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L’élevage au Sénégal : levier d’autonomie et d’indépendance des femmes

Un projet mené en partenariat avec Elevages sans Frontières

Quel est le rôle des femmes dans l’élevage et l’agriculture au Sénégal ?

Au Sénégal, les femmes sont fortement engagées dans le secteur de l’élevage. Elles jouent notamment un rôle prédominant dans l’élevage des petits ruminants, de la volaille et des animaux laitiers. Elles participent également à l’alimentation des animaux ainsi qu’au suivi de la santé animale. Les femmes sont de plus en plus concernées par la commercialisation et la transformation des produits d’élevage. Elles pratiquent l’embouche ovine à l’approche de la fête de Tabaski (Aid-El-Kebir). L’élevage représente souvent la seule source de revenus pour les femmes. Les revenus des ventes des productions des femmes sont gérés par elles-mêmes pour faire face aux dépenses quotidiennes de la famille.

Quelles sont les difficultés auxquelles font face les femmes éleveuses au Sénégal ?

Les femmes, malgré leur forte contribution aux activités de production, sont vulnérables en raison de leur faible accès aux facteurs de production : capital pour investir dans la production (achat de géniteurs, construction de bergeries), accès au foncier, accès à l’eau pour l’abreuvement et la production fourragère. Elles souffrent d’un niveau généralement bas de formation et les groupements des femmes sont pour la plupart peu structurées. Malgré leur forte mobilisation, elles ont ainsi de faibles capacités de négociation et d’influence, et font face à un manque d’appui technique et les difficultés d’accès au crédit rural.

Les femmes dans le monde agricole sont quasi-absentes des prises de décisions. Si elles sont membres des organisations de producteurs, elles sont souvent peu représentées dans les organes de décisions de ces organisations mixtes. Certaines organisations d’éleveuses, comme le Directoire national des femmes en élevage, soutenu par AVSF, font toutefois entendre la voix des femmes au niveau local et national.

Quel est l’objectif et quelles sont les activités du projet ?

Le projet a été identifié avec nos collègues d’Elevages sans Frontières. Il a pour objectif global de contribuer à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles pour une réduction de la pauvreté au Sénégal et plus particulièrement des communes rurales d’Ogo et Nabadji Ciwol du département de Matam, au nord-est du Sénégal, à la frontière avec la Mauritanie.

Pour cela le projet prévoit :

1) l’installation et la formation avec supports numériques en élevage amélioré pour 100 agro-éleveuses,

2) le développement de services en soutien aux agro-éleveuses (microcrédit animal, service de santé animale de proximité, médiation dans l’accès ou la cession de terrain ou de biens),

3) la création d’une classe féminine pour l’entreprenariat et d’un parcours de formation et la mise en place d’un dispositif d’accès au crédit au sein de la fédération Jokerre Endam 

4) La réalisation de supports en langues locales, l’organisation commune d’évènements et de débats ainsi que le suivi de l’évolution des perceptions et des pratiques liées au Genre.  

Comment le projet va-t-il faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes ?

Le projet comprendra en parallèle une forte dimension sociale permettant de développer la réflexion des acteurs du projet, la reconnaissance et prise en compte effective des droits des femmes par les acteurs et les institutions parties prenantes.

Pour cela il impliquera dès le démarrage et tout au long du projet les maris des agro-éleveuses et les leaders communautaires religieux, politiques et traditionnels afin de s’assurer de leur soutien dans la poursuite de l’égalité de genre, et de renforcer le fonctionnement et l’autonomisation des organisations d’agro-éleveuses. Seront organisées des séances d’échanges mixtes et non-mixtes avec la participation des femmes, de leurs maris et autres proches masculins et des leaders communautaires pour une appropriation des avancées nécessaires sur la question du genre. Il s’agira en particulier de séances de diagnostic de genre, de séances de sensibilisation sur le genre et de discussions concrètes sur des activités ciblées par le projet et portées par les femmes et les hommes des villages.

Ces échanges viseront d’une part à améliorer l’accès des femmes aux moyens de productions, en particulier le foncier et l’eau, et d’autre part à éviter les effets négatifs potentiels d’une augmentation des revenus des femmes et à contribuer à une meilleure place des femmes dans les ménages et dans la communauté rurale.

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