122 millions de personnes supplémentaires touchées par la faim

Femme sénégalaise en train de préparer un repas chaud

Le dernier rapport Sofi publié par la FAO ce mois-ci fait état de la faim et de la malnutrition dans le monde. Les chiffres sont sans appel : la faim progresse, à cause notamment du dérèglement climatique et des conflits armés.

Depuis 2019, 122 millions de personnes supplémentaires sont touchées par l’insécurité alimentaire. Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde atteint donc 735 millions en 2022. Un tiers de la population mondiale n’a pas un accès constant à des aliments et une personne sur cinq souffre de la faim en Afrique, le double de la moyenne mondiale.

Les enfants de moins de cinq ans sont parmi les premières victimes de la faim, puisque 148 millions d’entre eux présentaient des retards de croissance en 2022. L’insécurité alimentaire touche également davantage les personnes qui vivent en milieu rural : 33 % des adultes y connaissent une insécurité alimentaire modérée ou grave, contre 26 % en zone urbaine. La prévalence du retard de croissance des enfants y est aussi plus élevé : 35,8 % contre 22,4 % en zone urbaine.

Comment explique-t-on cela ?

Le rapport pointe trois grandes causes de l’augmentation de la faim : la pandémie de Covid-19, les chocs climatiques induits par le changement climatique, et les conflits armés. Par ailleurs, l’urbanisation croissante (7 personnes sur 10 vivront en ville en 2050 d’après les projections) risque de fortement perturber les systèmes agroalimentaires et exige des politiques publiques adaptées pour nourrir les villes et les campagnes.

Paradoxalement, le secteur agricole mondial produit toujours plus de denrées alimentaires mais toutes les populations n’y ont pas accès de manière équitable, comme nous l’expliquions dans cette tribune publiée dans le journal Le Monde. La raison tient notamment dans la spéculation financière, la spécialisation agricole au détriment d’une agriculture vivrière et la dérégulation des échanges, qui fragilisent la souveraineté alimentaire pays du Sud.

S’ajoutent à cela les conflits armés, comme la guerre en Ukraine, qui perturbe encore la production et les échanges de cet important producteur agricole, exportateur de céréales vers de nombreux pays africains, en particulier du pourtour méditerranéen, ou encore des conflits internes entrainant des déplacements importants de populations, comme au Burkina Faso. Ces différents conflits aggravent la situation mondiale en termes d’insécurité alimentaire.

Le soutien à une agriculture nourricière et la protection des marchés nationaux doivent s’allier au développement de transitions agroécologiques ambitieuses, dont les pratiques permettent aussi de s’adapter et de lutter contre l’autre cause majeure de la faim : le dérèglement climatique.

C’est le combat d’AVSF que d’agir en faveur de ces agricultures paysannes, porteuses de solutions pour nourrir villes et campagnes.

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