Émancipation des femmes sénégalaises à travers l’élevage : elles témoignent

À travers le micro-crédit d’élevage ovin, le projet permet aux femmes d’avoir une source de revenus et d’améliorer leur niveau de vie. Au-delà de l’appui technique apporté, le rôle d’AVSF est également de promouvoir l’égalité femmes-hommes au sein du ménage comme de la communauté. 

 

Malado Dia

« Je m’appelle Malado Dia, j’ai 42 ans, je suis mariée et j’ai six enfants dont quatre fille toutes à l’école.

Grâce au projet, j’ai pu agrandir ma bergerie et j’arrive à mieux l’entretenir et à la désinfecter. J’ai reçu en mars 2020, 2 béliers avec des formations sur les techniques d’embouche. Le rendement s’est beaucoup amélioré et les animaux sont en meilleure santé, ce qui me permet de les vendre pratiquement au double du prix d’avant. J’assure également une meilleure gestion financière.

Avant le projet, je peinais à contrôler mon cheptel. Grâce à cette bergerie améliorée, j’ai un meilleur contrôle de mes animaux, que je peux désormais compter tous les soirs. Avant le projet, je n’avais d’autre option, pendant la journée, que de les laisser divaguer dans la nature, car la bergerie était trop petite. Le soir venu, je ne pouvais pas savoir si certains manquaient au troupeau. J’ai déjà passé le don de 2 béliers à un autre ménage et aujourd’hui, il me reste 5 moutons et j’en ai vendu 5 à  570 000 Fcfa.
Avec cet argent, j’ai acheté un stock d’aliment bétail pour mes animaux, j’ai payé la scolarité de mes enfants et a j’ai investi sur le petit commerce pour diversifier mes sources de revenus. »

 

 

Mariama Seck

« Je m’appelle Mariama Seck. J’ai 31 ans, je suis mariée et j’ai 3 enfants qui sont à l’école. Je suis membre de l’OP « bokou diom » du village de Fete Niebe.

Avant je laissais mes animaux en divagation mais maintenant que j’ai la bergerie je les garde et ils sont en sécurité et sont protégés des maladies. Je faisais un seul cycle d’embouche par an parce que le coût de l’alimentation était trop élevé et ce n’était pas rentable. Je ne savais pas comment rationner mais maintenant avec les formations dont j’ai bénéficié avec le projet, je peux faire jusqu’à 3 cycles d’embouche durant l’année.

Maintenant mon élevage est plus rentable. Je pèse les rations que je donne chaque jour. Je connais mes dépenses et mes bénéfices parce que j’ai un cahier de suivi. Aussi, je fais un suivi sanitaire et je pèse mes moutons régulièrement pour voir l’évolution du poids des animaux. Aujourd’hui je peux calculer mon prix de vente. J’ai compris que toute dépense doit être écrite, sinon tu risques de vendre à perte. J’ai vu aujourd’hui beaucoup de changement dans ma vie familiale et dans ma vie de couple. Je contribue aux dépenses quotidiennes de mon ménage et mon mari m’aide beaucoup dans mon élevage. J’ai besoin de financement pour renforcer l’élevage. »

 

Aicha Thiam

« Le projet m’a apporté beaucoup de choses. Il m’a remis 2 béliers que j’ai engraissés et vendus pour en acheter 3 autres que j’ai engraissés et vendus également. Ensuite, j’ai acheté 5 autres béliers dont 2 pour le remboursement et les 3 autres pour l’engraissement. Le projet m’a construit une bergerie. Nous avons reçu des formations sur l’embouche, sur la santé animale, sur la fabrication des pierres à lécher et sur le marketing et la commercialisation.

J’ai pu, après la vente des brebis, acheter des vêtements pour la fête de Tabaski à mes enfants et acheter 2 brebis et 3 béliers pour l’embouche et régler les problèmes de fournitures scolaires de mes enfants et j’ai donné à mon mari 1 bélier pour la Tabaski. Et cela a permis de raffermir davantage nos rapports. Auparavant, je n’avais aucune source de revenus et je n’avais aucune connaissance sur l’élevage de petits ruminants.

Aujourd’hui, j’arrive à régler mes besoins urgents grâce à mes animaux et je suis mieux considérée par ma belle-famille. J’adore fabriquer des pierres à lécher pour les animaux, je veux me professionnaliser dans cette activité. Je vends périodiquement mes pierres dans le village et je voudrais avoir plus d’appui pour pouvoir les vendre en dehors du village et cibler les grands marchés de producteurs à Ourossogui, ou dans les loumas hebdomadaires. »

 

Hawa Badjily

« La formation a été intense et très enrichissante. En plus de la bonne ambiance, la pédagogie utilisée par les enseignants était très instructive et nous avons travaillé sur des cas pratiques. Ces cours m’ont permis d’avoir des connaissances sur la gestion d’une entreprise familiale, sur la recherche de clients et comment choisir les bons produits et les différentes étapes de production. Auparavant, je ne connaissais pas toutes ses étapes, je ne pensais qu’avoir une entreprise nécessitait d’avoir des connaissances sur la gestion et de faire un plan d’affaire.

Ces trois mois de formation, m’ont aussi permis d’avoir plus d’assurance, moi qui étais de nature timide. J’ai eu une bonne intégration dans la classe, aujourd’hui je peux dire que nous sommes une famille. Nous avons créé un groupe WhatsApp qui va nous permettre de faire des échanges d’expérience sur nos activités d’embouche et voir les possibilités de vendre nos produits en groupe. »

 

En savoir plus sur le projet Ngalu Rewbé

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