La parole à Moussa Barro, représentant d’AVSF au Burkina Faso.

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Moussa Barro, 

Représentant d’AVSF au Burkina Faso. 

En Septembre dernier au Togo, AVSF a réuni des collègues venus de huit pays pour partager leurs expériences autour des dispositifs d’appui aux communautés paysannes pour les transitions agroécologiques. Entre visites de terrain et réflexions collectives, Moussa Barro, représentant d’AVSF au Burkina Faso, témoigne de ce que lui ont apporté ces échanges. 

 

En tant que représentant d’AVSF au Burkina Faso, pourquoi était-il important pour vous de participer à cet atelier interpays sur les dispositifs d’appui aux transitions agroécologiques ?

Cet atelier était pour moi une belle opportunité de valoriser les expériences portées par
les acteurs locaux du Burkina Faso, comme notre partenaire ARFA (Association pour la Recherche et la Formation en Agroécologie), et de découvrir les démarches d’autres pays. Il m’a permis d’éclaircir certains concepts, de mieux cerner la diversité des outils mobilisés, et d’enrichir ma compréhension des dynamiques d’appui à la transition agroécologique.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Je retiens que les dispositifs d’appui auprès des communautés et organisations paysannes sont nombreux et variés. Des collègues de Madagascar ont présenté les “poulaillers-écoles”, des collègues du Guatemala ont fait un focus sur les concours-paysans, d’autres encore du Sénégal nous ont parlé des “Club Dimitra”, des groupes de discussion communautaires qui favorisent la participation citoyenne en milieu rural. 

J’ai noté que les difficultés et contraintes sont pratiquement les mêmes d’un pays à l’autre. Par exemple le manque de données scientifiquement prouvées pour soutenir ces dispositifs, l’insuffisance de communication entre les acteurs, ou encore, la non prise en compte du genre dans le déploiement de certains dispositifs.

Pour les rendre plus efficaces, il me semble impératif d’associer la recherche. La mesure d’impact de telle ou telle pratique et la production d’évidences scientifiques sont des leviers sur lesquels on peut s’appuyer pour crédibiliser les outils utilisés et impulser un passage à l’échelle. 

Au fil des discussions, quelles différences ou similitudes avez-vous perçues entre les approches des autres pays et celles développées au Burkina ?

J’ai noté plusieurs similitudes entre les approches : la collaboration parfois complexe avec la recherche, la volonté d’autonomiser les producteurs et productrices pour assurer la durabilité des actions, la volonté de toujours mieux disséminer les pratiques et les investissements en faveur de l’agroécologie. Ce qui distingue le Burkina Faso, c’est l’engagement plus actif des acteurs locaux – organisations de producteurs, ONG, entreprises locales – dans la promotion de l’agroécologie. Grâce à leur plaidoyer, les autorités nationales, notamment le ministère chargé de l’agriculture, ont intégré l’agroécologie dans le Plan national du secteur rural. En collaboration avec ces acteurs, elles ont également élaboré une Stratégie nationale de développement de l’agroécologie pour la période 2023-2027.  

En quoi ces échanges ont-ils modifié ou conforté votre vision de l’accompagnementdes producteurs et productrices ?

Cet atelier m’a permis de réaliser que de nombreux outils d’appui à la transition agroécologique existent mais restent encore peu exploités. J’ai aussi perçu une volonté partagée de développer davantage de dispositifs d’accompagnement qui soient toujours mieux adaptés aux réalités vécues par les producteurs, en tenant compte de leurs conditions et contraintes de production sur leur territoire. 
Enfin, ces échanges ont renforcé ma conviction quant à l’importance de transmettre les connaissances en agroécologie à la nouvelle génération paysanne. Cela implique d’intégrer de manière transversale les questions de genre et d’inclusion sociale dans nos interventions auprès de tous les acteurs.

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