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Le beurre de karité, une filière porteuse d’espoir

Près  de  la  moitié  de  la  population  burkinabè  vit  sous  le  seuil de pauvreté et 40 % des habitants sont en situation d’insécurité alimentaire. Une situation aujourd’hui aggravée par l’insécurité croissante (attaques par des groupes armés radicaux) qui entrave l’accès aux champs. La filière karité, à haute valeur ajoutée, représente une opportunité pour le pays. La noix de cet arbre africain sert à produire du beurre très utilisé  dans les cosmétiques, notamment pour ses vertus hydratantes. Le Burkina Faso en est ainsi devenu le deuxième producteur et exportateur, derrière le Mali. Cette filière permet en particulier aux femmes d’avoir un revenu propre et d’être reconnues au sein de leur communauté. Elle a également l’avantage d’avoir un important potentiel d’atténuation du changement climatique, puisqu’elle permet de stocker jusqu’à 1,5 million de tonnes de CO2 par an en Afrique de l’Ouest. À titre d’exemple, un Français en émet en moyenne 11,5 tonnes par an. 

Pourtant, entre  déforestation, périodes de sécheresse, menace des animaux sauvages et de certains parasites, la production de karité doit faire face à de nombreux défis, notamment en matière de biodiversité.  Le programme Équité vise à trouver des solutions innovantes avec les populations concernées  pour accroître la quantité et la qualité du beurre de karité tout en préservant la biodiversité et les ressources naturelles. 

Économie  circulaire  :  comment  réutiliser des déchets pour réduire l’utilisation de bois ? 

Traditionnellement, il faut environ 7,9 kg de bois pour produire 1 kg de beurre de karité.  Grâce à la mise en  place d’un système novateur de cuisson, la quantité de bois nécessaire a pu être diminuée de 40 % ! Ce nouveau système consiste à transformer les résidus de production en briquettes combustibles, utilisées à la place du bois lors de l’étape de cuisson du beurre de karité. Le programme Équité a financé l’achat de briqueteuses et formé les femmes à leur utilisation. Sachant que les Fédérations NUNUNA et UGF/CDN, deux des organisations paysannes soutenues par le programme, produisent chacune en moyenne 150 tonnes de beurre par an, ce sont des superficies importantes de forêts qui ont pu être épargnées ! 

Des abeilles pour favoriser la pollinisation et améliorer la production de karité

La pratique de l’apiculture est reconnue par les biologistes pour faciliter la pollinisation dans les espaces forestiers et cultivés, mais ce n’est pas son seul avantage. Les activités d’apiculture organisées au sein des parcs d’arbres à karité sont principalement gérées par les jeunes, principaux acteurs de la coupe abusive du bois. Les revenus supplémentaires générés  grâce à la vente du miel, de la cire ou d’autres produits des ruches dissuadent ces jeunes de couper le bois des parcs à karité ou des forêts classées. Ils jouent même un rôle de veille pour protéger les ruches des feux de brousse et protègent ainsi l’ensemble du parc contre ce fléau. 300 ruches ont ainsi pu être installées lors de la première phase du projet et 30 nouvelles sont actuellement en cours de construction. 

Stimuler la régénération naturelle 

D’autres  dispositifs ont pu être testés, comme la Régénération Naturelle Assistée. Il s’agit d’une technique agroforestière qui permet à des espaces auparavant déboisés  de  se  régénérer de manière naturelle. Les jeunes pousses sont protégées des menaces extérieures (labours, feux de brousses, animaux sauvages…) pour grandir naturellement et contribuer ainsi à augmenter la densité des arbres à karité sur une même surface. Dans le cadre du Programme Équité, ce sont 135 hectares d’espaces cultivés et de parcs à karité qui ont pu bénéficier de cette approche. 

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