutrou, Directeur général d’AVSF.
A cette crise alimentaire s’ajoute un exode de 200 000 personnes qui fuient les combats armés dans la région. Ce chiffre pourrait augmenter dans les prochains jours en fonction de l’évolution du conflit.

AVSF solidaire du peuple malien
AVSF reste solidaire du peuple malien et met tout en oeuvre pour assurer la sécurité de son personnel. Un retrait du personnel étranger des zones rurales du nord Mali a déjà été effectué. Le responsable d’AVSF au Mali est présent aux côtés de son équipe pour coordonner avec ses partenaires l’aide à la population locale.
AVSF maintient un contact permanent avec son responsable au Mali en respect de son plan de sécurité. A ce jour, il n’a pas été décidé de son évacuation ; cependant AVSF n’exclue pas cette mesure.

Contact presse : Christophe Lebel // 01 43 94 73 48

L’eau, une ressource vitale pour la sécurité alimentaire des petits paysans du Sud

2012-03-12

Agronomes et Vétérinaires sans Frontières participe aux fora de l’eau du 12 au 17 mars 2012 à Marseille.
L’ONG, qui agit dans les pays du Sud depuis près de 35 ans, y défend l’accès le droit des petits paysans à
accéder à l’eau, ressource indispensable pour assurer leur sécurité alimentaire.

Trouver des alternatives aux solutions standardisées pour les plus vulnérables
Le 6e Forum Mondial de l’Eau accueillera 25 000 participants venus de 180 pays pour partager leurs
expériences et trouver des solutions aux défis liés à l’accès et à la gestion de l’eau. Pour proposer d’autres
alternatives concrètes, la société civile organise le Forum Alternatif Mondial de l’Eau, du 14 au 17 mars à
Marseille.
AVSF en alliance avec plusieurs associations regroupées au sein de Coordination SUD demande aux Etats,
aux instances et financeurs internationaux de mettre de côté les solutions toutes faites. « L’eau est vitale
pour les petits paysans du Sud, rappelle Frédéric Apollin, Directeur des programmes d’AVSF. Sans Eau,
pas d’agriculture. » Il faut donc mettre au point des appuis qui soient adaptés aux contextes des pays du Sud
en suivant trois priorités :

protéger les droits d’accès et d’usage à l’eau pour produire, face à la montée desappropriations à grande échelle de terres et des ressources en eau, investir intelligemment dans l’eau agricole pour les agricultures paysannes par la promotion de techniques simples, d'infrastructures adaptées aux conditions de gestion locale et par le renforcement des compétences des associations d'usagers de l'eau, favoriser la gestion concertée et démocratique de l’eau par la promotion d’instances de dialogue pour une répartition équitable de l’eau entre les usagers, les secteurs d’activité, les villes et les campagnes, et qui assurent une réelle participation paysanne.

Une expérience innovante et concluante sur l’eau en Equateur
L’Equateur vit un terrible paradoxe : ses ressources en eau sont abondantes et pourtant une majorité de la
population ne dispose pas d’un accès à l’eau pour produire. Sans cette précieuse ressource, les populations les
plus vulnérables ne peuvent pas cultiver la terre et se nourrir à leur faim. Depuis 25 ans, AVSF lutte aux
côtés des petits paysans pour ce droit à l’eau.
Pour témoigner de cette longue expérience de collaboration avec AVSF et de ses résultats positifs, AVSF fait
participer à ces forums Hugo Vinueza, Secrétaire général du syndicat des usagers de l'eau de Chimborazo en
Equateur, Interjuntas, qui représente plus de 30 000 familles, participera aux deux fora.

Contact presse présent aux forums de Marseille du 13 au 17 mars :
Frédéric Apollin, directeur des programmes d’AVSF : 06 72 11 31 48 – f.apollin@avsf.org
Des interviews d’Hugo Vinueza sont possibles sur place (traducteur prévu)