Après des décennies de libéralisation effrénée, les crises récentes (pandémie, guerres et crise alimentaire) et les chiffres de la faim qui repartent à la hausse nous rappellent la nécessité de réguler les systèmes alimentaires. Mesures miroirs, lutte contre la déforestation : l’arrivée à l’agenda européen de nouvelles mesures de régulation des filières et des échanges commerciaux marque le retour timide de l’intervention publique sur les marchés. Au-delà de la dimension sanitaire, ce sont les dimensions socio-économiques et environnementales qui s’invitent désormais à la réflexion, pour une évolution vers des systèmes alimentaires et des échanges plus justes, qui respectent les droits humains et environnementaux.
Hausse de la faim et des inégalités, changement climatique, effondrement de la biodiversité : quel rôle peuvent jouer les mesures de régulation des systèmes alimentaires à l’aune des enjeux actuels ? Quelles leçons pouvons-nous tirer des politiques passées, ou mises en oeuvre dans d’autres régions du monde!? Si les enjeux et les défis évoluent en fonction des filières, nous disposons tout de même d’une palette de mécanismes qui permettent de réguler, à différents niveaux, les volumes, les prix et la qualité des produits.
Comment identifier, parmi l’ensemble des mesures de régulation, la combinaison qui offre une réponse adaptée, aussi bien du point de vue des droits des paysans, que du droit à une alimentation saine, diversifiée et accessible, et au respect de l’environnement ?
Cette note, tirée de l’étude du même nom, présente les principales stratégies de régulation des systèmes alimentaires, et leur application aux filières lait et cacao.