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Au cœur de l’action d’AVSF : agir contre l’extrême pauvreté en milieu rural

Sur les près de 2,5 milliards de ruraux que représentent les exploitations paysannes de par le monde, 1,5 milliards sont des actifs économiques, à l’image de ces coopératives paysannes actives sur des marchés nationaux ou du commerce équitable, ou ces éleveurs pasteurs négociant leurs animaux sur les marchés à bestiaux au Sahel.

Et si l’extrême pauvreté n’a cessé de reculer depuis 20 ans, elle repart à la hausse sous le double effet combiné des conséquences de la pandémie de COVID-19 – entre 720 et 811 millions de personnes ont souffert de la faim en 2020 (FAO, 2021), dont les ¾ sont des paysans – et du changement climatique – de 68 à 135 millions de personnes additionnelles en situation de pauvreté à l’horizon 2030 (Banque mondiale, octobre 2020).

Si AVSF agit pour soutenir des organisations paysannes à faire reconnaitre leurs droits politiques, sociaux et économiques, y compris sur les marchés nationaux et internationaux, l’association agit depuis toujours pour sortir des paysans et paysannes du cercle vicieux de la pauvreté et de la précarité.

Face à des situations de malnutrition, l’enjeu est d’appuyer ces familles à augmenter la productivité du travail agricole et à diversifier leur production grâce à l’amélioration des pratiques agricoles et des dispositifs de santé animale afin de diminuer la mortalité dans les élevages et préserver les récoltes de l’impact des ravageurs. Ceci permettrait à ces familles de disposer, in fine, d’une disponibilité alimentaire accrue et plus équilibrée afin de renforcer leur résilience face à des périodes de pénuries alimentaires (soudure).

Affronter les périodes de soudure requiert de disposer de stocks collectifs d’aliments et d’accès aisé aux familles dans le besoin, sans devoir subir la spéculation de commerçants peu scrupuleux : c’est le cas par exemple de banques de riz, gérées par les communautés villageoises elles-mêmes qui y stockent leurs récoltes. Enfin, dans plusieurs pays, la mise en place de cantines scolaires alimentées par des organisations économiques paysannes assurent une alimentation équilibrée à des enfants de familles en incapacité d’assurer deux repas par jour, tout en redynamisant des économies locales.

Face à des situations de pauvreté, structurelles ou provoquées par une catastrophe naturelle ou un conflit, AVSF agit pour recapitaliser le plus rapidement possible les familles, y compris par des pratiques de subvention : don d’animaux pour redémarrer un élevage, d’intrants agricoles et d’outils pour améliorer la production agricole ou encore soutien à des activités génératrices de revenus comme le maraîchage pour des groupements de femmes. Autant d’activités qui permettent à des personnes de recouvrir une autonomie économique pour les besoins vitaux alimentaires, de santé, logement et éducation. Dans certaines situations, AVSF recourt pour une durée limitée au cash for work (paiement contre travail) : un moyen de réinjecter rapidement des revenus au sein des familles qui ont tout perdu, et de rebâtir des infrastructures collectives (routes, bâtiments agricoles, etc.) ou nettoyer des plantations endommagées.

Enfin, l’association veille au respect des droits de ces personnes précarisées, en particulier l’accès à des ressources vitales pour vivre décemment (la terre, l’eau) et à des services essentiels comme la santé, souvent chers.

L’objectif est bien de redonner à ces personnes non seulement des moyens de vie pour qu’elles recouvrent une dignité parfois mise à mal dans de telles situations, mais aussi de les réinsérer dans un tissu socio-économique local où elles soient reconnues comme des personnes actives. Leur insertion au sein d’organisations économiques paysannes dynamiques est ainsi une préoccupation d’AVSF, afin qu’elles bénéficient tant de leurs services que des avancées d’autres paysans du collectif, en termes économique et de reconnaissance politique.

La pauvreté n’est pas une catégorie immuable pour les personnes qui en sont victimes. En sortir implique des choix politiques courageux : AVSF et ses partenaires plaident en ce sens auprès des États concernés, en s’appuyant sur les succès d’actions innovantes au niveau local qui démontrent que « la pauvreté n’est pas une fatalité ». Rappelé par nombre d’organisations internationales et associations engagées comme AVSF, ce slogan est bien réel. Et tant que des hommes et des femmes vivront encore dans de telles conditions, notre cooppération, si modeste soit-elle, gardera tout son sens. 

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